Une nuit spécialement pour les sans-abri
Photos des membres organisateurs et des bénévoles : Cathy Fecteau (en blanc), coordonnatrice de l’événement et responsable du centre d’hébergement Au Bercail. Michelle Cliche (en rose), organisatrice en chef de La Nuit des sans-abri.
Un livre de signatures et de pensées permettait aux gens le désirant d’écrire quelques mots pour encourager la cause de la pauvreté. Ce livre sera affiché dans l’établissement Au Bercail afin que tous les gens nécessitant une aide quelconque puissent savoir que la communauté les soutient et pense à eux.
Un feu de camp permettait à tous ceux ayant le bout du nez gelé de venir se réchauffer et de jaser avec les autres personnes. Plusieurs rires ont émané autour de ce feu où plusieurs gens chantaient et se racontaient des blagues.

Par Alexandra Doyon, Journaliste
Au Bercail était fier de participer et inviter la communauté entière à se joindre en grand nombre à la 2e édition de la Nuit des sans-abri qui se déroulait dans le stationnement de l’Hôtel de Ville de Saint-Georges. C’est dans la nuit du vendredi à samedi dernier que l’organisme d’aide offrait une soirée hors de l’ordinaire.
Afin de sensibiliser la communauté à la pauvreté, la désaffiliation sociale, à l’itinérance et à la détresse qui confronte de plus en plus de Québécois et Québécoises, l’organisme Au Bercail était heureux d’organiser pour la deuxième année consécutive l’événement La Nuit des sans-abri. Cette nuit est célébrée dans 22 collectivités, et ce, chaque automne. Malgré le temps pluvieux lors de la soirée, les organisateurs et bénévoles ont toutefois allumé les feux de camp et ont servi de 18 h à 2 h du matin, des cafés et des bouillons chauds afin de réchauffer les cœurs vaillants présents à l’événement. Malheureusement, le spectacle de musique, qui était prévu pour la soirée, a dû être annulé. « L’important pour nous n’était pas la musique, mais bien de se mettre dans la peau des sans-abri. C’est pourquoi l’événement a eu lieu malgré la pluie », a confirmé Cathy Fecteau, directrice de l’événement et responsable du centre d’hébergement Au Bercail.
Dans une note d’accueil chaleureux et inconditionnel, les gens pouvaient échanger de multiples anecdotes et discuter de tout et de rien. Tous réunis autour du feu principal, plusieurs sans-abri ainsi que plusieurs habitants de la Beauce ont pu se connaître, créer des liens et vivre de beaux moments.
L’ambiance à une solidarité certaine dans la communauté se faisait présente dans l’air. «Nous sommes chanceux d’avoir un toit sur la tête chaque soir. Ce n’est pas tout le monde qui peut avoir cette chance. C’est pourquoi je tiens à être ici ce soir : Pour démontrer que je pense à ceux qui n’ont pas de maisons», a déclaré avec honnêteté Henri Poulin, habitant de Saint-Georges. Ces actes de présence prouvaient la conscience que la population a face à cette dure réalité qu’est la pauvreté.
Bien que le spectacle musical n’a pas eu lieu, plusieurs autres touches d’originalité ont pu être constatées. En effet, quelques périodes de silence ont laissé la voie libre à des souhaits. De plus, des témoignages des plus touchants ont pu être entendus. De plus, ceux qui avaient envie de mettre de l’ambiance, soit de chanter ou de jouer d’un instrument, étaient les bienvenues. On peut donc conclure que l’événement a tenu ses objectifs qui étaient de démontrer la réalité de la pauvreté des sans-abri, accueillir les gens dans une ambiance chaleureuse ainsi que de permettre des échanges enrichissants entre les personnes.
Au Bercail : Un centre d’hébergement et d’aide
Le nombre de sans-abri au Québec ne cesse d’augmenter avec les années et se répand hors de grands centres urbains. C’est pour cette raison qu’en Beauce, plusieurs personnes tentent de mettre un frein à ce mouvement. Ils montent des projets qui prioriseront diverses actions pour contrer la pauvreté.
Fondé en 1983, Au Bercail offre divers services aux personnes qui nécessitent les besoins fondamentaux qui sont se nourrir et se loger. Cette maison d’hébergement propose des plans d’intervention qui sont mis sur pieds par des intervenants communautaires. Bien entendu, un suivi individuel est fourni par la suite. Pour ceux nécessitant des besoins en alimentation, les repas sont offerts gratuitement et avec plaisir. Il y a également un cours d’intégration sociale possible et divers ateliers sur plusieurs sujets comme l’estime de soi et la gestion du stress. Au Bercail est aussi un centre de crise et règle les urgences incendiaires ou de premiers soins.
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