Le Spécialiste du bardeau de cèdre inc. conteste le rapport de la CSST sur l'accident mortel du 20 avril dernier

Photo: Spécialiste du bardeau de cèdre

Usine du Spécialiste du bardeau de cèdre à Saint-Prosper

11h22

16 novembre 2006

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Le 20 avril dernier, M. Jimmy Guenette, mécanicien industriel pour l'entreprise Le spécialiste du bardeau de cèdre inc. débute son travail au poste d'écorceur. Le travailleur remplace, pour le quart de soir, l'opérateur de l'écorceur et effectue une opération de déblocage d'une bille de bois près du poussoir hydraulique. Il est soudainement coincé à la suite du déplacement soudain du poussoir. Après quelques instants, un directeur se rend sur les lieux et constate que l'écorceur et l'unité hydraulique fonctionnent, mais que M. Guenette est absent. Très rapidement, le directeur et un contremaître aperçoivent l'homme coincé derrière le poussoir à billes de bois. Les secours sont aussitôt contactés, mais il est trop tard. Avant l'arrivée des ambulanciers, quelques travailleurs essaient tant bien que mal de le décoincer, mais rien à faire. Les pinces de désincarcération devront être utilisées. Une fois libéré de cette fâcheuse position, M. Guenette était décédé.

Selon le rapport d'enquête de la CSST, le travail de déblocage d'une bille de bois, effectué alors que les équipements sont sous tension et en mode d'opération automatique ainsi que la supervision déficiente des travaux d'écorçage et des opérations de cadenassage, comptent parmi les causes de l'accident. ' La CSST a dit que nous avions une surveillance défaillante, mais nous ne manquons pas de superviseur. C'est certain qu'avec 75 employés nous ne pouvons pas être partout à la fois.', explique M. Francis Bélanger, travailleur pour le Spécialiste du bardeau de cèdre et attitré aux médias sur ce sujet.

Voici une partie des constatations de la CSST :
L'enquête a permis à la CSST de retenir les quatre causes suivantes pour expliquer l'accident :
• le travail de déblocage d'une bille de bois est effectué alors que les équipements sont sous tension en mode d'opération automatique;

• la zone dangereuse autour du poussoir de billes de bois est accessible;
• le système de détection du poussoir de billes de bois est défaillant;

• la supervision des travaux d'écorçage et des opérations de cadenassage est déficiente.

La CSST considère que l'entreprise Le Spécialiste du bardeau de cèdre inc. a agi de manière à compromettre directement la sécurité de ses travailleurs.
À cela, M. Bélanger répond : ' Dans cette histoire, c'est comme si nous étions des criminels! Ils parlent de défaillances dans le système de détection qui a été installé par un expert. Selon cet expert, nous avions ce qu'il y a de mieux sur le marché. Ensuite la CSST nous a dit qu'il s'en faisait des meilleures. Nous nous sommes fiés à l'expert, nous ne pouvons pas tout savoir.< ...> Nous sommes l'industrie de bardeaux de cèdres la plus moderne de l'est du Canada.'.

En fait, l'entreprise accuse la CSST de les traiter comme des criminels. 'Nous n'avons pas aimé la façon dont ça a sorti dans le communiqué de la CSST et dans les médias. Le côté administratif de la contestation n'est pas aussi important que l'image que ça donne au public. On ne met pas en danger nos employés et c'est ça qui doit être retenu ', ajoute Francis Bélanger.

Pour se défendre, Le Spécialiste du bardeau de cèdre inc. dit avoir pris et toujours prendre des précautions raisonnables et nécessaires pour ne pas mettre en danger la sécurité de ses employés : ' Des formations sont données à nos employés, nos installations sont inspectées régulièrement et chaque équipement est fabriqué et installé en collaboration avec des spécialistes en qui nous avons confiance.< ...> Nous avons un comité de santé et sécurité à l’interne dont le mandat est la sécurité des travailleurs, ainsi que l’identification et le suivi des corrections des sources de danger. Celui-ci fait partie de notre processus de supervision à deux volets, c’est-à-dire employeur/employé ', explique le communiqué de l'entreprise.

Les choses risquent de bouger d'ici quelques semaines. Les dirigeants de l'entreprise n'ont pas l'intention de laisser tel quel le rapport final de la CSST. Ils entendent bien le faire modifier, à tout le moins y faire apporter certaines précisions.

Kate Kirouac
EnBeauce.com