La lutte du mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité est un profond enjeu de société
Comme dans l’ensemble de son oeuvre, notamment depuis l’adoption des derniers budgets provinciaux, ce gouvernement s’acharne à modifier les paradigmes fiscaux pour faire porter les coûts des services publics aux individus peu importe leur condition sociale, alors que depuis son accession au pouvoir, il a remarquablement baissé les impôts des entreprises et des mieux nantis de notre société. Pire encore, sous le fallacieux concept « d’utilisateur payeur », il augmente la tarification de nombreux services (éducation, taxe santé, hydro-électricité, CPE, etc.) que doivent absorber à n’en plus pouvoir les familles de la classe moyenne et les moins favorisées, d’où proviennent la grande majorité des étudiantes et étudiants.
Ce modèle qu’on nous impose pernicieusement dans un climat de méfiance entaché de collusion, de corruption, de sarcasme et d’ironie envers la classe politique, est dénoncé avec une évidente indignation par notre jeunesse et le mouvement étudiant. Ils assument la responsabilité de revendiquer un avenir différent et luttent de façon déterminée pour infléchir le cours des choses, considéré faussement inéluctable.
Cette bataille pour l’accessibilité à l’éducation postsecondaire que le gouvernement Charest a sciemment laissé tourner à la crise sociale nous concerne toutes et tous. Nous en sommes solidaires et la soutenons, parce qu’il en va de l’avenir de notre société que nous voulons la plus équitable possible comptant sur des individus mieux éduqués, plus conscients, impliqués et responsables.
Ce n’est pas en se cachant hypocritement derrière des prétextes de violence condamnable ou en judiciarisant et même en « policiarisant » le conflit que le gouvernement de Jean Charest pourra encore longtemps éviter le réel débat de société auquel il est confronté. Il doit négocier sur la base des revendications étudiantes et cesser immédiatement son petit jeu électoraliste, car la véritable démocratie est beaucoup plus que d’aller aux urnes périodiquement. Ça, les étudiantes et les étudiants l’ont compris et l’exigent.
Il ne s’agit pas d’un caprice d’enfant gâté, mais d’une valeur fondamentale. À nous de les soutenir dans leur cause qui est aussi la nôtre. Il en va de notre futur collectif.
Le comité exécutif du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches CSN soit Ann Gingras, Richard Gauvin, Émilia Castro, Yves Fortin et Réal Thibault
1 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.