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Cellulaire et jouissance

durée 18h00
5 octobre 2020
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CELLULAIRE ET JOUISSANCE

N’ayez crainte, les deux noms de mon titre ne sont pas reliés et je ne m’apprête pas à vous faire des révélations particulières. Je choisis tout simplement d’aborder deux sujets.

Cellulaire

Je dois vous avouer que je ne suis pas accroc au téléphone cellulaire. En bon dinosaure que je suis, un téléphone c’est d’abord fait pour placer et recevoir des appels.

Lors de son invention, le cellulaire était considéré comme un outil permettant à l’être humain d’acquérir plus de liberté pour communiquer avec les autres. Mais, avec le temps, cet outil, destiné à nous rendre la vie plus facile, est vite devenu une drogue. Avec les années, on y a ajouté plein de fonctions qui font en sorte que l’on ne pourrait plus s’en passer.

Alors que j’ai toujours été critique face à la dépendance des humains à leur cellulaire, voilà maintenant que je me réjouis de certaines utilisations qu’on en fait.

Nous en avons eu encore un exemple patent la semaine dernière lorsque, grâce au cellulaire, nous avons assisté en direct aux derniers instants de la vie de Joyce Echaquan, cette Atikamekw agonisant sur une civière au centre hospitalier de Lanaudière, à Joliette, pendant que des personnes qui devaient lui offrir des soins l’insultaient à coup de propos racistes inadmissibles.

Si Joyce Echaquan, âgée de 37 ans et mère de sept enfants, n’avait pas eu la présence d’esprit d’utiliser son cellulaire pour enregistrer la scène, elle serait probablement décédée dans l’anonymat le plus complet et, évidemment, jamais nous n’aurions entendu parler de l’attitude raciste du personnel soignant chargé de lui prodiguer les soins requis.

Le cellulaire a également permis d’assister en direct à des assassinats par des policiers américains de citoyens noirs. Le cas récent de George Floyd, afro-américain mort étouffé par un policier qui l’immobilisait avec son genou, l’empêchant de respirer, est un autre exemple patent. 

Plusieurs autres vidéos du genre ont permis de montrer à tous des interventions inappropriées sur des civils. Sans ces témoignages visuels, soyez assurés que ces interventions seraient passées sous silence. 

Je n’ai pas la prétention de dire que les victimes de tels traitements étaient blanches comme neige, à savoir qu’elles n’avaient pas toujours eu une attitude recommandable, mais cela ne justifie pas l’abus de la force et/ou l’utilisation de propos racistes déplacés.

Je devrai donc me réconcilier avec mon cellulaire.

Jouissance

En entrée de jeu du deuxième sujet de cette chronique, je dois vous faire un aveu. Ma mère m’a toujours enseigné qu’il ne fallait pas se réjouir du malheur des autres. Aujourd’hui, sans doute que je décevrais ma mère si elle était toujours vivante, mais j’oserais implorer son pardon et je crois que je l’obtiendrais.

Vendredi matin, lorsque j’ai appris que Donald Trump avait contracté le coronavirus, je dois l’admettre, j’ai éprouvé de la jouissance et j’oserais même aller jusqu’à dire une grande jouissance.

Évidemment, mon éducation judéo-chrétienne fait en sorte que je ne souhaite la mort de personne. Mais, lorsque je constate qu’un individu, qui se plaît à cracher en l’air durant des mois, voit l’un de ses crachats lui retomber en pleine face, oui, je ressens de la jouissance.

Depuis le début de la pandémie, Donald Trump a tout fait pour nier l’existence de la COVID-19, déclarant que ce n’était qu’une petite grippe, que le tout serait réglé au printemps lorsque le beau temps reviendrait. Se plaisant à étaler ses connaissances scientifiques allant dans le sens contraire de tous les autres scientifiques de la planète, il recommandait même l’utilisation d’un javellisant pour combattre la maladie.

Ne se contentant pas de négliger d’adopter lui-même des mesures protectrices, il ridiculisait ses concitoyens qui optaient pour se protéger en portant le masque ou en respectant la distanciation de deux mètres, les traitant de mauviettes.

Ses fidèles suivaient son exemple pendant que plus de sept millions d’Américains étaient infectés et que plus de 210 000 en mouraient, le plus fort total sur la planète.

Par son attitude négligente, Donald Trump a contribué à faire en sorte que plusieurs de ses concitoyens ont éprouvé de sérieux problèmes de santé, plusieurs sont morts, des millions de travailleuses et travailleurs ont perdu leur emploi et des milliers de commerces et d’entreprises voient leur survie menacée. Il a de plus contribué à infecter plusieurs membres de son entourage.

Tout cela parce que le Président américain, la personne qui doit assurer la protection de ses concitoyens, par orgueil, a refusé d’adopter les mesures protectrices que son entourage lui recommandait. Quel irresponsable!

Alors, aujourd’hui, que cette même personne soit infectée par le coronavirus dont elle a toujours nié l’existence, je vous avoue que je me réjouis et je n’ai pas l’intention de m’en confesser.

Donald Trump n’est pas le seul chef d’état à avoir fait preuve de négligence face à la pandémie. Le président du Brésil, Jair Bolsonaro et le premier Ministre de la Grande-Bretagne, Boris Johnson, après avoir prétendu que la COVID-19 n’était qu’une simple petite grippe, ont modifié leur attitude après avoir été personnellement frappés par la pandémie. Bolsonaro s’en est relativement bien tiré, mais il a mis dix-huit jours à s’en remettre. De son côté, Boris Johnson s’est retrouvé aux soins intensifs et son discours avait grandement changé lorsqu’il s’est rétabli.

Je ne souhaite pas la mort de Donald Trump, mais qu’il souffre un peu et qu’il craigne les impacts sur sa santé, même s’il n’osera jamais l’avouer, je le répète, cela me procure une certaine jouissance.

Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil

PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à nous tous en cette période où les contacts avec nos proches sont réduits à leur plus simple expression :

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