Lettre du député de Beauce-Sud, Samuel Poulin
Immigration en Beauce: Réfléchir sérieusement à notre capacité d’accueil

Par Salle des nouvelles
Nous reproduisons l'intégrale d'une lettre envoyée aux médias de la région, par le député de la circonscription de Beauce-Sud, Samuel Poulin, concernant la capacité d'accueil des nouveaux arrivants sur le territoire.
En juin 2024, j’ai été le premier intervenant politique dans la région à mentionner clairement que la capacité d’accueil en Beauce était atteinte. Soyons clairs, l’enjeu de l’immigration est très complexe. Certains nouveaux arrivants sont des travailleurs temporaires liés à des entreprises alors que d’autres sont des réfugiés ou des demandeurs d’asile. Il faut éviter la personnalisation des individus dans ce débat, et se questionner globalement sur le respect de notre capacité d’accueil, ici, en Beauce. Il est responsable de l’aborder, et collectivement, nous devons nous questionner. C’est la raison de ma lettre, aujourd’hui.
Comme député, je suis très sensible à la livraison des services pour tous les Beaucerons. Que ce soit pour l’accès à un professionnel de la santé, la fréquentation à l’Hôpital de Saint-Georges, les places en services de garde, l’accès à un logement abordable, la pression sur les budgets en francisation et les services des organismes communautaires, notamment. Depuis 1 an, près de 50% des cas citoyens que je reçois à mon bureau de circonscription sont directement liés au panier de services du Québec, particulièrement pour les demandeurs d’asile. Une augmentation plus que significative. D’ailleurs, les obligations du gouvernement et de tous les contribuables demeurent donc les mêmes, face à une croissance trop élevée et trop rapide de l’immigration.
Récemment, la Table stratégique en immigration en Beauce mentionnait que les entreprises d’ici ont déjà manifesté leur intention de diminuer le recrutement à l’international dans les prochaines années. Après plus de 10 ans, pour certains, et plusieurs travailleurs qui sont déjà pleinement intégrés à notre société, de nombreuses entreprises font le choix de se concentrer sur l’automatisation, la formation et un plan de rémunération plus incitatif et plus agressif pour les travailleurs actuels. L’immigration est l’une des solutions à la rareté de main-d’œuvre et non la seule et l’unique. Il faut aussi distinguer les besoins des entreprises et l’arrivée des demandeurs d’asile qui entrent présentement au Québec via les frontières.
Le gouvernement du Québec a suspendu deux programmes d’immigration permanente afin de mieux respecter les cibles dans les prochaines années. Le gouvernement fédéral, lui, a imposé des mesures pour réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires. Des choix qui sont certes évolutifs avec le temps. Cependant, une immigration responsable et structurée se doit d’être prise en compte par nos gouvernements, nos entreprises et même les élus de tous les paliers. Il en va aussi de la capacité d’intégration en Beauce et du respect de nos valeurs québécoises pour le présent et pour l’avenir.
Dans les prochaines semaines, le gouvernement du Québec soumettra différents scénarios de réduction pour établir les prochaines cibles en immigration, en misant sur l'équilibre entre la prospérité économique et en tenant compte de notre capacité d’accueil. Le gouvernement fédéral doit aussi jouer son rôle avec l’arrivée trop importante de demandeurs d’asile.
Devant l’incertitude économique mondiale et des tarifs qui affligent nos entreprises, notre priorité doit aussi être sur la protection des emplois, ici, en Beauce. Nous avons tous le devoir d’être créatifs pour préserver nos budgets et les services directs pour l’ensemble de notre population.
C’est ça. Travailler pour tous. Je compte continuer de le faire.
Samuel Poulin
Député de Beauce-Sud
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