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Syndicat québécois des employées et employés de service

Donner des soins en CHSLD «moins payant que de flipper des burgers», dénonce un syndicat

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9 novembre 2021
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Par La Presse Canadienne

«Quand c’est rendu que c’est plus payant de flipper des burgers que de donner des soins ou des services, je pense que nous avons des questions à nous poser», a dénoncé la présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service, Sylvie Nelson, lors de son passage mardi aux audiences de la coroner Géhane Kamel sur les décès de personnes âgées ou vulnérables survenus dans des milieux d’hébergement au cours de la première vague de COVID−19.

Elle s’est insurgée contre les CHSLD privés, qui «exploitent une main−d’oeuvre sous−payée» et «chargent des soins à la carte à des prix exorbitants» dans le but de faire du profit.

Avec seulement 28 % de ses membres travaillant à temps complet, certains au salaire minimum, et plusieurs devant soutenir financièrement leur famille à l’extérieur du pays, «ces gens−là souvent ont deux emplois», a−t−elle déploré. En conséquence, pendant la pandémie «ça s’est promené et pas à peu près», ce qui a été un important vecteur de propagation.

À cause du personnel réduit, au privé, «les préposés aux bénéficiaires, ils distribuent des médicaments, font des injections, des changements de pansements, installent des bas de contention», ce qui est normalement le travail des infirmières auxiliaires, qui ont un salaire plus élevé.

Au Québec, plus de neuf préposés aux bénéficiaires sur dix «disent ne pas avoir le temps de faire leurs tâches», a renchéri le conseiller syndical de Fédération de la santé et des services sociaux Philippe Crevier, se basant sur un sondage réalisé auprès de ses membres avant la pandémie. De plus, la moitié «ne peut pas changer les culottes d’incontinence quand ça devrait se faire».

Le syndicat de Mme Nelson, tout comme celui des Teamsters, milite pour «l’instauration d’un décret de convention collective pour le secteur de l’hébergement privé», qui imposerait un salaire et des conditions de travail minimaux à l’ensemble du secteur.

Principe de précaution

Avec un système «en crise avant la crise», la pandémie était «une catastrophe annoncée», a indiqué M. Crevier.

Pourtant, «ce n’est pas comme si on ne savait pas quoi faire», après avoir étudié la crise du SRAS de 2003. «Nous avions tout en main pour faire mieux, mais les leçons du passé sont restées lettre morte.»

M. Crevier reproche à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) de n’avoir pas appliqué le principe de précaution quant à la possible transmission aérienne du virus. «Parce qu’on est en attente d’une certitude scientifique, on a plutôt choisi d’exposer les personnes à l’inhalation de particules virales», a−t−il dénoncé.

Pendant la première vague, l’INSPQ émettait ses directives en se basant sur un mode de propagation par gouttelettes. «On a interdit carrément d’utiliser les masques N95» sauf dans de rares cas spéciaux, a précisé M. Crevier.

Ce n’est qu’en janvier 2021 que l’INSPQ a finalement permis le port du N95, mais seulement en cas d’«éclosions non contrôlées en milieux de soins».

Sur le site de l’organisme, on peut lire que, bien qu’une partie de la transmission «se fait par les aérosols dans l’air» dans un rayon de deux mètres, «aucune preuve directe ne démontre clairement que ce virus se transmet par voie aérienne, c’est−à−dire qu’il reste en suspens sur de plus longues distances».

Pour se protéger, «on n’a pas besoin d’une preuve, a répliqué M. Crevier, il faut le faire dès qu’il y a un risque».

Des responsables et experts de l’INSPQ témoigneront mercredi devant la coroner. Le directeur de la Santé publique, le Dr Horacio Arruda, prendra la parole jeudi.

Le contexte de l’enquête

L’enquête de la coroner se penche sur les morts de personnes âgées ou vulnérables survenues dans des milieux d’hébergement au cours de la pandémie de COVID−19.

Pendant cette période, du 25 février au 11 juillet 2020, les Québécois de 70 ans et plus ont compté pour 92 % des décès dus à la COVID−19, d’après des données de l’Institut national de santé publique du Québec.

Son objectif n’est pas de désigner un coupable, mais bien de formuler des recommandations pour éviter de futures tragédies.

Six CHSLD et une résidence pour personnes âgées ont été désignés comme échantillon. Un décès a été examiné pour chaque établissement. Depuis le 1er novembre, la coroner se penche sur la gestion provinciale de la crise.

―――

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Clara Descurninges, La Presse Canadienne

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