Élections fédérales
Tarifs douaniers : face à Trump, Maxime Bernier veut renégocier plutôt que répliquer
Alors que le Canada vient de répliquer aux tarifs douaniers imposés par les États-Unis avec ses propres contre-mesures sur les automobiles, Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada et candidat aux élections fédérales en Beauce, a pris la parole ce vendredi 4 avril à Saint-Georges pour exposer sa lecture de la situation et présenter une approche alternative.
Selon lui, la stratégie du président Donald Trump s’inscrit dans une volonté plus large de rééquilibrer l’économie américaine.
« Il faut bien comprendre un point fondamental : lorsqu’un pays impose des tarifs sur des biens importés, ce ne sont pas les autres pays qui paient. Ce sont les consommateurs du pays qui les impose », a déclaré M. Bernier, affirmant que les Canadiens seraient les premiers pénalisés par les contre-tarifs annoncés par le premier ministre Mark Carney.
Le chef du Parti populaire a vivement critiqué les contre-mesures canadiennes, estimant qu’elles nuiront davantage aux consommateurs et à l’économie nationale qu’elles ne feront pression sur les États-Unis. « Taxer les Canadiens pour 8 milliards de dollars pour ensuite subventionner les grandes entreprises automobiles, c’est de la pure folie », a-t-il lancé, qualifiant cette réponse de réaction émotive et contre-productive.
Il soutient que le Canada, avec une économie beaucoup plus petite et dépendante de celle des États-Unis, ne peut espérer renverser la stratégie américaine en ripostant avec les mêmes outils.
Une lecture monétaire et géopolitique
Maxime Bernier inscrit les gestes du président Trump dans un cadre économique mondial plus large. Selon lui, la dépendance historique au dollar américain comme monnaie de réserve mondiale a contribué à désindustrialiser l’économie des États-Unis. « Les Américains vivent au-dessus de leurs moyens. Ils importent des biens à bon marché en échange de dollars imprimés, mais cela ne peut plus durer », affirme-t-il.
Il anticipe un basculement majeur : « Le président Trump semble prêt à tout pour effectuer une transition vers une économie plus autonome. Cela pourrait inclure la remise en question du dollar comme monnaie de réserve mondiale. »
Travailler avec les États-Unis plutôt que de les affronter
Plutôt que de dénoncer les gestes de Washington, Maxime Bernier invite le Canada à s’adapter. « Nous avons intérêt à ce que cette stratégie fonctionne. Car si l’économie américaine s’effondre, c’est tout le Canada qui en subira les conséquences. »
À ses yeux, le Canada devrait proposer une renégociation globale incluant des sujets comme la gestion de l’offre, tout en menant ses propres réformes internes. « Il faut couper les dépenses, éliminer le déficit, réduire les taxes et rendre notre économie plus compétitive. »
Il conclut en affirmant que les solutions proposées par le Parti populaire sont « réalistes et ambitieuses » face à un contexte économique mondial en mutation.
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