Voie de contournement ferroviaire
Lac-Mégantic: la CVC alerte sur les normes de sécurité du tracé ferroviaire
Dans le cadre des consultations publiques, tenues par l’Office des Transports du Canada (OTC) jusqu'au 23 décembre, les membres de la Coalition des Victimes Collatérales (CVC), tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme quant au projet de voie de contournement ferroviaire de Lac-Mégantic, dénonçant cette fois un écart préoccupant entre l’usage prévu de l’infrastructure et les normes techniques retenues pour sa conception.
Bien que le tracé de 12,5 km soit qualifié de « voie principale » par le transporteur CPKC, la CVC affirme que les évaluations techniques ont été faites en fonction de standards inférieurs à ceux normalement exigés pour un tel statut.
Parmi les éléments soulignés par la coalition, on note l’absence de contrôle centralisé du trafic, une géométrie réduite de la voie, des normes de drainage et des marges géotechniques allégées, ainsi qu’aucune analyse de risque de déraillement. Selon les données géotechniques analysées, certains tronçons seraient à peine sécuritaires pour un train de taille moyenne, ce qui soulève des inquiétudes majeures face à l’utilisation envisagée de longs convois de 3 000 mètres transportant des matières dangereuses.
Le groupe citoyen pointe également des conditions de sol instables à l’est de la rivière Chaudière, incluant des tranchées profondes de 23 mètres dans des sols argileux et sablonneux, une pression artésienne élevée et une dépendance permanente au pompage massif de la nappe phréatique pour assurer la stabilité des rails. La marge de sécurité prévue pour les pentes de certaines tranchées serait aussi en deçà des seuils acceptables, avec un facteur aussi bas que 1,27 (la norme minimale étant de 1,5).
Autre source d’inquiétude : le tracé passerait à travers une zone de recharge d’eau potable protégée par un arrêté ministériel depuis 2006. Selon la CVC, cela entre directement en contradiction avec l’objectif même du décret, soit de préserver la qualité de l’eau potable pour la population de Lac-Mégantic. Les impacts sur l’eau sont jugés « allant de non significatifs à significatifs » dans les documents techniques, faute de certitude scientifique, ce qui, pour la Coalition, rend la poursuite du projet injustifiable.
« Sommes-nous devant un projet qui reproduit la logique ayant mené à la tragédie de 2013 ? », interroge la Coalition. Elle appelle l’OTC à commander une évaluation externe, complète et indépendante des risques géotechniques, hydrologiques et sociaux du projet, en fonction de son usage réel.
La CVC conclut que le projet, tel que présenté, est « légalement admissible, socialement inacceptable et techniquement dangereux », et demande à l’OTC de fonder sa décision sur les faits, et non sur les pressions politiques.

