La 1re photo nous montre un imposant édifice qui fut construit aux environs de 1900 par la famille d'origine irlandaise des Cathcart dans le secteur anglophone à la sortie sud de Jersey Mills, en direction de Saint-Côme. C'est une autre réalisation des fameux frères Ludger et François Bérubé. Cette photo daterait des années 1920. Pendant plusieurs années, l'endroit était connu des voyageurs. À ses débuts, en plus de loger la famille Cathcart, cet immeuble servait de relais, principalement des courriers et des hommes d'affaires, qui transitaient entre Jackman et Lévis. La route s'est d'abord appelée la «Kennebec Road». Il y avait un transport par diligence, le trajet était long et il fallait s'arrêter à St-Georges pour se ravitailler et changer d'attelage. C'est l'immeuble de l'irlandais Wilfrid Cathcart à Jersey Mills qui servait de relais. Cette imposante résidence était située à la sortie sud de la ville, en direction de Saint-Côme. La dernière personne d'origine irlandaise à posséder cette bâtisse fut la veuve de Wilfrid Cathcart.
Le plus important des marchands de bois de la rive sud au tournant de 1850 fut un M. Breaky de Lévis, dont le fils John Breaky prit la relève. Ceux-ci furent pendant près de 100 ans les plus gros exploitants des ressources forestières sur la rive-sud du fleuve jusqu'en Beauce. Après avoir oeuvré aux abords du fleuve, ils étendirent progressivement leurs activités au sud et s'installèrent dans la région de Saint-Georges aux environs de 1875-80.
Alors que la Brown Corporation s'était établie dans le secteur de la Station, le compagnie John Breaky choisit plutôt le secteur Jersey-Mills à l'autre extrémité de la ville. En 1921, ils achetèrent de la veuve Cathcart l'édifice pour en faire leur place d'affaires et leurs bureaux pour le sud de la Beauce pendant plusieurs années. En fait, selon le professeur Prudent Vallée, la veuve Cathcart continua à y vivre, occupant l'arrière de la maison et faisant à manger pour le personnel en place. En plus de la partie avant, la propriété bénéficiait de plusieurs bâtiments très commodes tout autour, comme on le voit aux photos 2 et 3.
Mais au fil des décennies, le domaine des activités forestières ne cessa d'évoluer, les méthodes de travail changèrent progressivement de même que le transport du bois, se faisant davantage par train que par la drave. En 1947, la John Breakey effectue la dernière drave sur la Chaudière. On commence à réduire les activités dans la région de Saint-Georges et certains se montrent intéressés à acquérir l'immeuble à bureaux des Breakey à Jersey Mills. Un M. Florian Pomerleau venait de vendre à bon prix, en 1947, son hôtel qu'il opérait à Saint-Victor. L'année suivante, en 1948, il décide d'acheter «l'office» de la compagnie Breakey pour la transformer en hôtel. Il l'appellera «l'Arnold Lodge» comme on le voit à la 4e photo. Une vue aérienne des lieux révèle qu'Il améliora beaucoup l'aspect des bâtiments (photo 5, vers 1950). Cet établissement hôtelier a connu plus de 60 ans de gloire. Depuis 2010, ce site est devenu l'École d'Entrepreneurship de Beauce. Pour en connaitre davantage sur l'histoire de l'hôtel Arnold, consultez le livre SI L'ARNOLD M'ÉTAIT CONTÉ de Prudent Vallée, ouvrage publié en 2008. Très intéressant.
Photos du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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