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Souvenirs du 11 septembre

On se souvient tous où on était ce jour-là

durée 18h00
12 septembre 2020
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François Provost
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Par François Provost, Journaliste

Le 11 septembre 2001, j’accompagnais ma mère à l’école Lacroix de Saint-Georges. 

Je ne me souviens pas pourquoi elle était là ni pourquoi j’y étais.
Mais je me souviens que j’y étais et qu’elle était là.

Pendant que ma mère avait affaire avec une membre du personnel de l’école, je regardais un documentaire sur les dinosaures sur l’une des télévisions du service de garde. C’était la bonne tactique pour me garder tranquille à l’époque.

Brusquement, ma mère et la dame qui l’accompagne entrent dans la pièce et me volent la télévision. Le petit enfant innocent que j’étais à l’époque ne comprenait pas. J’étais frustré et j’étais triste: rappelons-nous que j’avais l’âge où ces deux émotions se vivaient ensemble… 

Alors que je voulais voir des dinosaures, que j'aurais aujourd'hui oubliés, j’ai vu des images qui seront à jamais gravées dans ma mémoire. Des grandes tours, des gratte-ciels haut perchés dans un ciel bleu et de la fumée qui s’échappait de ces colonnes…

Est-ce j’ai vu des flammes? Est-ce que j’ai vu des gens sautés? Des corps qui tombent? L’effondrement des tours jumelles? Des ruines? Des morts?

Je ne sais pas, mais les images sont dans ma tête. Je ne sais pas qui les ont prises.

Rien ne peut mieux exprimer l’expression « mémoire collective », lorsqu’on ne sait plus si nous avons réellement fait l'expérience d’une chose ou si les autres l’ont fait à notre place.

Je ne sais pas non plus à quel point la fiction est venue colmater les trous de ma mémoire. Peut-être étais-je au Petit-Castor?

Mais je me souviens, intensément, d’un sentiment de fin du monde. Comme si les choses ne seraient plus jamais les mêmes à partir de ce moment.

C’est d’ailleurs ce qui est arrivé.

Pourquoi?

Parce que c’est ce que tout le monde s’est dit à ce moment-là.

Nous avons tous décidé de mettre un signet entre les pages de notre récit collectif. Pour nous souvenir du réel début du 21e siècle. Du réel début du second millénaire. 

Du moment où nous avons vécu, pendant une journée, cet avant-goût d’apocalypse. 

Pour moi, le monde avant le 11 septembre 2001 avait le droit de passer un après-midi à regarder, innocemment, un documentaire sur les dinosaures.

Le lendemain, ce n’était plus le cas. L’ère des dinosaures avait, encore une fois, pris fin dans l’écho d’une catastrophe. 

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