LETTRE OUVERTE | L'A-Droit réagit au décès de Guillaume Bolduc

Par Salle des nouvelles
L'organisme de promotion et de défense des droits en santé mentale, l'A-Droit de Chaudière-Appalaches, a décidé de commenter le décès de Guillaume Bolduc lors d'une intervention policière par le biais d'une lettre ouverte rédigée par le directeur général, François Winter.
Voici l'intégral de la lettre :
« C’est avec grande tristesse que nous avons pris connaissance du décès de M. Guillaume Bolduc, abattu par un policier de la Sûreté du Québec, le jeudi 10 août à Saint-Georges de Beauce. Les circonstances de son décès relatées dans les médias suscitent des questionnements liés à l’intervention policière, ainsi que sur la possibilité d’un accès suffisant à une offre de services de crise complète. Dans les circonstances actuelles, nous ne pouvons que souhaiter que le bureau des enquêtes indépendantes (BEI) puisse faire la lumière sur ces tragiques évènements.
Nos pensées vont à la famille et aux proches du défunt dans cette épreuve.
Nous croyons que cette situation suscite des questions légitimes sur l’importance accordée aux personnes vivant un problème de santé mentale, particulièrement en lien avec les services de crise et aux interventions policières. Malheureusement, ce n’est pas la première fois au Québec et dans notre région qu’une personne en crise se fait abattre par un policier.
Tout d’abord, bien que divers services soient en place dans la région et que les organisations qui les dispensent font ce qu’elles peuvent avec les budgets et l’organisation des services, il est plus que temps que l’on revoie et bonifie l’aide offerte aux personnes. En Chaudière-Appalaches, les intervenants sociaux d’Urgence-Détresse dispensent de l’aide au téléphone et se déplacent lorsqu’ils estiment que la situation le requiert. Il existe aussi de l’hébergement de crise, entre autres au SRIC à Lévis et au Bercail à Saint-Georges. On peut se questionner si ces services dans la communauté sont suffisants et assez diversifiés pour répondre aux besoins.
Les services de crise constituent bien souvent la porte d’entrée dans l’univers de la santé mentale. L’intervention des premiers répondants, des policiers et des ressources spécialisées de crise est déterminante dans le parcours d’un individu. Recevoir la personne avec humanisme, respect et empathie, ainsi qu’avec l’ensemble des outils nécessaires d’intervention, tels les techniques de désescalade, constituent des éléments auxquels les personnes sont en droit de s’attendre. Or, il appert que les policiers ne sont pas suffisamment formés pour faire face à l’ensemble de ces situations, pour lesquels ils sont bien souvent les seuls à devoir y intervenir, du moins dans notre région. Cet aspect doit également être remis en question et l’offre de services bonifiée.
Notons que certaines initiatives novatrices ont été mises en place dans plusieurs régions du Québec. Ainsi, dans Lanaudière, à Sherbrooke et à Montréal, entre autres, les policiers patrouillent en compagnie d’un intervenant social et interviennent notamment dans des situations liées aux problèmes de santé mentale. Le modèle de Québec où la ressource programme d’encadrement clinique et d’hébergement (PECH) se déplace systématiquement dans les 30 minutes pour rencontrer la personne suite à la demande du service de police de la Ville de Québec afin d’effectuer une intervention de crise serait également à considérer. Nous ne savons pas si ces services auraient permis d’éviter ce dernier drame, mais il s’agit assurément d’alternatives à considérer.
En terminant, nous tenons à rappeler qu’il est plus que hasardeux de faire un amalgame entre la santé mentale et la violence. Une infime minorité de personnes vivant un problème de santé mentale commettra des actes violents et certaines études démontrent qu’elles sont plus susceptibles de subir de la violence que de commettre des actes violents. Les personnes ont besoin de services de crise de qualité, accessibles et dispensés par les intervenants appropriés. Nous ne pouvons qu’espérer que ce malheureux évènement suscite les changements qui s’imposent enfin! »
François Winter,
Directeur général de l'A-Droit
9 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.
Jean
Surtout ne pas blâmer les policiers ces derniers sont confrontés souvent à des situations d'urgence donc de stress et lorsque que survient des faits comme celui de m. Bolduc l'agent a peu de temps pour réagir. Peu importe les formations peu importe l'expérience le reflex de survie domine. Que feriez-vous si vous étiez dans la peau de l'agent?? L'important n'est pas de jugé mais d'utiliser les faits pour bâtir et prévenir des situations semblables afin de contribuer à ce que ces faits très difficiles pour les gens concernés ne se reproduisent pas.
Une personne souffrant de troubles mentaux face à un policier:devinez pour qui le monde vont prendre le plus ?
On va t'y la savoir,la VRAIE histoire ? Ce qui s'est passé !
Moi, je suis la madame qui roule en scooter,pis le monde essaie de me faire pogner des accidents en me faisant faire des sauts,souvent,on me crie des vulgarités,c'est super ! Lâchez pas les colons de Saint-Georges,
Domage que nos policiers soient pas là pour les voir les beaux épais qui dépensent de l'énergie pour nuire à une madame qui n'a pas assez d'argent pour s'offrir une auto.Au moins,ils pourraient m'aider.Je ne sais pas s'ils voudraient m'aider.
Commentaires haineux face au mien s'abstenir !
J'aimerais cependant que les lecteurs comprennent que, à Sherbrooke, le jumelage d'un policier et d'un intervenant social n'est disponible qu'à temps partiel, lors de certaines plages horaires. C'est cependant un début.
Bravo à toi et à l'A-Droit de Chaudière-Appalaches pour votre bon travail.
Je suis content de savoir que l`A-Droit s`occupe un peu de cette situation là. Car moi aussi j`ai eu de l`aide aussi.