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LETTRE OUVERTE | Le VP de MEDEC Benoît Larose appelle au changement de culture de l'approvisionnement en santé

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27 mai 2017
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Par Salle des nouvelles

Le vice-président Québec de l'Association de l'industrie canadienne des technologies médicales (MEDEC), Benoît Larose, appelle à un changement de culture dans le domaine de l'approvisionnement en santé au Québec. Celui-ci a écrit une lettre ouverte dans le contexte de l'étude du projet de loi 130 expliquant son point de vue. La voici dans son intégralité.

Nous savons tous que la pression financière est immense sur le système de santé : les besoins sont en croissance constante et ne risquent pas de diminuer. Il est plus que temps de se tourner vers des solutions innovantes pouvant faire diminuer, de façon générale, les coûts liés aux soins et d’augmenter l’efficience du système. De meilleurs choix de technologies s’imposent. Pour y arriver, un changement de culture doit être amorcé dans le domaine de l’approvisionnement en santé au Québec.

Considérant le contexte budgétaire actuel et les récents changements structurels dans le réseau de la santé, les groupes d’approvisionnement en commun (GAC) en santé jouent un rôle très important. Selon leurs propres données, les achats effectués dans le réseau de la santé par des contrats des GAC représentent 47 % des achats totaux, soit 1,9 milliard de dollars, ce qui est loin d’être marginal. Actuellement, l’accent mis sur les économies de court terme laisse de côté toute autre considération comme la qualité et la véritable valeur des produits achetés. Cela transparaît notamment dans les mécanismes d’appels d’offres les plus fréquemment utilisés.

Il y a toutefois une limite à faire des économies en choisissant seulement le plus bas prix conforme aux spécifications. En ce sens, la réalité des achats en santé au Québec démontre que la limite des gains à obtenir par les regroupements est déjà atteinte.

Par exemple, notons qu’en général ni les GAC ni les établissements n’utilisent le facteur qualité que la Loi sur les contrats des organismes publics leur permet d’utiliser. En effet, dans les trente derniers appels d’offres des GAC publiés dans la catégorie « Fourniture et équipements médicaux », moins d’un appel sur cinq a utilisé le facteur qualité. Les critères se limitent à fixer un seuil minimal de qualité et à choisir les offres correspondant au prix plus bas conforme. En omettant de considérer le facteur qualité lors des appels d’offres, on s’assure de n’obtenir que le strict minimum requis, sans pour autant en avoir pour notre argent.

Si l’on optait plutôt pour l’inclusion d’un facteur « qualité » plus important dans les appels d’offres, ou encore mieux si l’on effectuait des achats « fondés sur la valeur », les avantages seraient nombreux. D’abord, on obtiendrait des produits et services qui peuvent coûter parfois plus cher initialement, mais qui ont par exemple une durée de vie plus grande; des produits et services qui sont remplacés moins souvent ou apportent des bénéfices supplémentaires, ce qui signifie des économies potentielles. De plus, en s’approvisionnant de produits de plus grande valeur, les spécialistes de la santé et les patients pourraient bénéficier d’outils de travail plus efficaces et qui procurent un taux de satisfaction plus élevé à l’usage.

Comme le mentionne l’Institut du Québec (IdQ) dans son récent rapport L’adoption d’innovations en santé au Québec, même si les dépenses augmentent pour les soins de santé au Québec comme au Canada, cela ne se traduit pas en une amélioration de la performance ou de l’efficacité. On y explique également que « si la pression démographique n’est pas “compressible”, les coûts de l’innovation peuvent l’être. » Plusieurs pays faisant face aux mêmes défis que le Québec ont opté pour des modèles d’approvisionnement basé sur la valeur pour cette raison. L’IdQ affirme même que « l’approvisionnement stratégique fondé sur la valeur pourrait en effet réinventer l’avenir des soins de santé ».

Encore faudrait-il que les approvisionnements en santé soient considérés comme une fonction stratégique et qu’on en évalue la performance avec d’autres outils de mesure que les volumes générés et les économies réalisées, d’autant plus que les méthodes de calculs et de mesure pour ce faire sont le plus souvent inadéquates. Il faut que les GAC et les approvisionneurs du réseau de la santé soient considérés comme des catalyseurs de l’intégration de l’innovation et qu’on leur donne les moyens pour faire la différence. 

Le gouvernement a décidé de procéder à une réforme des GAC avec son projet de loi 130, Loi modifiant certaines dispositions relatives à l’organisation clinique et à la gestion des établissements de santé et de services sociaux. Dans l’ensemble, nous appuyons la réforme de la gouvernance des groupes d'approvisionnement en commun, comme proposé dans le projet de loi, et saluons la reconnaissance de ce besoin par le gouvernement. C’est l’étape de l’étude détaillée qui s’amorce qui permettra de savoir si ce dernier aura l’ambition de régler les problèmes que nous soulevons. En effet, effectuer des achats de qualité et fondés sur la valeur va dans le sens d’une saine gestion des finances publiques.

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  • MJE
    Michel Jacques Entreprises
    temps Il y a 6 ans
    Suite à la lettre ouverte… Ayant été fournisseur de technologies aux organismes publique de la santé depuis plus de 25 ans et jusqu'à tout récemment, je peux vous confirmer qu'il est faux de prétendre qu'ils n'achètent pas de la qualité, du moins en ce qui concerne les technologies informatiques. Les grandes marques et les plus chers tels que HP sont demandés pour de pas dire exigées autant pour les postes de travail que pour les serveurs, les switchs, etc. Pour les imprimantes c'est pareil, ce n'est pour la majorité que du HP et ce ne sont pas les moins chères au contraire. Pour les scanner, projecteurs, etc. ce sont toujours des grandes marques et dans les plus chers. On voit rarement du Brother et du BenQ pourtant aussi bon qu'HP et moins cher surtout. Donc désolé de vous contredire mais ils optent pour la qualité et peu importe le prix en passant (je vous expliquerai plus bas)! Pour les fournitures c'est encore pire! Même si un produit est reconnu et approuvé avec toutes les normes ISO imaginables, la marque d'origine HP et rien d'autre n'est autorisé à part quelques rares exceptions et ce même si on parle du quart du prix. Ce qui se vend 200$ dans HP original va se vendre 50$ dans un équivalent d’une autre marque aussi populaire tel que Xerox. Et venez pas me dire que ça « beurre » les printers… fausses excuses. Xerox ont inventé les imprimantes en passant! Donc quand je lis la "lettre ouverte" de ce me monsieur, j’ai le goût de vous dire faites le tour comme il faut, des équipements informatiques du moins qui sont là, et venez pas me dire qu'ils n'achètent pas la qualité. Le problème si ça coûte si cher n'est pas lié à la marque et encore bien moins au fait qu'ils achètent du "cheap". Si ça coûte si cher; Fouiller un peu plus creux et un peu plus large vous devrez, dirais Yoda dans Star Wars! Un Jedi c’est rusé! Finalement, pour les appels d'offre, les marques et modèles sont spécifiées. Donc on ne peut faire d'achats "fondés sur la valeur" tel que vous spécifiez quand ils demandent déjà une des marques les plus chères. Concentrez-vous plutôt sur les fameux "Gré à Gré" (achetons gaiement) ou les contrats publics. Vous savez ces contrats où vous demandez un prix pour toute l’année sur des items? En cours d’année les prix à 90% du temps baissent, mais le fournisseur tien son prix quand même et se rattrape. Vous vous faites avoir encore là! Exemple, un terminal server (poste de travail/ TS), à 399$ en janvier va se vendre 299$ trois mois plus tard et le mois suivant sera discontinué et remplacé par un équivalant qui lui vaut 499$ et vous dites OK, sans retourner en appel d’offre et pour le reste de l’année vous le payer 499$. Donc 200$ L’UNITÉ de plus cher et quand on sait qu’il y a plus de 1000 unités dans les CISSS (région # 12) faites le calcul on est rendu à 200 000$ de payé TROP CHER. C’est presqu’un tiers de million juste ça. Et je ne parle même pas des Tablettes et des ordinateurs portatifs et tout le reste. Et je n’ai effleuré à peine le sujet que je viens de faire sauver 300 000$ (avec les cartouches Xerox au lieu d’HP). Imaginez qu’un gars d’expérience qui connais les milieux hospitaliers comme moi se penche pendant quelques mois à contrat sur l’ensemble des achats provinciaux juste en informatique et surtout de la façon qu’ils sont faits? Comment pensez-vous que je pourrais nous faire sauver à nous contribuables? Je parle de millions que le gouvernement pourrait sauver. Et ça ne s’apprend pas à l’Université tout ça, mais sur le terrain. On appelle ça de l’expérience en bon français. Et là je ne vous ai même pas parlé des gros appels d’offres et tout ce qu’il peut y avoir là-dedans. Oufff…des heures de plaisir!
  • MJ
    Michel Jacques
    temps Il y a 6 ans
    En tout respect, permettez-moi de revenir à la charge une fois de plus et vous signaler la justesse de mes propos quand je soulignais que pour ce qui est des approvisionnements dans les CISSS que les fameux GRÉ à GRÉ (achetons Gaiement et empochons joyeusement) nous coûte une fortune. 3 autres millions de donné à ce qu'on serait tenter d'appeler des "amis" car tu ne donnes pas des contrats comme ça si tu n'es pas en bon "rapport" avec le fournisseur ou qu'il n'y a pas magouille de retour par en arrière? Des contrats à une entreprise qui ne possède pas les autorisations de l'AMF et on contourne la règle pour leur faire DES fameux "gré à gré". Hey oui.. Voilà une autre bonne passe de "Jedi" expérimenté et qui connais le tabac! Encore des millions payés en trop.

    REF: http://www.tvanouvelles.ca/2017/06/14/bureau-denquete--le-chuq-contourne-les-regles-du-gouvernement .

    Quand je disais qu'il faut chercher au bon endroit pour sauver des sous... vous commencez à comprendre? Tout ce qui manque à certaine acheteurs ici au Québec ce sont les "sombreros". Un auditeur externe ferait toute la différence et les cigarillos s'éteindraient assez sec croyez-moi! Et là on parle que d'un seul dossier. Ils en drivent des milliers par année. Vous imaginez? Pour eux ce sont, selon leur terme employé, des "peccadilles" des montants comme ça... Un auditeur externe pour les ramener sur Terre, voilà ce que ça prend!

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