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Fêtera, fêtera pas?

durée 18h00
30 novembre 2020
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

FÊTERA, FÊTERA PAS?


Après avoir ouvert la porte à une célébration de Noël durant quatre jours, en groupes d’au plus 10 personnes le 18 novembre dernier, voilà que le trio Legault, Dubé et Arruda manifeste le désir de refermer quelque peu cette même porte.

Le «quatre jours» passe à deux jours, pas plus d’un party par jour, et nécessité de se confiner une semaine à l’avance et une semaine après. Après avoir semé la joie auprès des Québécoises et des Québécois qui espéraient pouvoir se réunir à Noël, le trio infernal fait un pas en arrière et prône une série de mesures pour encadrer les célébrations. 
 

Contrat moral 

Depuis le début de la pandémie, je suis de celles et ceux qui ont eu tendance à se conformer aux consignes gouvernementales même si, à l’occasion, je n’étais pas toujours d’accord. Je me ralliais en me disant que l’objectif poursuivi était de me protéger et protéger les gens que je suis appelé à côtoyer. De plus, je me dois de reconnaître que les consignes mises de l’avant n’exigeaient pas de moi un bien grand sacrifice.

Comme tout le monde, je voyais venir Noël et je me demandais ce que l’on pourrait se permettre. L’annonce du 18 novembre m’a donc réjoui, car on m’offrait l’opportunité de choisir ma façon de célébrer Noël à l’intérieur d’un corridor suffisamment large. C’est ce que François Legault appelait le «contrat moral.» Je pouvais très bien vivre avec ça.

En toute honnêteté, je me dois de reconnaître que, lors de cette annonce du 18 novembre, le premier Ministre avait bel et bien utilisé le mot «si» en précisant que cette ouverture dépendait d’une certaine baisse des éclosions de nouveaux cas au quotidien.

Or, jusqu’à date, cette baisse de nouveaux cas ne s’est pas matérialisée. On continue de recenser de 1 000 à 1 500 nouveaux cas quotidiennement.
 

Rêver en couleurs

Penser que l’on va réussir à empêcher de célébrer Noël après neuf mois de confinement total ou partiel, c’est rêver en couleurs. Espérer que les gens vont s’isoler une semaine avant et une semaine après, c’est une fois de plus rêver en couleurs.

La majorité des gens travaillent, même que plusieurs oeuvrent au niveau des services essentiels et ne peuvent donc pas se permettre de se confiner à partir du 17 décembre, de célébrer à deux reprises du 24 au 27 décembre et de retourner en confinement jusqu’au 3 janvier. 

Et, advenant que la courbe des nouveaux cas ne se résorbe pas d’ici le 17 décembre, je ne vois pas comment les dirigeants pourraient revenir en arrière en décidant d’interdire toutes les formes de célébrations à Noël.
 

Un sondage encourageant

Les médias accordent une importance exagérée aux contestataires, comploteurs ou covidiots qui posent des gestes d’éclat que les médias sont friands de rapporter.

Vendredi dernier, La Presse+ publiait les résultats d’un sondage CROP réalisé auprès de 1 000 Québécoises et Québécois de plus de 18 ans à savoir comment ils prévoyaient célébrer Noël dans le respect des consignes.

À ma grande surprise, 96 % des répondants ont déclaré vouloir respecter la limite de 10 personnes, 93 % s’en tiendront aux quatre jours prévus et 60 % affirment déjà que leurs célébrations seront limitées aux gens qui vivent sous le même toit. 

Malgré ces résultats encourageants, je ne m’illusionne pas et je sais qu’il y aura des tricheurs à Noël et même au Jour de l’An. Mais s’il s’agit de groupes minoritaires, on ne s’en portera que mieux.


Le gros bon sens

En discutant avec des gens et en prenant connaissance de nombreux témoignages publics dans les médias, je constate que plusieurs ont décidé d’adopter des mesures faisant appel au gros bon sens.

Oui, tout le monde aimerait bien célébrer Noël et le Jour de l’An avec la parenté et les amis. Mais, avec l’arrivée prochaine de vaccins, plusieurs se disent disposés à faire un sacrifice de plus en limitant volontairement l’ampleur de leurs célébrations, car on voit la lumière au bout du tunnel.

Je connais des grands-parents qui ont décidé d’aller porter les cadeaux sur le balcon des résidences de leurs enfants et petits-enfants, tout en demeurant à l’extérieur pour limiter les contacts.

J’ai aussi grandement apprécié l’idée des membres d’une famille qui, après avoir distribué les cadeaux chez leurs proches, s’entendront pour procéder à l’ouverture des cadeaux en question à une heure précise et seront présents via «Face Time» ou «Skype» au moyen de leurs ordinateurs. Original et efficace. 

Quand on veut faire preuve de gros bon sens, on finit toujours par trouver des solutions. À vous de trouver la vôtre!

 

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Contrairement à mon habitude, je me permets d’utiliser une pensée déjà citée dans une précédente chronique parce que je la considère encore très pertinente. Je nous la dédie à tous en préparation de nos célébrations de Noël.

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