Entrevue EnBeauce.com
Tribunal spécialisé en matière de violences conjugales : Havre l'éclaircie réagit au projet
En entrevue téléphonique avec EnBeauce.com, l’organisme du Havre l’éclaircie a réagit à l'intention du ministre Jolin-Barette de mettre en place d'un tribunal spécialisé en matière de violences sexuelles et de violence conjugale.
L’organisme se réjouit de l’implantation de ce projet pilote qui a pour objectif de rétablir la confiance des victimes envers le système de justice pour que les violences conjugales soient de plus en plus dénoncées. Cependant, il émet quelques réserves quant à son application en région car pour le moment, le projet n’en est qu'à ses débuts et il n’y a pas encore d’informations précises sur le lieu et la durée de cet essai.
« Oui l’annonce de ce projet pilote est une excellente nouvelle, mais en même temps ce qu’on souhaite c’est qu’il puisse ensuite s’implanter dans nos réalités, en région notamment », a expliqué Caroline Audet, agente aux communications du Havre l'Éclaircie.
De nombreuses améliorations doivent être apportées pour simplifier le processus. On parle notamment de formations auprès des différents intervenants comme la police ou les avocats par exemple, pour qu’ils soient mieux outillés afin d’aider les victimes et mieux connaître leur réalité. « C’est dur pour les victimes de devoir répéter tout le temps leur histoire par exemple, alors je pense que simplifier le processus est un point très important de cette nouvelle approche », d’ajouter Mme Audet.
De son côté, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, dont fait partie Havre l'éclaircie, juge essentiel qu'un comité d'encadrement, soutenu par un service de recherche, puisse procéder à la mise en œuvre et à l'évaluation des projets-pilotes du tribunal spécialisé. Cela afin de s'assurer de l'atteinte des objectifs avant sa pérennisation et son application à l'ensemble des districts judiciaires. « Des représentantes des groupes, qui comme les maisons d'aide et d'hébergement, défendent les droits des victimes de violence conjugale devront impérativement faire partie de ce comité de pilotage », a affirmé Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques au Regroupement.
D’après Caroline Audet, il devrait y avoir également des rencontres avec des intervenants pour que les victimes soient mieux préparer au processus, qu'elles soient prêtes pour témoigner etc. Il faut également adapter l’espace et l’environnement pour limiter les rencontres entre les victimes et les agresseurs par exemple.
« Il faut que ce projet soit quand même assez malléable car la réalité en région est différente », a rappelé Mme Audet en conclusion.
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