Le Regroupement québécois des résidences pour aînés lance un appel à la mobilisation
Le RQRA : assurer la viabilité des résidences pour aînés
Le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) s’arrêtait aujourd’hui, de 8 h 30 à 12 h 00, au Georgesville, dans le cadre de sa grande tournée annuelle des régions.
Le RQRA souhaitait profiter de cette occasion pour échanger avec ses membres sur la possibilité pour les aînés, à long terme, de vieillir dans leur communauté.
Cette réflexion de départ permettait de mettre en lumière la réalité sur la viabilité des résidences pour aînés, et à plus grande échelle, la vitalité des villes et villages où elles sont situées. Plusieurs enjeux majeurs entrent en ligne de compte, en ce qui concerne les difficultés que rencontrent les résidences présentement.
Enjeux majeurs
M. Yves Desjardins, président-directeur général du RQRA, a entre autres mentionné la difficulté à trouver de la main-d’œuvre, de les payer adéquatement ou de balancer les revenus avec les dépenses. Mais celui-ci a aussi parlé de la réglementation et des exigences gouvernementales.
« La réglementation a augmenté, on a voulu ajouter des choses, notamment des gicleurs, ça, ça pose vraiment un problème. C’est des dépenses majeures. C’est toute la question financière de viabilité des petites résidences. Quand je dis petites, c’est en bas de 50 unités », a-t-il indiqué, tout en spécifiant que des résidences de 70 unités pouvaient connaître ces problématiques.
450 fermetures de résidences pour aînés ont été recensées depuis maintenant cinq ans. L’équilibre pour des centaines d’autres résidences de petites et moyennes tailles, situées en milieu rural, est également très précaire. Les grandes résidences sont moins affectées, mais connaissent aussi ces difficultés.
Selon M. Desjardins, le taux d’occupation, le nombre d’aînés, la perte d’autonomie ou les décès peuvent jouer sur l’état précaire de ces résidences.
« Le phénomène n’est pas prêt de s'essouffler », a affirmé pour sa part Mme Chantal St-Onge, directrice générale adjointe du RQRA.
De l’aide et des solutions
À l’automne 2018, la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, a affirmé sa volonté d’agir rapidement pour sauver ces résidences pour aînés (RPA). Le RQRA souhaite travailler main dans la main avec elle et son ministère afin de mettre en place l’accompagnement nécessaire pour les RPA en difficulté.
Plusieurs solutions sont envisagées, comme la bonification du crédit d’impôt pour le maintien à domicile des aînés, la mise en œuvre d’une stratégie de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre en RPA et l’application d’une méthode de fixation des loyers tenant mieux compte de la réalité des résidences pour aînés.
Pour ce qui est de l’installation de gicleurs dans les résidences, qui doit être faite d’ici le 2 décembre 2020, M. Desjardins a signalé que des changements auraient lieu. Une amélioration de l’accès au financement serait ainsi apportée, grâce à la ministre Blais.
« Si on avait un remboursement progressif, à mesure qu’on avance dans les travaux, si la subvention était disponible plus tôt dans le processus, probablement que les gens se gicleraient », a affirmé le président-directeur général.
Quant à la pénurie de main-d’œuvre, Chantal St-Onge croit que les employeurs devraient changer leur façon de recruter. Le RQRA a ainsi ciblé des bassins de main-d’œuvre à cet effet, comme les personnes immigrantes ou les jeunes.
« On leur donne des outils pour pouvoir recruter spécifiquement ces personnes-là. On travaille à une stratégie pour le recrutement à l’international. On fait plus d’événements, puis on valorise le travail qui est en résidence », a-t-elle mentionné.
Elle a poursuivi en disant que le travail et l’approche en CHSLD et en résidence ne sont pas les mêmes. Dans une résidence privée, le ou la préposée est plus proche de l’aîné. Le travail concerne plus « l’humain » que les soins, par rapport à un CHSLD.
Prendre soin d’une population vieillissante
Les personnes vieillissantes souhaitent également demeurer dans leur communauté, dans leur environnement, là où ils ont vécu. Déraciner ces aînés peut représenter un vrai drame. Il en va parfois de leur bien-être.
« Y en a que tout ce qui leur reste, c’est la madame d’en face, c’est le monsieur d’à côté. C’est leur environnement, ils sont bien là. Quand ça ferme, c’est comme déraciner un arbre mature, c’est difficile qu’y reprennent vie », a ajouté Yves Desjardins.
Si la santé financière est importante, et même impérative, pour le maintien et la survie des petites et moyennes RPA, le côté humain l’est tout autant.
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