Transport collectif : les partis doivent s'engager pour maintenir les services en région
Pourtant, depuis le début de l'actuelle campagne électorale, la vision des partis en matière de développement du transport collectif à l'échelle locale, régionale et interrégionale est absente du débat. Les diverses formations politiques ont toutefois pris des engagements financiers importants relatifs au transport collectif en milieu urbain.
Si rien n'est fait, des pans du réseau québécois pourraient disparaître, comme c'est le cas ailleurs au Canada. À défaut d'un appui gouvernemental pour soutenir le maintien d'opérations dans des zones moins densément peuplées, et en raison de la diminution marquée du nombre de passagers sur plusieurs trajets, Acadian Lines annonçait, récemment l’arrêt de ses opérations dans les Maritimes, incluant un service à partir de Rivière-du-Loup. De même, dans l’Ouest canadien, Greyhound annonçait des coupures dans son service d'autobus dans plus d'une douzaine de municipalités près de Calgary.
Une étude sur l’évolution de la fréquentation des services de transport interurbain par autocar au Québec commandée par l’APAQ en 2011(http://www.apaq.qc.ca/pdf/Rapport_EvolutionFrequentation_TranspAutocar_Qc.pdf), révèle que l'achalandage sur les services régionaux a diminué de 40 % au cours des 10 dernières années. Et rien ne laisse croire à un redressement de la situation pour les années à venir. Il est maintenant évident que les revenus que ces entreprises peuvent générer sur leurs circuits plus rentables, ne suffisent pas à soutenir les services régionaux déficitaires.
Plus qu’un simple service de transport, le réseau interurbain par autocar est la colonne vertébrale qui permet de relier les villes et les régions du Québec tout en offrant aux citoyens une alternative crédible et intéressante à l'automobile. Le transport collectif interurbain par autocar contribue à la vitalité des régions et est un choix vert qui mérite d’être promu et soutenu par l’État québécois.
Des moyens doivent donc être déployés rapidement pour assurer sa pérennité. L'État doit s'impliquer, d'une part, dans la promotion du transport collectif régional et, d'autre part, pour limiter le coût des titres de transport, que ce soit par le biais de mesures financières ou fiscales. Par exemple, pourquoi ne pas exempter de la taxe de vente les titres de transport interurbain ou offrir une déduction fiscale aux usagers de ce service, comme c’est le cas pour le transport urbain?
Nous souhaitons vivement que cette prise de position constitue l'amorce d'une réflexion et d'échanges. Nous interpellons donc les candidats et partis politiques afin qu'ils exposent leur vision du transport collectif régional et indiquent ce qu'ils entendent faire pour assurer aux citoyens des régions un service de transport collectif de qualité comme ceux mis à la disposition des résidants des grands centres urbains.
Mario St-Laurent
Directeur général
Association des propriétaires d'autobus du Québec (APAQ)
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