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Religion, CHSLD et COVID-19

durée 18h00
14 avril 2020
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RELIGION, CHSLD ET COVID-19

La COVID-19 accapare l’attention de la planète depuis maintenant un mois. Tous les secteurs d’activités sont affectés et on continue de comptabiliser le nombre de victimes et de décès, lesquels ne cessent d’augmenter, même si, dans certains pays, on commence à voir un certain fléchissement dans le nombre de nouveaux cas et de décès. 

Des célébrations religieuses différentes

Que vous soyez des disciples du Dieu chrétien, Jésus, de Yahvé, celui des juifs, ou de Mahomet, celui des islamistes, le printemps est une période d’importantes célébrations.

En fin de semaine, les chrétiens célébraient Pâques, mais les églises sont demeurées désertes. Même phénomène chez les juifs qui célèbrent la Pâque du 8 au 16 avril. Enfin, les islamistes s’apprêtent à observer le Ramadan du 23 avril au 23 mai.

Ces célébrations, qui donnent généralement lieu à d’importantes cérémonies regroupant des centaines, voire des milliers de participants dans des églises, des synagogues et des mosquées, ont été beaucoup plus discrètes cette année.

Chez les chrétiens, on a fait appel à la technologie et aux réseaux sociaux pour permettre aux fidèles d’assister aux divers offices. Ce fut un succès. Dans une entrevue sur les ondes de COOL-FM la semaine dernière, le Curé de la Paroisse de St-Georges-de-Sartigan et de St-Jean-Paul II, l’abbé Alain Pouliot, se réjouissait que la messe télédiffusée par ToutTV ait attiré plus de 7 000 téléspectateurs, un nombre beaucoup plus important que l’assistance que l’on retrouve dans les églises lors des messes régulières. 

Ça faisait étrange de voir le Pape François célébrer la messe de Pâques en solitaire dans la basilique St-Pierre-de-Rome et devant une place St-Pierre déserte là où l’on retrouve des dizaines de milliers de chrétiens à chaque célébration pascale.

La dérive des intégristes 

Malheureusement, autant chez les chrétiens que chez les juifs, on a vu des dirigeants mettre leurs disciples en danger en gardant ouvertes des églises et des synagogues. Des «preachers» extrémistes de la droite américaine osaient prétendre que le coronavirus ne pouvait pénétrer dans les églises et que la prière les mettrait à l’abri de la maladie.

À Boisbriand, au Québec, des juifs ultra-orthodoxes se sont regroupés par centaines pour protester contre le confinement, cela même si plusieurs de leurs concitoyens étaient infectés par la COVID-19.

D’autres membres de diverses églises prétendaient que l’actuelle pandémie était un châtiment de Dieu, comme dans l’histoire des plaies d’Égypte. Selon sa religion, on se livrait à des interprétations à géométrie variable des livres saints : la Bible, la Torah et le Coran, pour prouver ses prétentions. 

Heureusement, ce sont des cas isolés.

L’inquiétude dans les CHSLD

Au cours des derniers jours, des histoires d’horreur ont été signalées dans quelques CHLSD québécois. Au Québec, on compte un peu plus de 400 CHSLD.

De ce nombre, 313 sont considérés comme publics et son gérés par le ministère de la Santé qui embauche le personnel, fixe les salaires et détermine les prix que les résidants doivent assumer. Il y a 59 CHSLD privés conventionnés, ce qui veut dire que la gestion est assurée par un privé, mais les employés sont payés aux mêmes salaires que ceux du public et les prix pour les résidants sont également fixés par l’État. Enfin, on retrouve 40 CHSLD privés qui appartiennent à des propriétaires qui embauchent le personnel, déterminent les salaires et fixent les prix que devront assumer les résidants.

Selon la Présidente du Conseil d’Administration de la CISSS de Chaudière-Appalaches, Brigitte Busque, en Beauce, nous ne comptons aucun CHSLD privé. Ce sont tous des CHSLD publics, à l’exception du CHSLD Champlain-de-l’Assomption à St-Georges, qui a le statut de privé conventionné.

Les 31 décès en moins d’un mois survenus au CHSLD Herron à Dorval et les conditions inhumaines dans lesquelles les résidants ont été retrouvés ont soulevé l’opprobre dans la population.

Personnellement, je m’interroge à savoir s’il y a lieu de confier les soins de santé de nos ainés à des propriétaires de CHSLD privés. Quand on parle de santé au Québec, cela devrait relever du domaine public.

Un propriétaire de CHSLD privé est un entrepreneur qui, tout en voulant offrir des soins de santé à ses clients, vise en bout de ligne à faire des profits. Et cela est normal; je n’ai rien contre le profit. Cependant, faire des profits sur le dos de malades, souvent en situation vulnérable, me laisse songeur.

Je ne veux pas condamner tous les CHSLD privés, car plusieurs offrent des services de qualité à des résidants qui sont disposés à payer plusieurs milliers de dollars par mois. 

Il y a aussi des CHSLD publics où l’on a décelé d’importants problèmes. Mais, dans ces cas, le ministère de la Santé peut intervenir rapidement et imposer ses règles, ce qui n’est pas le cas dans les CHSLD privés.

On a beau faire des règlements, émettre des directives, mais cela ne garantit en rien qu’ils seront mis en application. 

Espérons que la crise actuelle nous donnera l’occasion de nous pencher sur le sort que l’on réserve à nos personnes âgées et de nous assurer qu’on les traite avec dignité. Il ne suffit pas de pouvoir mourir dans la dignité, il faut avant tout pouvoir vivre dans la dignité.
 

Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil

PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine aux intégristes religieux :

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2

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  • LM
    Laurier Maheux
    temps Il y a 4 ans
    Tout allait bien! On vivait à cent milles à l'heure. On ne se souciait peu du lendemain.
    Arrive cette pandémie! Tout bascule. Tout s'arrête!
    La planète entière est touchée! Le Québec est sur pause. Commerces fermés, industries fermées. Les rues sont désertes. C'est l'apocalypse!
    Le positif que nous pouvons retirer de cette pandémie, est que cette pause nous permet de de revenir à l'essentiel. La COVID-19 nous aura permis de questionner nos façons de faire.
    Ce ne sera plus pareil. Il y a eu un avant COVID; il y a un pendant COVID; Il y aura un après COVID. Cette pandémie nous aura permis de réfléchir, de prendre conscience de notre fragilité, de la fragilité de nos systèmes, tant économiques, politiques que de la santé.
    Ce n'est pas la fin du monde, mais la fin d'un monde.
    Des changements sont déjà perceptibles dans plusieurs domaines: le télétravail est un bel exemple. On voit beaucoup plus d'entraide, de solidarité. serrons-nous les coudes, dit le slogan.
    On va y penser deux fois plutôt qu'une avant de bâtir des méga centres pour les personnes âgées. On va probablement être moins porté à les "parker" dans ces gros centres d'hébergement.
    La technologie! Heureusement qu'elle est là! Elle nous permet de garder contact avec nos proches. Elle permet aussi, comme le mentionne l'article, aux communautés paroissiales d'offrir les offices religieux, à distance. C'est un secret de polichinelle de dire que les assistances sont plus nombreuses virtuellement!
    En fin de compte, il y a du beau et du bon à retirer de la leçon que nous sert la COVID-19.
    Plus de solidarité, plus d'entraide, plus de partage.
    Personnellement, un point positif que j'aime bien, c'est que cette pandémie nous aura permis de prendre conscience d'acheter localement, d'acheter québécois, de devenir autosuffisant.
    Cette pandémie m'a permis de voir à l'oeuvre le génie créateur des québécois et des québécoises! Et des beaucerons aussi!

  • LPS
    La paix svp
    temps Il y a 4 ans
    Vous qui avez décidez de déranger les crucifix de nos établissements publiques pour les ranger on ne sait où....il est grandement temps que vous compreniez que ce n'est pas vous les vrais décideurs!...

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