La qualité de l’eau de la Chaudière s’améliore grâce notamment aux efforts des agriculteurs selon l’UPA
Les efforts des agriculteurs auraient considérablement aidé à améliorer la qualité de l’eau de la rivière Chaudière au cours des deux dernières décennies d’après la Fédération de l’UPA de la Beauce. L’organisation se base sur la publication d’une récente étude à ce sujet par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP
Les récentes données du Portrait de la qualité des eaux de surface au Québec 1999-2008 publiées en février abondent en ce sens. En effet, l'indice de qualité bactériologique et physico-chimique (IQBP) établi dans la période 2006-2008 indiquait que la qualité de l’eau de la rivière Chaudière était « satisfaisante » à son embouchure à Lévis. Satisfaisante est l’équivalent de la côte B (60 % à 79 %). Elle était de 64 entre mai 2007 et octobre 2009.
En 1996, la qualité de l’eau qui se jetait dans le Saint-Laurent était qualifiée de « très mauvaise » soit la cote E sous la barre des 20 %. Cela signifie que tous les usages d’une telle eau risquaient d’être compromis.
Le phosphore : en décroissance
L’UPA de la Beauce rappelle que le phosphore était l’un des deux principaux contaminants de la Chaudière. Souvent associé aux activités agricoles, le phosphore est responsable des cyanobactéries (algues bleu vert), de l’eutrophisation des cours d’eau. Le phosphore a aussi d’autres origines : rejets industriels, résidences dont le système d’égout n’est pas conforme, émissions naturelles de phosphore par la forêt, etc. En 2005, le MDDEP estimait que seulement 18,5 % du phosphore émanait du domaine agricole.
En 1984, le taux de phosphore était de 0,071 mg/l, puis est descendu à 0,045 mg/l en 1996, pour maintenant se situer sous le seuil de respectabilité de 0,030 mg/l. Cette diminution du taux de phosphore est aussi survenue sur la rivière Etchemin.
De nombreuses mesures
Plusieurs mesures imposées aux producteurs agricoles ont permis de réduire ce taux. « Quand on pense à tout ce qu’ont réalisé nos producteurs ces dernières années pour se conformer aux nouvelles normes environnementales, je suis heureux de constater que ces efforts aient des retombées positives pour l’ensemble de la population du bassin de la Chaudière », a mentionné le président de la Fédération de l’UPA de la Beauce, Paul Doyon.
Au cours des derniers 25 ans, les exploitations agricoles ont dû construire des fosses à purin afin d’entreposer les fumiers de façon étanche. La gestion des fumiers implantée en 1998 régit l’épandage du purin en fonction des besoins des plantes et de la capacité des sols.
Depuis quelques années, les animaux ne peuvent plus s’abreuver dans les cours d’eau, ni y circuler librement. Des sites d’abreuvement ainsi étaient installés par les producteurs.
La présence de phytase dans l’alimentation du porc et de la volaille a permis de réduire la quantité de phosphore dans leurs déjections.
Depuis une dizaine d’années, les producteurs doivent respecter une bande riveraine de trois mètres le long de tous les cours d’eau. Il est donc interdit de faire de l’épandage et de labourage. L’unique activité agricole tolérée est la récolte du foin.
« Si la protection de nos ressources naturelles comme la rivière Chaudière est l’affaire de tous, l’agriculture fait grandement sa part dans notre région, comme le démontre cette étude », d’affirmer M. Doyon.
Le président rappelle que les efforts pour améliorer la qualité de l’eau sont loin d’être terminés. Toutefois, il considère que cette bonne nouvelle est le fruit de la concertation des producteurs agricoles, des municipalités, des citoyens et des comités de bassins versants de la région.
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