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LETTRE OUVERTE | L'A-Droit réagit au décès de Guillaume Bolduc

durée 11h57
15 août 2017
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Par Salle des nouvelles

L'organisme de promotion et de défense des droits en santé mentale, l'A-Droit de Chaudière-Appalaches, a décidé de commenter le décès de Guillaume Bolduc lors d'une intervention policière par le biais d'une lettre ouverte rédigée par le directeur général, François Winter.

Voici l'intégral de la lettre :

« C’est avec grande tristesse que nous avons pris connaissance du décès de M. Guillaume Bolduc, abattu par un policier de la Sûreté du Québec, le jeudi 10 août à Saint-Georges de Beauce. Les circonstances de son décès relatées dans les médias suscitent des questionnements liés à l’intervention policière, ainsi que sur la possibilité d’un accès suffisant à une offre de services de crise complète. Dans les circonstances actuelles, nous ne pouvons que souhaiter que le bureau des enquêtes indépendantes (BEI) puisse faire la lumière sur ces tragiques évènements.

Nos pensées vont à la famille et aux proches du défunt dans cette épreuve.

Nous croyons que cette situation suscite des questions légitimes sur l’importance accordée aux personnes vivant un problème de santé mentale, particulièrement en lien avec les services de crise et aux interventions policières. Malheureusement, ce n’est pas la première fois au Québec et dans notre région qu’une personne en crise se fait abattre par un policier.

Tout d’abord, bien que divers services soient en place dans la région et que les organisations qui les dispensent font ce qu’elles peuvent avec les budgets et l’organisation des services, il est plus que temps que l’on revoie et bonifie l’aide offerte aux personnes. En Chaudière-Appalaches, les intervenants sociaux d’Urgence-Détresse dispensent de l’aide au téléphone et se déplacent lorsqu’ils estiment que la situation le requiert. Il existe aussi de l’hébergement de crise, entre autres au SRIC à Lévis et au Bercail à Saint-Georges. On peut se questionner si ces services dans la communauté sont suffisants et assez diversifiés pour répondre aux besoins.

Les services de crise constituent bien souvent la porte d’entrée dans l’univers de la santé mentale. L’intervention des premiers répondants, des policiers et des ressources spécialisées de crise est déterminante dans le parcours d’un individu. Recevoir la personne avec humanisme, respect et empathie, ainsi qu’avec l’ensemble des outils nécessaires d’intervention, tels les techniques de désescalade, constituent des éléments auxquels les personnes sont en droit de s’attendre. Or, il appert que les policiers ne sont pas suffisamment formés pour faire face à l’ensemble de ces situations, pour lesquels ils sont bien souvent les seuls à devoir y intervenir, du moins dans notre région. Cet aspect doit également être remis en question et l’offre de services bonifiée.

Notons que certaines initiatives novatrices ont été mises en place dans plusieurs régions du Québec. Ainsi, dans Lanaudière, à Sherbrooke et à Montréal, entre autres, les policiers patrouillent en compagnie d’un intervenant social et interviennent notamment dans des situations liées aux problèmes de santé mentale. Le modèle de Québec où la ressource programme d’encadrement clinique et d’hébergement (PECH) se déplace systématiquement dans les 30 minutes pour rencontrer la personne suite à la demande du service de police de la Ville de Québec afin d’effectuer une intervention de crise serait également à considérer. Nous ne savons pas si ces services auraient permis d’éviter ce dernier drame, mais il s’agit assurément d’alternatives à considérer.

En terminant, nous tenons à rappeler qu’il est plus que hasardeux de faire un amalgame entre la santé mentale et la violence. Une infime minorité de personnes vivant un problème de santé mentale commettra des actes violents et certaines études démontrent qu’elles sont plus susceptibles de subir de la violence que de commettre des actes violents. Les personnes ont besoin de services de crise de qualité, accessibles et dispensés par les intervenants appropriés. Nous ne pouvons qu’espérer que ce malheureux évènement suscite les changements qui s’imposent enfin! »

François Winter,
Directeur général de l'A-Droit

commentairesCommentaires

9

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  • M
    Marie
    temps Il y a 6 ans
    Bien d'accord!!!!
  • J
    jean
    temps Il y a 6 ans
    Oui c'est un triste drame que l'on peux seulement espérer qui ne se répètera pas. Cependant de dire que les policiers ne sont suffisamment formés pour ces situations, ça j'en doute fort. C'est bien beau de dire que dans un monde idéal il faudrait traiter ces individus avec des gants blanc, mais je vous assure qu’après qu'un policier se fait poignarder, ce n’est plus le temps d'humanisme, respect et empathie, ce n'est plus des services auxquels ils doivent s'attendre une fois que ces individus décident d’être violent. Peut-être dans votre monde utopique, c'est ce qui devrait se faire, cependant dans le vrai monde, c'est en demander un peu trop.
    Jean
  • C
    Claude
    temps Il y a 6 ans
    Je crois que l'éducation ferait une différence. À partir du moment que l'on ressent un moment de détresse la famille, des proches et ou un organisme devrait être avise à condition que le principal intéressé s'implique. Même si un bateau possède 1000 bouées de sauvetage au moment que ce dernier coule si nous ne sommes pas avisés que ces bouées sont à bord,et que je me crois bon nageur bien je vais y passer.

    Surtout ne pas blâmer les policiers ces derniers sont confrontés souvent à des situations d'urgence donc de stress et lorsque que survient des faits comme celui de m. Bolduc l'agent a peu de temps pour réagir. Peu importe les formations peu importe l'expérience le reflex de survie domine. Que feriez-vous si vous étiez dans la peau de l'agent?? L'important n'est pas de jugé mais d'utiliser les faits pour bâtir et prévenir des situations semblables afin de contribuer à ce que ces faits très difficiles pour les gens concernés ne se reproduisent pas.
  • F
    France
    temps Il y a 6 ans
    Vous pouvez mettre tout les services à la disposition des policiers, lorsque l'individu ayant problème ou non de santé mental est rendu à foncer sur vous pour vous poignarder, il vous reste 1 seconde pour réagir! Vous ou lui! Alors, même la meilleure escouade de santé mental ne pourra arriver à temps!!! Il existera toujours des situations non contrôlable!
  • JG
    Johanne Gagnon
    temps Il y a 6 ans
    Vous avez raison, l'exemple de la sûreté municipale de Quebec Et de l'organisme PECH en est un d'excellente collaborations entre les deux. Si un tel organisme avec les mêmes moyens avait été présent à Saint-Georges nous n'en serions possiblement pas la.
  • S
    Solange
    temps Il y a 6 ans
    Il est bien regrettable que le policier n'ait pas demandé du renfort au lieu de courir après M. Bolduc...ils auraient pu dresser un périmètre de sécurité et prendre M. Bolduc pour le monter à l'hôpital et le faire soigner...Il travaillait depuis 10 ans au même endroit et il était un employé fiable et travaillant...peut-être en crise de drogues prises..sais pas...Je crois selon moi, qu'il n'était pas nécessaire de courir après car il n'avait pas commis de faute grave. Courir après a été l'erreur au lieu de dresser un périmètre de sécurité...M. Bolduc serait vivant aujourd'hui...voilà mon humble opinion...j'offre mes sympathies à la famille et amis(es)....et bonne chance au policier...
  • LMES
    La madame en scooter
    temps Il y a 6 ans
    Ya plein de gens bien élevés qui disaient sur Facebook:Bravo ! Ya trop de rapace à St-Georges!on voit le niveau de compréhension de plusieurs personnes. On commencera pas à approuver tout ce que les policiers font,que ce soit, dans les grandes villes,quand ils se mettent à 6 agents sur un suspect. Et qu'ils battent la personne. ....pis arrêtez de dire que le flic s'est fait poignardé PAS PANTOUTE.
    Une personne souffrant de troubles mentaux face à un policier:devinez pour qui le monde vont prendre le plus ?
    On va t'y la savoir,la VRAIE histoire ? Ce qui s'est passé !
    Moi, je suis la madame qui roule en scooter,pis le monde essaie de me faire pogner des accidents en me faisant faire des sauts,souvent,on me crie des vulgarités,c'est super ! Lâchez pas les colons de Saint-Georges,
    Domage que nos policiers soient pas là pour les voir les beaux épais qui dépensent de l'énergie pour nuire à une madame qui n'a pas assez d'argent pour s'offrir une auto.Au moins,ils pourraient m'aider.Je ne sais pas s'ils voudraient m'aider.
    Commentaires haineux face au mien s'abstenir !

  • CM
    Claude Moreau
    temps Il y a 6 ans
    Très belle lettre, François.

    J'aimerais cependant que les lecteurs comprennent que, à Sherbrooke, le jumelage d'un policier et d'un intervenant social n'est disponible qu'à temps partiel, lors de certaines plages horaires. C'est cependant un début.

    Bravo à toi et à l'A-Droit de Chaudière-Appalaches pour votre bon travail.
  • C
    Chris.
    temps Il y a 6 ans
    J`ai eu un problème technique car je ne sait si mon e-mail s`ai bien rendu.
    Je suis content de savoir que l`A-Droit s`occupe un peu de cette situation là. Car moi aussi j`ai eu de l`aide aussi.
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