«Le nombre de cas d’infections au C. Difficile diminue au Québec, mais la souche A est maintenant dans plus de régions, dans plus d’hôpitaux», selon le directeur national de santé publique, Alain Poirier, cité dans le Journal de Québec du 17 novembre dernier. Dans le même article, la direction nationale de santé publique affirmait que la souche A de cette bactérie était en progression entre autres, vers la région de Québec et de Chaudière-Appalaches.  Pour le moment, il n’y a pas d’inquiétude à avoir selon les données les plus récentes fournies par le Centre de Santé et de services sociaux de Beauce (CSSSB). Les cas répertoriés sont toutefois plus nombreux cette année, selon la conseillère en communication du CSSSB, Martine Michaud et cela serait associé à la hausse du phénomène à la grandeur du territoire québécois. Le Journal de Québec mentionnait qu’environ 93% des hôpitaux du Québec était touchés à différents niveaux par l’apparition de cas de C. Difficile. Le Centre hospitalier de Saint-Georges ne fait pas exception, mais la situation n’est pas comparable à ce qui s’est passé dernièrement au Centre hospitalier Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe, qui dénombre plus d’une dizaine de décès liés à cette bactérie. Mme Michaud souligne qu’en comparaison des autres régions, Chaudière-Appalaches et le CSSSB sont en deçà de la moyenne québécoise.

Le C. difficile dans la région
La flambée de cas dans certains hôpitaux du Québec inquiète les personnes qui doivent se rendre dans un centre de santé pour y recevoir des soins. La hausse du nombre de cas s’est aussi fait sentir au CSSSB, mais dans une ampleur moindre. En 2005-2006, le Centre hospitalier a répertorié 33 infections au C. Difficile contractées par des patients, alors que jusqu’à présent en 2006-2007, 39 personnes ont été infectées. Martine Michaud rappelle qu’il est important de distinguer deux types de cas, ceux dits nosocomiaux, lorsque les patients ont contracté le virus au Centre hospitalier de Saint-Georges et ceux dits non-nosocomiaux, c’est-à-dire que les patients auraient développé la C. Difficile dans un autre lieu, un autre hôpital par exemple. Les cas non-nosocomiaux se chiffraient à 27 pour 2005-2006 et atteignent pour une première partie de l’année 2006-2007 le nombre de 20. Toutefois, rares sont les cas de décès liés à cette bactérie. De août 2004 jusqu’au 20 novembre 2006, le CSSSB signale 2 décès lié à cette infection nosocomiale.

Qu’est-ce que le C. Difficile?
Le Clostridium Difficile ou le C. Difficile est une bactérie qui cause la diarrhée et d’autres maladies intestinales. Elle est la principale cause de diarrhée d’origine infectieuse chez les patients des pays industrialisés. C’est l’infection la plus répandue dans les hôpitaux et les établissements de soins longue durée. Les personnes à risque sont les personnes âgées et celles qui font usage d’antibiotiques. L’agence de santé publique du Canada rappelle que les personnes en santé ne sont habituellement pas vulnérables à cette bactérie. L’infection cause une diarrhée qui peut entraîner des complications sévères comme la déshydratation, mais les décès liés directement au C. difficile sont rares.

La prévention des infections
Une des façons les plus efficaces de prévenir le C. Difficile et toute propagation de maladies infectieuses dans les établissements de soins de santé est le lavage fréquent des mains. Le C. Difficile se transmet au contact de matières fécales ou de muqueuses comme la bouche d’une personne infectée. Les patients infectés sont isolés des autres pour éviter la contagion. Deux infirmières travaillent également à la prévention des infections au Centre hospitalier de Saint-Georges afin de sensibiliser le personnel et les visiteurs. Des gels antibactériens sont disposés à plusieurs endroits dans l’hôpital afin que les gens se désinfectent les mains et évitent de propager des virus et d’en rapporter à la maison. Des petits lavabos ont également été installés bien à la vue dernièrement sur presque tous les étages afin que le personnel et les visiteurs pensent davantage à se laver fréquemment les mains. Le contrôle de ces mesures d’hygiène et la sensibilisation faite auprès du personnel et des visiteurs est une façon de combattre la propagation des infections dans l’établissement et semble, selon les données, donner de bons résultats. Martine Michaud mentionne que cela fait plusieurs années que les mesures de prévention des infections ont été resserrées à l’hôpital et que la situation est sous contrôle. Le mardi 21 novembre, un bénévole a accueilli les visiteurs de l’hôpital une partie de la journée en les invitant à se désinfecter les mains et à être vigilant concernant la prévention des infections.

Julie Beaudoin
EnBeauce.com