Avenir du terrain forestier dans le rang Chaussegros
Saint-Simon-les-Mines s'en remettra à une consultation populaire
Les élus municipaux de Saint-Simon-les-Mines s'en remettront à une consultation avec les résidents de la localité, pour déterminer l'avenir du développement d'un lot forestier à haute valeur écologique, situé dans le rang Chaussegros.
Le président de l’Association pour la protection des milieux humides de la Cumberland (APMHC) Jean Poulin.
Une section de l'abattage effectué sur le lot du rang Chaussegros qui appartient à la Municipalité.
Les élus municipaux de Saint-Simon-les-Mines s'en remettront à une consultation avec les résidents de la localité, pour déterminer l'avenir du développement d'un lot forestier à haute valeur écologique, situé dans le rang Chaussegros.
C'est ce qu'a réaffirmé à plusieurs reprises hier soir le maire de l'endroit, André Lapointe, lors de la séance du conseil municipal.
Vendredi (28 juin), la Municipalité avisait, dans les actualités de sa page Web, qu'elle avait pris la décision de «suspendre pour une période indéfinie les travaux forestiers» entrepris ce printemps sur ce terrain de 62 hectares.
Cette suspension est venue après un premier arrêt de la «coupe de régénération», en cours depuis quelques semaines, ordonné à la fin du mois de mai par Environnement et Changements climatiques Canada, en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, qui interdit la destruction des nids d'oiseaux pendant cette période de nidification. L'intervention d'Environnement Canada est venue après que deux résidentes du secteur aient officiellement porté plainte contre la coupe.
Rappelons que ce terrain du rang Chaussegros a été cédé gratuitement en 2016, par le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec, «à des fins de parc municipal-espace vert». Le contrat stipule également que le terrain ne peut être vendu, cédé ou utilisé à d'autres fins, sans l'autorisation du ministère pour une période de 30 ans. Un autre lot, celui-ci dans le rang Cumberland, faisait également partie de la cession à la municipalité, sous les mêmes termes et conditions.
Selon le procès-verbal de la séance du 16 janvier 2024, les élus de Saint-Simon-les-Mines ont adopté une résolution autorisant la directrice générale à signer avec un exploitant «une entente de droit de coupe de bois» sur les deux lots. Ni le nom de l'entreprise, ni les modalités de l'entente ne sont indiqués dans la résolution.
L'abattage des arbres a commencé sur le lot du rang Chaussegros, après que la Municipalité ait obtenu une prescription de l'Association des propriétaires de boisés de la Beauce (APBB) pour mener une coupe de régénération. « Quand notre employé est allé sur place pour procéder au marquage des arbres, ça été fait dans un but économique, pas dans une perspective écologique, car personne (de la municipalité) nous a informé de la vocation du lot (parc municipal-espace vert). Si nous avions eu cette information, la prescription n'aurait certes pas été la même! », a expliqué le directeur des communications de l'APBB, Michel Roy, lors d'un entretien téléphonique avec EnBeauce.com.
Sans faux-fuyant, le maire Lapointe a confirmé encore hier que son administration avait pris la décision d’aller de l’avant avec ces travaux forestiers, afin de doter la Municipalité d’un coussin financier. Les revenus étaient estimées à environ 100 000 $ mais la localité recueillera à peine 11 000 $, puisque deux hectares seulement ont été coupés sur les 26 prévus.
Protéger à perpétuité
La coupe a créé «une terreur» (l'expression vient du maire lui-même) parmi une frange de la population locale plus sensible à la question écologique, dont le président de l’Association pour la protection des milieux humides de la Cumberland (APMHC) Jean Poulin.
Son organisme possède des terrains limitrophes aux lots des rangs Chaussegros et Cumberland. Il avait fait évaluer que les endroits possèdent une forte valeur écologique, avec des espèces animales abondantes et certaines rares, en particulier chez les oiseaux.
Présent à la séance du conseil hier soir avec une dizaine de supporteurs, Jean Poulin a réitéré aux élus, et en particulier au maire Lapointe, sa proposition, maintes fois formulée, de procéder à un échange de zonage entre son association et la Municipalité, qui permettrait de «protéger à perpétuité» ces milieux forestiers, alors que la localité pourrait assurer son développement et son expansion dans le périmètre du village.
En réponse, André Lapointe a répété qu'il s'en remettait à la consultation citoyenne de l'automne pour regarder les options. « Est-ce qu'on va arriver à une entente? Je ne sais pas. Ici (au conseil), on a un autre point de vue sur la forêt. Ce qu'on a fait (la coupe), ça n'empêche pas un parc, un espace vert [...] c'était pour le bien général. [...] Restons calme. Faudrait surtout pas que ça vire en chicane. [...] On va se donner d'ici la fin de l'été pour réfléchir comment ça va se passer (la consultation). Pour l'instant, je ne sais pas. »
Le premier magistrat ne regrette absolument pas la coupe effectuée, mais il concède quand même que l'abattage aurait pu être « moins agressif que ce qu'on a fait. »
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