Janvier Grondin dénonce l'inaction du gouvernement pour la hausse des tarifs de la SAAQ
Le porte-parole de l'opposition officielle sur la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), Janvier Grondin, a dénoncé encore une fois hier l'inaction du gouvernement dans le dossier des hausses dites «abusives» revendiquées aux automobilistes et aux motocyclistes par la Société.
Le député Beauce-Nord a qualifié «d'inacceptable» l’entêtement du gouvernement libéral à vouloir faire payer les contribuables pour les erreurs du passé. «C’est sûr demain matin, si les gouvernements qui ont passé ici les dernières années avaient été responsables, il auraient pu monter les tarifs selon l’inflation, pas de 400 % (faisant références aux hausses permis et de l’immatriculation des motos)», soutient M. Grondin.
«Si le fonds de la SAAQ est dans le rouge aujourd'hui, ce n'est pas la faute des payeurs de taxes, c'est la faute des gouvernements qui se sont succédés et qui ont pigé dans les surplus de la caisse. Les automobilistes et les motocyclistes ne devraient pas avoir à payer pour les erreurs des libéraux et des péquistes», énonce le député adéquiste.
Alors que la SAAQ prévoyait faire un déficit de 500 millions $ l'an dernier, elle a affiché des hausses de 300 M$ de surplus. «Ces hausses ne tiennent pas la route tout comme les raisons invoquées par la société d'État. Devant l'évidence, le gouvernement s'entête et c'est inacceptable. C'est cet entêtement que le gouvernement doit mettre de côté pour agir dans l'intérêt des Québécois», poursuit M. Grondin.
Rappelons que le gouvernement libéral a passé sous bâillon en 2006, la Loi 55 qui comprenait les augmentations de tarifs de la SAAQ. Ces hausses prévaudront jusqu'en 2010. La prime passera de 562 $ à 905 $ en 2009 et à 1253 $ en 2010 pour les motos de plus de 400 cc. Pour les automobilistes, les tarifs doubleront d’ici 2010, c'est-à-dire de 43 $ par an à 86 $. Les primes varieront en fonction du total des points d'inaptitude accumulés par chaque conducteur, selon la classe du permis.
La faute sur les motos
M. Grondin déplore aussi que les motocyclistes sont les plus visés par ces hausses. «Ils mettent la faute sur les motos. C’est rare que deux motos se frappent ensemble. Ce sont des autos qui frappent les motos et moins souvent les motos qui frappent les autos. Tous leur revient sur leurs dos», déplore-t-il.
En mai dernier, M. Grondin a d’ailleurs appuyé 3000 motocyclistes au Grand rassemblement à l’Assemblée nationale pour protester contre l'injustice de la nouvelle tarification des immatriculations des motocyclettes. «Quand t’es sur deux roues, ce n’est pas la même affaire. Il faut que t’apprennes à contrôler ta moto et ça se fait par de la formation. Tous les baby-boomers, comme moi, ont un permis qui nous permet de conduire une moto. Demain matin, je pourrais m’acheter une moto chez un détaillant et repartir avec. Je n’ai jamais mis les pieds là-dessus donc je représente un danger. On peut régler une grosse partie des problèmes de la SAAQ, pas juste en augmentant les plaques des motos, mais en réglant les déficits aussi en formation et essayer de faire diminuer les accidents», croit-il.
Rendre la SAAQ équitable
Augmenter les tarifs est la solution dite «facile» de la SAAQ pour renflouer ses coffres selon M. Grondin. «Si tel est le cas, on va toujours en manquer de l’argent. Je suis en train de regarder avec mes recherchistes si l’on ne pourrait pas apporter des modifications et améliorer l’assurance. La SAAQ date d’une trentaine d’années et on peut faire des changements comme celle apporté à la Loi de la santé. La loi est bonne, mais on peut la rendre encore plus performante», pense-t-il.
Le porte-parole croit que des ajustements équitables doivent être réalisés prochainement. «Je pense qu’on a des devoirs et j’entends bien les faire pour que la loi soit la plus équitable possible. Présentement, on voit que la loi aide de plus en plus les criminels. Les familles, qui sont aux prises avec des enfants blessés ou infirmes, sont moins dédommagées que les criminels. Il faut dire que les gens qui se font arrêter en boisson sont des criminels. On devrait revoir ce système», poursuit M. Grondin.
Récemment, le député déplorait l’accident impliquant un conducteur ivre ayant heurté à mort deux jeunes enfants. «Ce gars-là va aller en prison et se fera payer par la SAAQ. Les parents vont avoir quoi comme remboursement pour la perte de leurs enfants ? Ils auront près de 40 000 $ chacun et bonjour la visite. L’autre gars, lui, sera indemnisé aussi longtemps que c’est nécessaire, mais si il est infirme, il sera indemnisé à vie», conclu le député de Beauce-Nord.
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