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Assemblée nationale

Les élus caquistes d'arrière-ban ne se lèvent plus en Chambre pour répondre

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30 mai 2025
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Par La Presse Canadienne

Le gouvernement Legault renonce à accorder plus de visibilité à ses députés d'arrière-ban lors de la période des questions.

Aucun de ces députés ne s'est levé en Chambre depuis janvier pour répondre aux questions de l'opposition, alors qu'on leur avait permis de le faire l'automne dernier.

En entrevue avec La Presse Canadienne le 8 décembre dernier, le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, parlait d'une pratique inédite à Québec, qui revalorisait le rôle du député, selon lui.

Il avait signalé qu'il entendait poursuivre sur cette lancée, en faisant plus de place notamment aux adjoints parlementaires des ministres, qui travaillent habituellement dans l'ombre.

«On veut leur donner davantage de responsabilités, (…) comme ça se fait à Ottawa. On n'a pas peur de faire preuve d’initiative au sein du gouvernement», avait déclaré M. Jolin-Barrette.

«Ce n'est pas une pratique qui existait. Nous, on l'utilise pour faire en sorte que tout le monde joue un rôle à l’Assemblée nationale», avait-il ajouté.

À l'automne dernier, M. Jolin-Barrette avait invité les députées Catherine Blouin (Bonaventure) et Marilyne Picard (Soulanges) à répondre à la place des ministres Christian Dubé et Sonia Bélanger.

Les questions portaient sur l'attente dans les urgences et le soutien à domicile.

Un hiver de «fiascos», soutient Derraji

Cela ne s'est plus jamais reproduit, a fait remarquer en entrevue diffusée vendredi le leader parlementaire de l'opposition officielle, Monsef Derraji.

Il croit que M. Jolin-Barrette n'a pas voulu que les députés répondent sur des enjeux brûlants d'actualité, comme le fiasco SAAQclic, la vétusté de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont ou la décote du Québec.

«M. Jolin-Barrette, c'est vraiment les fiascos qui l'ont empêché de donner plus de place aux adjoints parlementaires par crainte de faire d'autres erreurs», a soutenu M. Derraji.

«Il essaie de contrôler le message le plus qu'il peut, et je pense qu'il a peur de perdre le contrôle s'il donne l'opportunité aux adjoints parlementaires de se lever», a-t-il renchéri.

Jolin-Barrette nuance

Au bureau de Simon Jolin-Barrette, on affirme que les adjoints ne se sont pas levés au Salon rouge lors de la période des questions cet hiver, parce que «leurs dossiers spécifiques n'ont pas été ciblés».

«Cela dépend toujours des questions posées», a déclaré l'attaché de presse Julien Garon dans un message transmis à La Presse Canadienne.

Il a fait valoir que les députés caquistes ont pu se démarquer autrement, notamment en participant à la commission spéciale transpartisane sur les impacts des écrans chez les jeunes.

Celle-ci a «permis de démontrer la qualité de leur travail», a affirmé M. Garon.

«Le rapport intérimaire de la commission a déjà eu un impact, avec sa recommandation (concernant) les cellulaires», a-t-il souligné. Le rapport complet a été présenté jeudi.

Manque d'écoute?

Néanmoins, selon M. Derraji, la Coalition avenir Québec (CAQ) n'a pas encore «réglé le problème des députés mécontents au sein de son caucus».

La preuve, dit-il, c'est que les députés Alice Abou-Khalil (Fabre), Daniel Bernard (Rouyn-Noranda–Témiscamingue) et Pierre Dufour (Abitibi-Est) ont récemment fait des sorties publiques contre leur propre gouvernement.

Mme Abou-Khalil a confié au Journal de Québec avoir été «fortement ébranlée» de ne pas être nommée ministre de la Cybersécurité en remplacement d'Éric Caire.

De son côté, M. Bernard a déploré en entrevue à Radio-Canada qu'aucun élu de sa région ne fasse partie du conseil des ministres. Il s'est par la suite excusé pour ses propos.

M. Dufour en a rajouté, en déclarant lors d'un point de presse que son gouvernement devrait «prendre le pouls des régions» qui l'ont élu.

«C'est triste qu'un député de sa région soit obligé de parler publiquement pour que son gouvernement l'écoute», a raillé M. Derraji.

Il affirme que des députés caquistes sont même venus le voir pour lui suggérer des amendements à soumettre au gouvernement lors de l'étude de projets de loi en commission parlementaire.

«Il y a des députés avec qui j'ai collaboré dans des projets de loi parce qu'ils étaient déçus de leur propre gouvernement. Ils nous ont carrément proposé des amendements dans des dossiers», a-t-il dit.

«Les projets de loi allaient contre leur région, et ils n'avaient pas l'écoute de leurs propres ministres. C'est quand même grave et révélateur.»

«C'est rendu que les députés caquistes viennent nous parler et nous partager leurs préoccupations pour que nous, on puisse faire la "job", parce qu'eux, il n'y a pas d'écoute à leur caucus», a-t-il ajouté.

«Ça brasse», dit Arseneau

Interrogé en point de presse jeudi sur la fin de session de la CAQ, le député péquiste Joël Arseneau a dit lui aussi percevoir du mécontentement du côté de la banquette gouvernementale.

«On sait que le chef est en train de réfléchir à son avenir. On sait qu'il y a plusieurs députés qui vont annoncer leur départ dans (...) les prochains mois.

«Ça ne brasse pas juste avec les médecins, ça brasse à l'intérieur du caucus de la CAQ!», a-t-il affirmé.

Caroline Plante, La Presse Canadienne

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