Robert Dutil tente un retour en politique pour la stabilité économique
Le secteur manufacturier est la priorité de Robert Dutil
Sous la menace du ralentissement économique mondial qui affectera le Québec, l’ancien ministre libéral (1985-1994), Robert Dutil croit pouvoir apporter sa contribution. Il tente ainsi un retour en politique sous la bannière libérale soit 14 ans après avoir quitté l’Assemblée nationale.
Sa décision de se porter candidat libéral en a surpris quelques-uns ayant fondé dans la dernière année le parti de l’Union du centre. Ce parti avait comme fondement d’enrayer les iniquités fiscales du programme des régions ressources. Selon M. Dutil, se joindre à son parti d’origine était la seule façon d’offrir au Québec la stabilité politique dont elle a besoin. « La seule porte ouverte qui existe véritablement pour faire avancer tout le Québec dans le dossier économique et tout ce dossier-là est le Parti libéral », lance ce dernier.
« Si on veut sauver la Beauce économique. Il va falloir arrêter de se chicaner avec les autres régions du Québec et travailler tout ensemble pour le Québec. On ne peut pas faire cela avec Mario Dumont ni avec Pauline Marois », croit M. Dutil.
Le candidat libéral beauceron clame donc qu’il faut de la stabilité économique. Il souhaite un gouvernement libéral fort tel que son chef, Jean Charest. « Au Québec, l’ADQ veut prendre le pouvoir, le PQ veut le pouvoir et les libéraux veulent garder le pouvoir. Il y a une dynamique différente qui n’est pas attachée au bien commun. On regarde la situation politique avant de regarder le bien-fondé des lois. Ça m’a pas mal découragé d’un gouvernement minoritaire puisque nous n’avons pas de résultat », décrie ce dernier.
Il a accusé le manque de sérieux de Mario Dumont qui a voulu faire tomber le gouvernement à deux reprises en 19 mois. L’un pour le budget qu’il n’a pas vu et l’autre pour abolir les commissions scolaires.
Sa première motivation
La première motivation venue c’est la crise qui s’en vient. On parle souvent de la problématique des régions ressources, mais c’est bien plus que cela. Sur le plan industriel, les industries au Québec sont bien attaquées par les régions ressources, les Chinois, les compressions, le dollar et maintenant la crise économique américaine. Je me suis dit qu’avec l’expérience que je peux aider le secteur manufacturier du Québec. La situation est assez sérieuse. On ne peut pas négliger qu’il y aura probablement une grosse crise et cela fera mal », lance ce dernier.
M. Dutil se dit prêt à reprendre le rôle de député et en a discuté préalablement… sur l’oreiller avec son épouse. Il avoue que la tâche est lourde et c’est quatre ans très remplis qui l’attendent s’il est élu.
Pour en finir avec l’ADQ
M. Dutil a la conviction que la situation des régions ressources serait réglée si Mario Dumont, chef de l’Action démocratique du Québec, l’avait désiré. « Mario Dumont n’a jamais voulu régler cette situation. À trois reprises, on lui a demandé de régler le dossier, mais lui-même vient d’une région ressource. Il ne peut pas et ne veut pas le régler », lance ce dernier.
M. Dutil avance même que l’ADQ n’a pas voté de résolution en ce sens lors de son récent congrès. C’est pour cette autre raison qu’il s’est présenté comme candidat libéral contre «un bon gars», le député adéquiste, Claude Morin. Lundi dernier, il a même informé le député sortant de sa décision. « De toute façon, même s’il y avait une résolution, l’ADQ ne l’appliquerait pas. On a un différend d’opinion et on va le régler en campagne électorale », lance M. Dutil
Et puis l’Union du centre…
M. Dutil rappelle que le combat mené par l’Union du Centre avait pour objectif de se donner une marge de manœuvre financière dans l’organisation pour défendre les intérêts des régions centrales. D’un autre côté, elles devaient se défendre, selon M. Dutil, contre 600 entreprises qui recevaient 120 millions $ de subventions. « On a vu apparaître des lobbyistes à la planche qui étaient grassement payés faisant leurs emplois et ils nous faisaient mal. De l’autre côté, nous essayons d’amasser des fonds avec des entreprises qui se faisaient attaquer et qui perdaient de l’argent », raconte-t-il.
Cependant, l’Union du Centre a pu amasser de l’argent et prouver son sérieux en amassant des fonds dans un comté. « Notre dossier est resté en vie là-dessus. Quant à présenter des candidats pour l’Union du Centre, je n’ai jamais dit qu’on le ferait, mais j’ai toujours laissé planer la menace de la faire. La menace, c’était pour contrer l’ADQ parce que les vingt comtés touchés, il y en a 18 qui sont adéquistes. Il n’y a pas beaucoup de gens qui savent cela », remarque le candidat libéral
Ces comtés se trouvent en Chaudière-Appalaches, au Centre du Québec, à Lanaudière et à Portneuf. « Il y a seulement deux comtés qui ne sont pas adéquistes l’un appartient au ministre libéral, Laurent Lessard et l’autre à notre ami, François Gendron du PQ. Il n’est pas vraiment notre ami dans ce dossier-là. Je ne comprends pas pourquoi il appuie les régions ressources alors qu’il se trouve dans un comté affecté. Moi je pense qu’il aura certainement des petits problèmes avec cela », mentionne M. Dutil.
Sans l’appui de l’ADQ, l’Union du centre se voyait bloquée dans sa quête pour une résolution du dossier. « On avait besoin de l’appui de 15 des 18 adéquistes, et nous n’avons jamais réussi à l’obtenir malgré toutes les pressions et les menaces que nous avons faites. On n’a jamais réussi à les amener à voter dans le cadre d’un gouvernement minoritaire », raconte ce dernier. Voilà ce qui explique, en résumé sa décision de se porter candidat pour le libéral.
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