Une étape à la fois pour Yannick Chevanel

Par Alex Drouin, Journaliste
L’homme fort Yannick Chevanel n’était pas tout à fait redescendu de son nuage quelques jours après sa victoire du 23 septembre au championnat canadien des athlètes de force amateur à Bathurst, au Nouveau-Brunswick. Savourant encore son triomphe, il sait qu’il doit y aller une étape à la fois dans ce milieu ô combien difficile.
L’homme de 27 ans et originaire de Saint-Joseph-de-Beauce avoue avoir été étonné de remporter sa dernière compétition.
Chez les professionnels, le pointage est souvent affiché au tableau indicateur après chacune des épreuves, permettant au public de savoir quel homme fort est en avance au pointage. Or, ce n’est pas toujours le cas chez les amateurs.
« Je ne savais pas que j’allais gagner », a-t-il avoué.
Pourtant, il a très bien fait lors de cette compétition récoltant deux premières places parmi les cinq épreuves de la journée. L’une au transport de pierres et la seconde aux pierres d’Atlas. Il a aussi terminé deuxième au soulevé de l’altère géant et a pris la troisième place au demi-soulevé de terre.
Sa victoire lui a permis d’obtenir sa carte d’homme fort professionnel en plus de pouvoir participer au championnat mondial amateur, qui se déroulera à Colombus, en mars.
« On va y aller une étape à la fois », a-t-il sagement répondu lorsque l’auteur de ces lignes lui a demandé s’il pensait devenir un homme fort à temps plein.
« Lorsqu’on est en compétition, le public ne voit que les 75 secondes d’effort, mais derrière tout ça, il y a des semaines de préparation », a fait savoir celui qui mange de cinq à sept repas par jour en plus d’avaler près de 5000 calories quotidiennement.
À Columbus, il espère se classer parmi les 15 meilleurs de sa catégorie, mais le défi sera de taille, car une soixantaine d’athlètes seront au rendez-vous.
Le dépassement de soi
Cela fera bientôt 10 ans que le sympathique jeune homme a eu la piqure pour les compétitions d’hommes forts.
Par plaisir, mais aussi pour se mettre au défi, il avait tenté sa chance lors d’une compétition amateur, qui se déroulait à Tring-Jonction alors qu’il avait 18 ans. À la fin de la journée, il avait les bras dans les airs en signe de victoire.
« J’ai aimé le feeling et l’encouragement de la foule, se souvient-il. On pense qu’on n’est plus capable de soulever la charge devant nous, mais on finit par trouver l’énergie nécessaire pour y arriver. C’est véritablement un dépassement de soi. »
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