La reprise dans le secteur forestier tarde à se faire sentir chez les producteurs
Le Québec exporte plus de bois aux États-Unis où la construction résidentielle est à la hausse. La vente dans les scieries québécoises a augmenté d’environ 34 % depuis un an. Mais les producteurs tardent à ressentir les bienfaits de cette relance économique.
L'augmentation de la vente a aussi été accompagnée d'une soudaine baisse des prix; en l'espace de seulement dix semaines entre le mois d'avril et juin, ceux-ci ont baissé de 23 %. Cette réduction s'explique en partie par l'offre grandissante des scieries colombiennes, qui repésente environ deux fois et demi la production québécoise.
«On note avec plaisir l’augmentation d’échanges commerciaux avec les États-Unis après plusieurs années difficiles, note Michel Roy, de l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce (APBB). Par contre, le prix du bois transformé a également baissé.» Le prix des billots de bois est encore bien en deçà du niveau où il était avant la crise. «C'est donc surtout les transformateurs qui profitent de la reprise en ce moment», note-t-il.
La situation n’est pas si reluisante du côté des scieries non plus: «Au terme de la crise, plusieurs papetières ont fermé leurs portes. Elles représentaient un débouché important pour la fourniture de bois. Le marché des copeaux (résidus de sciage) a donc stagné. Ça influe leur rentabilité, et par ricochet la notre également.»
«C’est pour ça que même si le volume d’exportation monte, les bienfaits tardent à se faire sentir chez les producteurs. Les prix ne se sont pas ajustés en conséquence de cette hausse, surtout à cause du marché des copeaux dépressif. Une fois qu’il se sera ajusté, les scieurs pourront fournir un meilleur prix aux producteurs, espère-t-on».
Une série de compressions budgétaires
Alors que la menace de nouvelles compressions budgétaires plane sur l’industrie forestière, après l’annonce du gouvernement Marois de fusionner deux programmes d’aide, Michel Roy rappelle que l’industrie se remettait à peine de récentes compressions. Le programme d'investissements sylvicoles a subi des coupes de 42 000$ plus tôt cette année. Sous le règne libéral, une nouvelle distribution des fonds engendrée par la «décision 19» a privé les propriétaires de boisés d'environ 108 000$.
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