Jean-Denis Morin souhaite un lien plus fort entre l’agriculture du Québec et le consommateur
Ce soir, Jean-Denis Morin délaissera son poste à la présidence de la Fédération de l’UPA de la Beauce. Le président sortant lui se retirera l’esprit en paix avec le sentiment de devoir accompli après 10 ans à ce poste. Toutefois en tant que producteur, il souhaite que l’agriculture se rapproche davantage du consommateur québécois pour assurer la survie de cette industrie à long terme.
Le président sortant aurait souhaité des changements au sein de l’UPA, dont la façon de revendiquer. Il confie être peu à l’aise avec aspect revendication, du moins depuis quelque temps. « On aurait intérêt à travailler différemment à L’UPA. Oui, cela prend de la mobilisation, mais le rapport de force qu’on doit développer doit se fait aussi avec les personnes avec qui on travaille. Cela se développe avec les appuis dans le milieu faut développer », insiste M. Morin
Selon ce dernier, la revendication traditionnelle soit la manifestation n’a plus les mêmes effets. « Le citoyen d’aujourd’hui y croit beaucoup moins. Dans l’avenir de l’agriculture, il faut s’approprier du citoyen consommateur, c’est lui qui va faire en sorte qu’on va garder notre agriculture. Si le citoyen consommateur veut de l’agriculture du Québec, on va rester », pense ce dernier.
« Le citoyen consommateur n’a pas à respecter les règles commerciales, il a le droit d’être chauvin et il a le droit de nous choisir. Nous de notre côté, il faut cependant faire en sorte qu’il nous choisisse. C’est quand même un grand défi en termes de valorisation de la profession et de nos produits. Cela n’est pas toujours facile. »
Bien que le gouvernement québécois fasse la promotion des produits d’ici, c’est loin d’être suffisant. « Je dis que c’est beau de les identifier, c’est beau d’en faire la promotion, mais il faut développer ce réflexe des consommateurs de demander nos produits. Ce n’est pas inné de le demander que ce soit à l’épicerie ou ailleurs », raconte M. Morin.
Heureusement, on a vu apparaître un peu partout en région la multiplication de point de vente et de l’apparition de circuits courts. Malgré tout, cela représente encore une faible part du marché. « Les marchés de créneaux, c’est 2, 3, 4, et va jusqu’à 5 % du marché. Le repas du dimanche soir est fait de produits locaux, mais il faut s’efforcer d’être présent aussi dans les 20 autres repas de la semaine des consommateurs qui achètent à l’épicerie. »
D’ailleurs, les produits québécois ne se trouvent pas toujours en grand nombre sur les tablettes des supermarchés. « Nous avons un grand effort à faire en ce sens. C’est un autre défi puisque la grande distribution ne nous aide pas beaucoup dans cela », critique M. Morin.
Selon le président sortant de l’UPA de la Beauce, il faudra aussi revoir le mode de mise en marché collective pour s’assurer que les produits du Québec se retrouvent sur nos tablettes.
Se consacrera maintenant à son entreprise
Après 15 ans au sein de l’UPA, dont les 10 dernières, en tant que président, le résident de Saint-Martin ne sollicitera pas de nouveau mandat. Il passera donc à autre chose dont consacrer un peu plus temps à l’entreprise agricole familiale qui œuvre dans le bovin, le porc et le bois.
Associé à son frère, l’entreprise familiale ne disposait pas d’employé outre que des contractuels lors de périodes de pointe où le poste de président et celui de producteur était plus difficiles à concilier pour le principal intéressé. « Avec le temps, nous avions développé des façons de faire pour permettre cela », indique M. Morin.
Notons que le 2e vice-président, Paul Doyon, est pressenti pour occuper la fonction de président au sein de l’organisation de l’UPA.
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