Lettre d'opinion
La vie spirituelle des croyants n'est pas un tabou
EnBeauce.com reproduit ici l'intégrale d'une lettre d'opinion reçue du pasteur de l’Église Baptiste Évangélique de Saint-Georges, Sylvio Janelle, concernant les règles de rassemblement dans les lieux de culte depuis l'annonce de dimanche dernier de l'entrée de la région Chaudière-Appalaches en « zone orange » du système d'alerte régionale de la COVID-19.
Elle fait suite à la missive que nous avons diffusée hier sur le même sujet et signée par Marc-Antoine Parent, un résident et paroissien de Saint-Joseph-de-Beauce.
Depuis la mi-mars, nous cherchons à coopérer avec nos autorités gouvernementales et avec les responsables de la santé publique. Nous avons été et nous continuons d’être des agents de paix et de cohésion sociales.
Dans les moments difficiles que nous vivons, nous cherchons à encourager les gens de notre Église – des gens qui se rassemblent pour vivre ensemble les enseignements du Seigneur Jésus-Christ – à faire une différence dans la vie des autres. Nous pensons que nos membres ont été des agents de paix eux aussi.
Nous avons un immense bâtiment qui peut contenir près de 500 personnes dans sa salle principale. Nous avons un protocole respectant les règles provenant de la santé publique : hygiène des mains, distanciation, masque, sens uniques…
Nous désirons nous soumettre aux règles et faire notre part dans la crise que nous vivons ensemble. Mais nous nous désolons qu’elles ne soient pas appliquées de façon uniforme. Nous trouvons exagéré la limite maximale de 25 personnes dans les lieux de culte.
Pourquoi est-ce qu’il est dangereux de réunir plus de 25 personnes dans les lieux de culte, mais pas dans les cinémas ni dans les salles de spectacle? Mardi, le Dr Arruda, a déclaré que les gens ont plus tendance à discuter entre eux dans un lieu de culte. Vraiment? Plus que les amis qui se croisent à l’épicerie, au restaurant ou à la quincaillerie? Plus que dans les autobus et dans les écoles? Nous en doutons.
Lors de la même conférence de presse, le Dr Arruda a dit qu’il y a eu des échanges avec la Table de concertation interdénominationnelle depuis le début de la crise. C’était agaçant d’entendre ça alors que les membres de ce groupe venaient de faire une sortie, la veille, pour dire qu’ils ont été ignorés par le gouvernement depuis le début.
Dans l’histoire récente autant que dans l’histoire ancienne, des chefs de gouvernement se sont levés et ont invité leur peuple à invoquer leur divinité. Nous n’attendons pas ça de notre gouvernement – quoique nous pensons que ce serait une bonne approche! – mais nous aimerions que la vie spirituelle des croyants ne soit pas un tabou. Or, il semble que la foi soit un tabou pour notre gouvernement.
Nous vous demandons respectueusement de reconsidérer la limite des rassemblements dans les lieux de culte. Nous pensons que les avantages de ces rassemblements sur la population dépassent largement leurs risques si les choses sont bien faites.
La Bible nous dit que les autorités gouvernementales ont été établies par Dieu et que les membres du gouvernement sont des serviteurs de Dieu (Romains 13.1, 4). Elle nous invite aussi à prier pour nos gouvernements « afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté » (1 Timothée 2.1-2). Alors nous continuerons à respecter nos autorités et à prier pour elles tout en exerçant nos devoirs et nos privilèges de citoyens.
Sylvio Janelle
Au nom de l’équipe pastorale de l’Église Baptiste Évangélique de Saint-Georges
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