Quand l’inattention devient un trouble du déficit de l’attention
Le trouble du déficit de l’attention (TDA) est un mode persistant d’inattention, c’est-à-dire qu’il a des oublis fréquents, est dans la lune, est fréquemment distrait, ne complète pas une tâche ou une activité. Il peut être accompagné ou non d’hyperactivité (TDAH) ou d’impulsivité.
Bien que le trouble du déficit d’attention soit plus fréquent chez les garçons, les filles sont plus nombreuses à avoir un TDA sans hyperactivité alors que les garçons sont plus nombreux à avoir un TDAH. Les enfants ayant un TDAH se différencient de ceux ayant un TDA par l’hyperactivité. « En plus d’avoir de la misère à écouter, ils ne sont pas capables de rester en place et ils bougent tout le temps », explique Marie-Ève Tremblay, psychologue au Centre jeunesse Chaudière-Appalaches.
Les enfants ayant un TDAH sont aussi sujets à l’impulsivité, c’est-à-dire qu’ils vont agir avant de réfléchir aux conséquences. « On va leur demander d’arrêter de faire quelque chose et ils vont réagir plus qu’un autre enfant. Ils vont se fâcher plus facilement. Ils vont plus contester les adultes et les règles. Ils ont plus de difficulté à fonctionner en société parce qu’ils ont de la difficulté à s’arrêter et à écouter » mentionne la psychologue.
Les enfants ayant un TDAH peuvent être traités avec une médication telle que le Ritalin. « La médication fonctionne généralement très bien. Les enfants répondent très bien à la médication », assure Madame Tremblay. Ainsi, les enfants vont être plus calmes, avoir plus de facilité à écouter et ils vont bouger moins.
Dans les cas moins sévères, les intervenants vont préférer travailler avec les enfants pour les aider à garder leur attention et à moins bouger en classe plutôt que de prescrire des médicaments. « Il y a toutes sortes de choses qu’on peut faire pour les aider à garder leur attention et à moins bouger. Des moyens peuvent être enseignés aux enfants pour les aider à garder leur attention comme les faire travailler un peu moins longtemps ou leur donner plus de pauses », explique la psychologue.
En arriver à la médication
Si l’enfant ayant un TDAH n’est pas traité, il peut avoir des difficultés scolaires puisqu’il a de la difficulté à écouter, à se concentrer et qu’il bouge sans cesse. « Ils ne seront pas capables d’écouter ce que le professeur dit, ils vont avoir de la misère à faire leurs devoirs. Ça peut arriver qu’ils ne réussissent pas l’année [scolaire], donc ils vont doubler des années ». Ainsi, ces échecs peuvent entraîner un manque d’estime de soi. De plus, ces enfants peuvent avoir de la difficulté à tisser des liens avec les autres enfants de l’école.
Au Québec, on entend souvent que les médicaments comme le Ritalin sont trop souvent prescrits À cela, la psychologue répond qu’« avant de prescrire une médication à un enfant, il y a beaucoup d’évaluations qui sont faites. On évalue comme il faut, souvent sur plusieurs semaines. On observe l’enfant. On fait des évaluations psychologiques et avec un médecin pour vérifier que l’enfant a vraiment un TDAH et que ce n’est pas seulement passager dans sa vie. Quand il a été mis en évidence que les symptômes nuisent au fonctionnement social et scolaire de l’enfant parce qu’ils l’empêchent d’apprendre, d’avoir des amis ou que ç’a toutes sortes d’autres impacts négatifs dans sa vie, on n’a pas le choix d’aller vers la médication. Une fois l’enfant médicamenté, il est suivi par un médecin. On vérifie que la médication ne lui cause pas d’effets négatifs. Il y a beaucoup d’attention qui est mise pour ne pas donner de la médication à tous les enfants, mais seulement à ceux qui en ont besoin », affirme la psychologue.
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