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Kléo Carrier entraineuse de mammifères marins

durée 18h00
7 mai 2023
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Léa Arnaud
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Par Léa Arnaud, Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Kléo Carrier partage son quotidien avec les mammifères marins de l’Aquarium de Québec où elle travaille depuis plus de neuf ans.

Native de Saint-Georges, Kléo est passionnée par les animaux depuis son plus jeune âge. « Quand j’étais jeune, je voulais être vétérinaire, comme toutes les petites filles qui aiment les animaux. Puis, finalement je me suis rendu compte que j’étais plus intéressée par le comportement animal que par l’aspect médical », a-t-elle confié en entrevue avec EnBeauce.com. 

C’est durant une visite à l’Aquarium de Québec lorsqu’elle était adolescente qu’elle a découvert le métier d'entraîneur. « Je me suis dit que ça pourrait me plaire. » Alors après avoir réussi ses études collégiales, en 2007, elle a déménagé à Québec pour faire un bac en Biologie, suivi d’une maîtrise. Un projet mené en collaboration avec le zoo de Granby pour vivre l’expérience de la recherche sur le comportement et le bien-être animal.

Elle a occupé divers emplois de sa branche scientifique avant de devenir finalement entraîneuse des mammifères marins de l'Aquarium de Québec en 2014. Aujourd’hui âgée de 35 ans, elle est toujours aussi passionnée par son métier. 

Dans son équipe, Kléo et ses collègues s’occupent de deux ours blancs,  sept phoques dont quatre phoques communs et trois phoques du Groenland, trois renards et trois oiseaux.

Pourquoi les mammifères marins ?

À ses débuts, lorsqu’elle exerçait à l’institut zoologique à Granby, elle se trouvait avec les mammifères et notamment avec les chameaux. « J’ai pu toucher aussi un peu les animaux d’Afrique, comme les grands félins. Puis, ma maîtrise était sur les primates. Donc j’ai touché à tout, mais ce qui me plaisait plus avec les mammifères marins c’est vraiment le côté entraînement et comportement. »

En effet, l’avantage de son poste actuel c’est que les professionnels passent beaucoup de temps avec les animaux alors ils ont le temps de créer un lien fort. Tandis qu’ailleurs ça peut être plus un statut de gardien par exemple.

Qu’est-ce que le métier d'entraîneur ?

Spécialiste des phoques communs et des ours blancs, Kléo fait avec eux de l’entrainement biomédical. L’objectif est de préparer l’animal aux soins vétérinaires, pour qu’ils les subissent de façon volontaire dans la mesure du possible. 

« Mon travail c’est de penser à tous les soins que l'animal pourrait avoir au cours de sa vie et de déjà l'entraîner à les recevoir de façon volontaire pour éviter une anesthésie. L'anesthésie c'est risqué et stressant pour les animaux, puis plus ils sont gros, plus c’est risqué, alors on veut les éviter à tout prix », explique la Beauceronne d’origine. « C'est sûr que quand on parle d'une chirurgie, on n’a pas le choix de passer par-là, mais pour des soins quotidiens on l’évite grâce à l'entraînement. »

Elle précise que tous les animaux sont réceptifs à un certain niveau. « On travaille toujours en renforcement positif donc on essaie que ce soit toujours amusant pour l’animal. S'il ne s'amuse pas, il ne le fera pas. Puis on ne peut pas l’obliger, surtout pour les ours blancs. On ne peut pas le prendre par l'oreille pour qu’il vienne avec nous », dit-elle en riant.

C’est un travail qui doit toujours être effectué dans le respect des limites des animaux. Chacun d’eux à ses préférences ou ses réticences. « Il y en a qui déteste se faire toucher donc ça va être plus long, il y en a qui sont plus indifférents face à ça donc c’est plus facile. Travailler avec un prédateur c’est également différent que de travailler avec une proie. Le phoque c’est une proie alors il y a l’aspect nerveux qui entre en compte. Tout peut être plus long. Pas parce qu’il est moins intelligent, juste parce que pour un phoque toute chose nouvelle est propice à la mort. Il a toujours peur de se faire tuer. »

C’est aussi une question de confiance, puisque les entraîneurs sont tous les jours avec les animaux. Par exemple, Kléo a développé une grande complicité avec Kinuk, l’ours dont elle est responsable. « Parfois juste par nos comportements, on se comprend. »

Expérience au Cochrane Polar Bear Habitat

Parmi ces belles expériences professionnelles, Kléo se souvient de son passage au Cochrane Polar Bear Habitat en 2019.

L’Aquarium rénovait alors l’habitat des ours blancs. Il a donc fallu transférer Kinuk et son colocataire dans un nouvel endroit et c'est la réserve naturelle de Cochrane Polar Bear Habitat, dans le nord de l’Ontario, qui les a accueillis pendant près de deux ans. 

Pour que les transferts se passent correctement, il faut toujours qu’un entraîneur accompagne l'animal. « Donc j'ai eu la chance de pouvoir travailler là-bas pendant trois mois. Au début c’était pour s'assurer que le transfert était correct, ensuite pour les aider puisqu’ils avaient donc deux ours de plus et j'y suis retourné quand on a ramené les ours au Québec. C'est toujours une belle expérience les déplacements », se remémore-t-elle. 

Le fait de côtoyer également les ours de la réserve lui a permis une immersion complète avec une seule espèce, ce dont elle n’était pas habituée. « C’était une très belle expérience! »

La Beauceronne a également accompagné Kinuk lors de son passage à Saint-Hyacinthe pour des examens médicaux il y a quelques mois. « Ça s’est super bien passé, il a très bien fait ça. Il a été calme pendant tout le voyage. » Bien qu’il ait dû subir une anesthésie sur place pour le bon déroulement de sa visite médicale, il se porte aujourd’hui très bien. 

Faire ce métier le plus longtemps possible

« C’est toujours bien de découvrir d'autres espèces, mais je fais ça depuis plus de 9 ans, on s'attache beaucoup aux animaux donc on veut rester le plus longtemps possible pour évoluer avec eux. »

Tant et aussi longtemps que son corps supportera le rythme difficile, de travailler chaque jour à l’extérieur, peu importe la météo, Kléo Carrier continuera de passer ses journées avec ces mammifères. 

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