Journée internationale de sensibilisation aux surdoses
Sensibiliser les citoyens aux surdoses: « ça concerne tout le monde »
La Journée internationale de sensibilisation aux surdoses était à l’honneur ce vendredi à l’Accueil inconditionnel.
Bien que la date officielle soit le 31 août, l’organisme de Saint-Georges a tenu à souligner cette journée essentielle. Pour l’occasion, les intervenantes ont échangé avec les usagers qui se sont montrés très réceptifs et impliqués. « Les gens étaient vraiment curieux. Ça a été particulier à quel point ils ont partagé leurs histoires. Il y a eu de beaux échanges, aussi des témoignages de personnes qui consomment et qui ont raconté leur parcours. (...) Les substances sont devenues tellement addictives aujourd’hui que ça peut aller vite », a expliqué Émilie Vachon de l’Accueil inconditionnel.
Les activités ont également eu pour but de diminuer la stigmatisation, car il y a beaucoup de préjugés. De ce fait, les personnes qui consomment sont souvent marginalisées et se cachent pour consommer. Ainsi, elles sont encore plus à risque aux surdoses, car personne ne peut intervenir au besoin.
Des oeuvres pour la sensibilisation
Geneviève, intervenante en dépendance à l’Accueil inconditionnel, a réalisé une œuvre d’art pour soutenir cette cause. Il s’agit d’un œil mauve, qui pleure et qui a une colombe en son cœur. Cela pour rendre hommage aux personnes décédées de surdoses.
Elle a fait ce tableau par-dessus une vieille toile, ce qui donne une texture à sa peinture. « J’ai pris une vieille toile pour faire un peu la représentation du passé de ces personnes, ce sont les cicatrices de leur vie. Puis la colombe représente le fait qu’ils sont partis, a-t-elle expliqué. Je m’occupe des gens en dépendances alors ça me touche particulièrement. »
De leur côté, Ann-Clara, travailleuse de proximité, et Oriana, travailleuse de rue à la Maison des jeunes Beauce-Sartigan ont fait une œuvre collaborative pour souligner la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses. « C’est pour montrer l'engagement des personnes de la société. (...) C’est important de mettre son empreinte pour laisser une trace et montrer qu’ils soutiennent la cause », a précisé Oriana.
Tout le monde est concerné
La sensibilisation aux surdoses ne vise pas nécessairement à brimer la consommation, mais à promouvoir la réduction des méfaits pour éviter les conséquences dramatiques. Émilie Vachon rappelle notamment qu’il est conseillé de ne pas consommer seul, d’avoir quelqu’un qui ne consomme pas à proximité afin qu’il puisse intervenir en cas de besoin et administrer la naloxone. « Ça peut sauver des vies, mais il faut quand même aller à l’hôpital ensuite », a souligné Émilie Vachon. Des trousses de naloxone ont d’ailleurs été distribuées ce matin, gratuitement et confidentiellement.
« Ça peut arriver à n’importe qui une surdose, a tenu à rappeler Émilie Vachon. Parfois il y a des personnes qui consomment toujours la même quantité et qui font attention à leur dose. Puis un matin elles ont une bonne grippe et leur système est occupé à gérer la maladie et ne métabolise pas de la même façon la dose qu’elles auront pris. Et bien c’est cette fois qui va faire qu’elle est en surdose. »
Cependant, ce genre de problème peut arriver à une personne qui prend simplement du sirop à la codéine (en plus de sa consommation habituelle) ou qui va prendre une trop grande quantité de médicaments sans s’en rendre compte à cause de l’oubli, par exemple. Cela peut également arriver à une personne qui a un accident du travail, qui prend des antidouleurs puis, petit à petit, elle prend des plus grosses quantités et finalement ça devient trop pour le corps. « Ça concerne autant quelqu’un qui consomme quelque chose qui a été prescrit que quelqu’un qui a acheté quelque chose dans la rue. »
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