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Lettre à François, Christian et Horacio et mémo à Dominique

durée 18h00
10 janvier 2022
duréeTemps de lecture 5 minutes
Par
Pier Dutil

LETTRE À FRANÇOIS, CHRISTIAN ET HORACIO
ET MÉMO À DOMINIQUE

 

Messieurs,

Il y aura bientôt deux ans que ma vie, comme la vôtre, a été chamboulée par un virus que personne n’avait vu venir et qui s’avère un ennemi difficile à contrer.

De vague en vague, j’ai écouté vos points de presse et endossé la très grande majorité des mesures contraignantes que vous m’avez imposées. J’ai aussi accepté sans rechigner vos virages à 180 degrés lorsque vous changiez d’idées, car je comprenais qu’il n’existait pas de manuel d’instructions pour vous dire que, face à un nouveau problème, la solution se trouvait à la page 24. 

Tout le monde se retrouvait en mode improvisation et j’étais conscient que, tous les trois, vous faisiez votre possible.

ASSEZ, C'EST ASSEZ

Comme la vaste majorité de la population québécoise, j’ai reçu mes deux premiers vaccins et j’en ai même ajouté un troisième lorsque vous me l’avez suggéré. Depuis le début, j’ai fait ma part; j’ai agi en citoyen responsable et respectueux des gens qui m’entourent.

Pendant ce temps, une minorité de Québécoises et de Québécois, pour des raisons souventes fois loufoques ne reposant sur aucune donnée scientifique, ont refusé de recevoir les vaccins offerts gratuitement.

Si cela n’affectait que leur propre petite personne, cela me laisserait froid. Je me contenterais de dire que c’est là leur choix et qu’ils n’auront qu’à subir la maladie s’ils en sont un jour atteints.

Mais voilà que le fait de refuser les vaccins n’affecte pas uniquement ces irresponsables. Ils risqueront d’infecter leur entourage lorsque la COVID-19 leur tombera dessus. 

De plus, puisqu’il faudra bien les soigner, même si la tentation serait forte de les laisser mariner dans leur jus, ils mobiliseront des centaines, voire des milliers de lits dans nos hôpitaux, des lits qui ne pourront servir à soigner d’autres patients souffrant de maladies requérant des interventions chirurgicales qui doivent être reportées «sine die.» Plusieurs de ces patients auront à endurer des souffrances inutiles, alors que d’autres verront leur état de santé empirer. Certains ne s’en remettront jamais et décéderont.

LA SOLUTION EST CONNUE

Le virus à la base de la COVID-19 nous a clairement démontré qu’il n’entend pas abandonner la lutte. Déjà, il a su muter en différents variants qui viennent compliquer la situation. Après le Delta et  l’Omicron, est-ce que le prochain sera le Tétrocon (té trop con) comme le suggérait un internaute sur Facebook récemment? 

Pourtant, la solution pour contrer ce foutu virus est connue : LA VACCINATION. Je suis conscient qu’aucun vaccin n’est efficace à 100 %, mais si je suis protégé à 60 %, à 75 % et même à 95 %, je mets les chances de mon côté. Et, même vacciné, s’il m’arrive de contracter la maladie, je serai beaucoup moins menacé et je n’aurai probablement même pas à me retrouver à l’hôpital.

Je vais vous surprendre en rapportant la déclaration suivante : «Ceux qui tombent très malade et qui vont à l’hôpital sont ceux qui ne prennent pas le vaccin. C’est toujours leur choix. Mais si vous prenez le vaccin, vous êtes protégés. Les gens ne meurent pas quand ils sont vaccinés.»

En fait, la surprise n’est pas dans la citation elle-même, mais plutôt dans son auteur : Donald Trump, lors d’une entrevue sur les ondes de Fox News. Même lui a fini par comprendre et a reconnu avoir reçu ses trois vaccins.

LÀ OÙ ÇA FAIT MAL

Messieurs, je crois que le temps est venu d’arrêter de vouloir être gentil avec tout le monde et de frapper là où ça fait mal.

N’essayez pas de convaincre les irréductibles qui, malgré des preuves irréfutables, n’ont pas encore compris où se trouvait la solution. Ils ne comprennent et ne comprendront pas ni de la tête, ni du cul.

Vous pouvez toujours étendre la portée du passeport vaccinal, limitant ainsi leurs activités, mais, au mieux, cela ne fera que ralentir les dommages causés par ces irresponsables. On sait tous que la vraie solution se trouve dans la vaccination, alors, tôt ou tard, il faudra un jour la rendre obligatoire.

L’Autriche, la Grèce et l’Italie sont déjà rendus là et l’Allemagne y songe sérieusement. Le ministre de la Santé du Canada, Jean-Yves Duclos, a soulevé cette hypothèse jeudi dernier.

On peut toujours, comme l’a dit le Président français, Emmanuel Macron, «emmerder» les non-vaccinés et les inciter «à rester chez eux» comme l’a souhaité Christian Dubé, mais le temps nous a clairement démontré qu’il ne faut pas s’attendre à ce que ces irréductibles collaborent. Ne comptons plus sur eux, le temps est venu de les obliger à se faire vacciner. 

On a toujours proclamé qu’il ne fallait pas que la majorité brime les minorités, mais lorsque ce sont les minorités qui briment la majorité, les dirigeants se doivent d’agir et de prendre leurs responsabilités pour assurer le bien commun.

Messieurs, le large appui dont vous avez bénéficié depuis le début de la pandémie a commencé à se fragiliser, car la grande majorité est écoeurée de se faire imposer des mesures contraignantes parce qu’une infime minorité refuse de collaborer. Il faut beaucoup de temps pour gagner la confiance de la population, mais il faut très peu de temps pour la perdre. Ne nous prenez pas pour acquis.

MÉMO À DOMINIQUE

Vendredi dernier, la Cheffe du parti Libéral du Québec, Dominique Anglade, a pressé le premier Ministre de convoquer l’Assemblée nationale pour une session spéciale portant sur la gestion de la pandémie.

Depuis le début de la pandémie, Dominique n’a cessé de critiquer tous les gestes posés par le Gouvernement. Je ne l’ai jamais entendu fournir un soupçon de suggestion susceptible d’aider le Gouvernement à gérer la crise.

Dominique, si vous aspirez à devenir première Ministre du Québec en octobre prochain, il faudrait que vous commenciez à nous dire comment vous pensez résoudre la crise actuelle. Présentement, je ne puis vous considérer comme une alternative valable parce que je n’ai aucune idée de ce qui nous attend avec vous. 

À moins de dix mois de l’élection générale, le temps est venu de vous comporter en Cheffe d’État en devenir plutôt qu’en simple Cheffe de parti.
 


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