Denis Carignan présente sa conférence « Chu tanné d’être fatigué »
La conférence a eu lieu dans un décor simpliste, à l’image du message de Denis Carignan.
Un graphique mesurant l’ampleur de la maladie versus le temps qu’on attend pour se guérir. Il est préférable de prendre un C.P.M. (congé préventif « moumounique ») plutôt que de laisser la maladie prendre le dessus.
L’imitation du beau-frère tannant en a fait rire plus d’un dans la salle.
De nouveaux membres de l’AIMA, l’Association internationale des moumounes anonymes.

Par Philippe Morin, Journaliste
Devant un public de plus de 300 personnes, le conférencier et enseignant Denis Carignan a présenté sa conférence intitulée « Chu tanné d’être fatigué » ce mardi 22 novembre à l’auditorium du Cégep Beauce-Appalaches. Il y a abordé les thèmes de la maladie, du malheur et de la surcharge de travail dans le but de remédier au fléau qu’est la fatigue, le tout dans une ambiance intime et légère.
La conférence a débuté par une statistique assez troublante. Dans une année au Québec, il se donne en moyenne 10 millions de prescriptions d’antidépresseurs pour une population de 7 millions. Des chiffres qui parlent. On peut comprendre que le stress fait partie de la vie des Québécois avec le travail, la famille, les amis, les paiements, etc. Quoique le sujet soit sérieux, M. Carignan arrive à en parler avec humour et justesse, en faisant des imitations ou en partageant des anecdotes comiques lors de ses capsules «tranche de vie avec Denis Carignan ».
Un bon moyen de vaincre la fatigue est de ne pas devenir indispensable. Le conférencier a expliqué que durant une période de sa vie, il faisait partie de huit comités au Cégep en plus de sa tâche d’enseignant. «J’étais devenu indispensable et je n’osais rien lâcher, de peur de voir les projets s’anéantir», relate M. Carignan. Pour imager le concept, il a comparé la personne indispensable à une colonne unique dans une structure. Si toute la structure repose sur cette seule colonne, la pression est immense. À cela, il a rajouté à la blague, « Awaille ma colonne! Fais ta job!». Il faut apprendre à respecter ses limites et faire la part des choses.
Une autre façon de diminuer la pression est d’avoir une bonne estime de soi. Il est important d’avoir deux sources d’estime : une extérieure et une intérieure. Si l’on se fie uniquement à l’estime que nous portent les autres pour s’apprécier, on devient dépendant des autres. Il faut s’aimer et se respecter, sans tomber dans le narcissisme. « Lorsque notre motivation se résume à «je veux que les autres m’aiment », nos actions sont toujours portées dans ce sens. À la longue, on s’oublie et on se fatigue à chercher l’amour des autres ».
Le conférencier n’a pas manqué de rappeler que l’une des premières causes de maladie chez les gens est la fatigue. «Souvent, on peut traîner une grippe des semaines avant de se décider à se reposer. Le problème à cela, c’est que le corps souffre beaucoup trop longtemps pour le temps de repos qui lui est accordé. C’est pourquoi il faut apprendre à détecter cette fatigue et écouter son corps. »
Pour imager sa pensée, M. Carignan a présenté son graphique de la maladie versus le temps. « On est mieux de prendre un C.P.M. (congé préventif moumounique) plutôt que de traîner notre maladie au travail». Attention, ici le terme moumoune n’a rien de péjoratif. Au contraire, faire sa moumoune, c’est s’occuper de soi et de savoir prendre du temps pour se régénérer. Pour appuyer son idée, M. Carignan a créé il y a quelques années de cela l’AIMA, l’Association internationale des moumounes anonymes. Une association qui compte aujourd’hui plus de 700 membres.
M. Carignan a amorcé sa conférence par un exemple des plus pertinents. Si l’on se retrouve dans un avion qui s’écrase avec ses trois enfants et que les masques à oxygène se déploient, quel sera notre premier réflexe? Sauver les enfants, que plusieurs ont répondus. Seulement, pour sauver les autres, il faut commencer par se sauver soi-même et mettre son masque en premier. La situation est un peu extrême en soi, mais l’idée est bien imagée.
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