Un recul sur les régions ressources difficile à avaler en Chaudière-Appalaches
Le volte-face du gouvernement libéral sur le programme des régions ressources a fait encore jaser cette semaine en Chaudière-Appalaches. La ministre des Finances du Québec, Monique Jérôme-Forget, a annoncé le 26 juin le rétablissement du congé fiscal pour les PME manufacturières des régions ressources éloignées. Le maire de Saint-Georges, Roger Carette n’en revient tout simplement pas. «Ces régions ne peuvent pas être appelés des régions ressources, moi je les appellent les régions assistées socialement», déplore le maire.
Le maire Carette trouve que la situation crée un climat économique malsain pour les régions centrales. Outre les millions de dollars perdus en contrat pour d’autres régions, les entreprises voient leur personnel partir sous d’autres cieux. «Une entreprise de Saint-Georges a vu cette semaine perdre ses deux meilleurs ingénieurs vers Rivière-du-Loup. Comment une entreprise peut compétitionner sur le salaire alors que le gouvernement peut subventionner jusqu’à 30 % de la croissance de la masse salariale», se demandait le maire Carette.
Québec et Lévis maugréent aussi
Les chambres de commerce de Lévis et Québec sont déçues du rétablissement du congé fiscal pour les PME manufacturières des régions ressources éloignées. Elles ont aussi réagi fortement cette semaine
Historique de cette mesure
Instauré le 29 mars 2001, ce congé fiscal de dix ans a été mis en place pour les petites et moyennes entreprises (PME) manufacturières des régions ressources éloignées, afin de stimuler le développement économique de ces régions où la situation de l’emploi était la plus difficile.
Dans le cadre du discours sur le budget du 12 juin 2003, le gouvernement a réduit ce congé fiscal de 25 %, à l’instar de plusieurs autres mesures fiscales. Ainsi, une entreprise de
fabrication ou de transformation dans une des régions ressources éloignées du Québec pouvait bénéficier, jusqu’au 31 décembre 2010, d’un congé fiscal de 75 % à l’égard de l’impôt sur le revenu, de la taxe sur le capital et de la cotisation des employeurs au Fonds des services de santé (FSS).
Cependant, à l’occasion du budget du Québec annoncé le 20 février dernier, le ministre des Finances de l’époque, Michel Audet, avait annoncé la réduction progressive de ce congé fiscal pour les années 2008, 2009 et 2010 afin de favoriser une saine compétition entre les régions du Québec.
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