Féminicides au Québec
Près de 223 M$ pour lutter contre la violence faite aux femmes
Suite aux recommandations du Comité d'experts sur l'accompagnement des personnes victimes d'agressions sexuelles et de violence conjugale, Québec annonce un investissement de près de 23 millions de dollars sur cinq ans afin de mettre en place des mesures prioritaires pour prévenir la violence conjugale et les féminicides ainsi que pour assurer de manière concrète et efficace la sécurité des victimes.
La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault en a fait l’annonce ce vendredi, alors que depuis le début de l’année, dix femmes ont malheureusement été assassinées par des hommes au Québec.
Ces nouvelles sommes portent à plus de 425 M$ les récents investissements du gouvernement actuel dans la lutte contre la violence faite aux femmes. Rappelons qu’en décembre dernier, 180 M$ ont été investis pour assurer la mise en place du Plan d’action spécifique pour prévenir les situations de violence conjugale à haut risque de dangerosité et accroître la sécurité des victimes 2020-2025.
« Les cas de violence conjugale se multiplient, et les dix féminicides que compte le Québec cette année dépassent l'entendement. Il faut que ça cesse. Aujourd'hui, nous annonçons notre plan pour faire face à l'urgence : une série de mesures qui reflètent les multiples facettes de la lutte contre la violence dont sont victimes les femmes et les enfants, à commencer par le rehaussement des services en maisons d'hébergement d'urgence. Mes collègues et moi sommes déterminés, avec la mobilisation de tous nos citoyens, à enrayer le fléau de la violence par la sensibilisation, l'action et la dénonciation. Restons attentifs aux signaux, sauvons les femmes », a souligné la vice-première ministre, Geneviève Guilbault.
Pour les maisons d’aide
Des 222,9 millions de dollars annoncés, 92 M$ sur cinq ans sont réservés aux maisons d'aide et d'hébergement de première étape. Selon la ministre, cette somme viendra renforcer deux aspects soit l'augmentation du nombre de places en hébergement et l'amélioration de l’offre de services externes ( l’accompagnement, l’écoute téléphonique, etc.). « Ces 92 millions permettront de créer dans le réseau d’hébergement d’urgence de première étape, 173 nouvelles places, et d’embaucher 313 personnes à temps plein. De ce nombre 77 seront affectées à la création de nouvelles places et le reste pour les services externes », a indiqué la ministre Guilbault.
Soulignons que cette somme s’ajoute aux 22,5 M$ sur cinq ans annoncés pour rehausser le financement des maisons d’hébergement à l’occasion du budget 2021-2002.
Agir sur tous les fronts
Le plan présenté ce vendredi et les investissements supplémentaires qui s'y rattachent visent à s'attaquer au fléau de la violence conjugale sous tous ses angles. Les autres mesures financées feront l'objet d'annonces ultérieures et serviront notamment à :
- faciliter la sortie urgente d'un milieu dangereux et l'accès immédiat à une solution d'hébergement temporaire pour les femmes et leurs enfants;
- augmenter le financement des organismes d'aide aux hommes ayant des comportements violents;
- pérenniser les cellules d'intervention rapide intersectorielle existantes et en développer d'autres dans le but de couvrir toutes les régions;
- assurer la création de nouvelles unités d'hébergement de deuxième étape;
- ajouter des effectifs en violence conjugale au sein des corps de police, des services correctionnels et du Directeur des poursuites criminelles et pénales;
- consolider l'intervention de l'organisme SOS violence conjugale, entre autres en bonifiant sa ligne téléphonique d'urgence et de référence 24/7 d'un service par clavardage et par texto;
- appliquer dans l'ensemble du Québec, à l'exception de la cour itinérante, le principe de la poursuite verticale en matière de violence conjugale et d'agressions sexuelles, afin que la personne victime puisse être accompagnée d'un seul et même procureur du début à la fin.
La ministre Geneviève Guilbault a profité du point de presse pour rappeler qu’en ces temps de pandémie, il n’existe aucune contrainte empêchant les femmes de fuir un milieu violent.
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