Saint-Georges
Havre l'Éclaircie : une année de défis, selon Sandra Poulin
En cette année particulière, l'organisme Havre l'Éclaircie de Saint-Georges a dû faire face à plusieurs défis imposés par la pandémie, comme l'adaptation de sa maison d'hébergement et l'intensification des violences conjugales.
« En premier, il a fallu adapter nos mesures en maison pour que les femmes et les enfants puissent quand même venir en hébergement de façon sécuritaire. Au niveau de la distanciation, par exemple, c'était parfois difficile à gérer, car c'est une maison avec des aires communes et avec 12 femmes et enfants c'était un défi », a expliqué Sandra Poulin, adjointe à l'intervention au Havre l'Éclaircie.
Quant à la problématique des violences conjugales, l'organisme a réalisé beaucoup de campagnes à l'échelle du Québec, mais aussi en Beauce. Des messages sont diffusés régulièrement sur la radio de Beauce-Etchemins par exemple, afin de rappeler leur présence malgré la pandémie.
« Oui la violence est super présente, elle a été beaucoup exposée. Par contre, dans les derniers mois les demandes d'aides ont diminué, car les femmes ont peur du virus. Nous avons donc pour rôle de leur faire comprendre que oui la maladie est dangereuse, mais la violence conjugale l'est encore plus », a précisé l'intervenante.
Elle a également exprimé que le télétravail est une autre raison au fait qu'il y ait eu moins de demandes. En effet, les femmes qui travaillent à la maison se demandent comment elles pourraient gérer leur télétravail ou l'école à domicile, en étant dans une maison d'hébergement.
Qui plus est, lorsque c'est le conjoins qui est en télétravail cela lui laisse plus de pouvoir pour la contrôler et la surveiller, car il est toujours là.
« Ce sont souvent les proches qui nous réfèrent des personnes en danger. Mais comme en ce moment on ne peut pas voir nos proches, les victimes ont moins l'occasion de se confier. C'est aussi pour cela qu'on a moins de demandes dernièrement et qu'on intensifie la sensibilisation », de dire Sandra Poulin.
Les intervenants sont préoccupés, car ils ont tout de même constaté une augmentation de la violence psychologique, sexuelle et/ou physique, probablement liée au confinement et au stress.
« Les femmes ont pris conscience que la violence a augmenté dans les foyers. Alors on s'attend à l'après-pandémie dans les maisons d'hébergements, lorsque les demandes vont repartir », de conclure l'adjointe en intervention.
Pour 2021, l'organisme continuera à faire de la sensibilisation et à inviter les femmes à venir en hébergement malgré la pandémie.
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