Témoignage
Vingt ans après ses graves brûlures, Sarah Bérubé demeure positive face à la vie
Vingt ans après avoir subi de graves brûlures lors d'un incident, la Georgienne Sarah Bérubé continue de porter le regard vers l'avant en partageant encore et toujours son expérience personnelle afin de donner espoir à celles et ceux qui affrontent des épreuves.
Cela est d'autant plus important que la femme de 35 ans peut maintenant compter sur l'énergie intarissable de ses deux enfants, Léa, 5½ ans et Rémi 3½ ans, des boute-en-train qui respirent la joie de vivre.
C'est en septembre 2000 que l'existence de Sarah a basculé. Seule dans le salon de la maison familiale, l'adolescente de 15 ans « s'amusait » à mettre le feu à son pyjama à l'aide d'un briquet puis à l'éteindre. Mais la manoeuvre a mal tourné lorsque le vêtement a véritablement pris feu. En panique, elle s'est précipitée vers la douche pour s'asperger mais s'est avérée incapable d'ouvrir le robinet. Sarah est alors sortie dehors pour crier à l'aide et c'est finalement un voisin qui a réussi à étouffer les flammes toujours bien actives sur la jeune femme.
Elle a été brûlée au deuxième et au troisième degré sur 40 % de la surface du corps, principalement sur la droite, notamment le dos, l'épaule, le bras, le cou et le bas du visage.
L'adolescente restera deux mois et demi à l'hôpital Saint-Sacrement de Québec et recevra plusieurs opérations de greffe de peau qui sont, selon ses dires, plus douloureuses que ses propres brûlures. La dernière remonte à 2015, laquelle a permis d'améliorer la mobilité du cou et l'apparence de la peau à cet endroit.
« Je vois souvent du monde jouer avec des briquets et mon accident me revient. Je veux donner une leçon de vie pour faire comprendre aux gens de ne pas répéter mon erreur », a-t-elle fait remarquer.
Elle a bien sûr inculqué à ses enfants la notion de la prudence mais son principal enseignement à leur égard est l'acceptation de la différence quant à l'apparence. Sarah Bérubé a beaucoup souffert du regard posé par les autres qui voient les marques laissées par les brûlures. Elle avoue en entrevue avoir pensé au suicide quelquefois. Mais son esprit de combattante l'a heureusement emporté, elle qui doit composer en plus, depuis sa naissance, avec un problème de dysphasie, un difficulté d'élocution qui pourrait se comparer à une forme de bégaiement.
Elle a aussi obtenu un très grand appui de l’Association des grands brûlés F.L.A.M., un organisme de la région de Québec qui a été fondée en 1984 pour venir en soutien aux victimes de brûlures graves et à leur famille. Au fil des ans, elle s'est aussi impliqué en donnant plusieurs conférences sur son cheminement personnel.
La Beauceronne travaille en public dans le département des fruits et légumes d'un épicier, si bien que certaines personnes remarquent quelquefois ses cicatrices. Bien que cela puisse parfois l'intimider, sa force de caractère lui permet de passer au travers, de rester positive et de garder le sourire. « Si mon témoignage peut permettre de sauver une vie, de comprendre aussi qu'il y a des solutions malgré les difficultés et de garder espoir, eh bien, mon travail aura été fait », a-t-elle conclu.
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