Palmarès de la Fondation Rivières
Saint-Georges et Sainte-Marie dans le Top-50 pour l'intensité du déversement d'eaux usées
En Beauce, les villes de Saint-Georges et de Sainte-Marie se situent dans le triste palmarès des 50 premières municipalités du Québec quant à l'intensité des déversements d'eaux usées dans la rivière Chaudière.
Les deux municipalités se situent respectivement au 28e et 30e rang de ce portrait, parmi quatre indices, que vient de rendre public aujourd'hui la Fondation Rivières.
Ce palmarès fait suite à la diffusion, le 28 septembre dernier, de la toute nouvelle carte interactive de l'organisme, (qui avait fait l'objet d'un reportage d'EnBeauce.com le 1er octobre) laquelle avait permis de constater que 60 660 déversements avaient eu lieu en 2019 dans l'ensemble de la province et de voir leur répartition par municipalité.
On entend par eau usée celle qui retourne dans le cours d'eau sans avoir été traitée par une installation d'épuration. C'est notamment le cas lorsque les égouts pluviaux versent leur trop-plein lors d'averses importantes.
Pour la Ville de Saint-Georges, qui compte 11 ouvrages de régulation, la carte interactive de la Fondation Rivières répertorie 169 déversements d'eaux usées en 2019; entre 2011 et 2019, ils totalisent 887. L'indice de l’intensité des déversements durant l’année 2019 pour Saint-Georges est très élevé (code rouge).
Pour la Ville de Sainte-Marie, qui compte huit (8) ouvrages de régulation, on a répertorié 201 déversements d'eaux usées en 2019; entre 2011 et 2019, ils totalisent 1282. L'indice de l’intensité des déversements durant l’année 2019 pour Sainte-Marie est lui aussi très élevé (code rouge).
Basé sur le nombre de déversements et sur l'indice d'intensité, le palmarès permet maintenant de comparer les performances des municipalités entre elles. Le palmarès présente la liste des 50 municipalités en quatre portraits distincts selon : 1) le nombre de déversements, 2) l'indice d'intensité des déversements (Saint-Georges, 28e rang, Saint-Marie, 30e rang), 3) l'indice d'intensité des déversements par habitant et 4) classement des 10 plus grandes villes.
La Ville de Sainte-Marie est aussi au 25e rang pour ce qui est de l'indice d'intensité des déversements par habitant alors que Lac-Mégantic y occupe la 28e place. Saint-Georges ne se retrouve pas dans ce classement.
« L'idée derrière ce palmarès n'est pas de pointer du doigt certaines villes, mais surtout de signifier aux gouvernements les endroits où il faut agir en urgence. Actuellement aucune analyse des priorités d'investissement n'est effectuée. L'argent est injecté de manière aléatoire sans planification territoriale. Pourtant, si on souhaite apporter une solution au problème, on doit réaliser les travaux en fonction des enjeux prioritaires par bassin versant. C'est le diagnostic que la carte et le palmarès nous permettent de faire aujourd'hui », a indiqué André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières, par voie de communiqué de presse.
Réactions
Invité à réagir à l'annonce d'aujourd'hui, le maire de Saint-Georges, Claude Morin, a indiqué que son administration « travaillait fort là-dessus » pour justement remettre à niveau les installations de l'usine d'épuration qui se trouve dans le secteur Ouest.
La Ville a d'ailleurs donné un contrat, il y a quelques mois, à la firme de génie-conseils EXP afin de préparer les plans et devis de rénovation et d'amélioration de l'usine de traitement, dont les coûts pourraient approcher les 20M $, selon le maire.
De son côté, le directeur des services techniques, Alain Roy, espère que la municipalité pourra aller en appel d'offres en 2021 afin que ces travaux soient complétés au plus tard en 2023.
Il a rappelé à EnBeauce.com qu'il en va du développement de Saint-Georges puisqu'en vertu des lois québécoises et fédérales qui régissent ce secteur, ce développement pourrait être bloqué si les installations sanitaires d'égout ne rencontrent les normes établies.
Pour sa part, le maire de Sainte-Marie, Gaétan Vachon, qui n'était pas au courant du classement lors de l'appel d'EnBeauce.com, a notamment mis sur le compte des inondations catastrophiques de 2019 le fait que sa municipalité présente un taux élevé de déversement d'eaux usées.
Ainsi, la station Chassé, qui se trouve directement au bord de la rivière, subit elle-même les affres de la débâcle à chaque fois qu'elle se produit.
« On peut pas faire de miracle là-dessus. La Ville, on ne déverse rien dans la rivière. Je ne peux que m'en remettre aux inondations pour expliquer ces chiffres », de dire le maire.
Il a indiqué que les installations de traitement des eaux de Sainte-Marie sont récents et avec une excellente capacité de fonctionnement et que le développement domiciliaire et industriel s'effectuait en règle avec les exigences du secteur, notamment la mise en place de bassins de rétention.
M. Vachon se questionne toutefois si les changements climatiques ne sont pas en cause dans ces statistiques de déversement d'eaux usées puisque les systèmes d'égout pluviaux ont été conçus en fonction des relevés de précipitation d'il y a plusieurs dizaines d'années alors que de nos jours, les épisodes de pluies « diluviennes » sont de plus en plus intenses et fréquents.
À lire également:
Déversements d’eaux usées: entretien avec André Bélanger de la Fondation Rivières (Diffusion: 1er octobre 2020)
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