Le centre de revalorisation des fibres techniques a de l'avenir
Richard Duval, président du conseil d'administration de Tapis Venture, entrevoit un bel avenir pour le TTC-A.
Le textile arrive en paquet de plus 500 livres chacun.
Il est amené à une machine pour en extraire la fibre.
Le tout est déchiqueté.
Plusieurs choses peuvent être revalorisé, de simples bas, aux fils ou même des gilets de hockey.
En l'espace de quelques minutes, le textile sort en fibres comme ceci.
Ce produit peut ensuite être mélangé à d'autres fibres avec différentes propriétés pour produire des produits à valeur ajoutée.
Denis Nadeau en compagnie des ministres Maxime Bernier et Agnès Maltais.
Textiles techniques Chaudière-Appalaches (TTC-A) de Saint-Éphrem a le vent dans les voiles. Les récentes contributions des paliers gouvernementaux se veulent donner l’impulsion à ce centre et aux entreprises partenaires afin de développer leur plein potentiel de revalorisation des fibres techniques.
Avec l’implication de divers partenaires gouvernementaux, Richard Duval, membre fondateur de TTC-A entrevoit un bel avenir pour le centre de revalorisation et ses entreprises membres. « Cette aide financière nous permettra de compléter l’implantation des équipements du centre de revalorisation des fibres textiles et en plus de nous doter d’un laboratoire spécialisé sur les fibres », mentionnait M. Duval qui est aussi président du conseil d’administration de l’entreprise Tapis Venture.
Outre cette compagnie beauceronne, Régitex, ADS-Texel, Victor Innovatex, Filature Lemieux, ainsi que J. B Martin de Saint-Jean-sur-Richelieu sont les autres entreprises membres du centre.
« Au-delà de cela, nous avons un projet avec Développement économique Canada et Recyc-Québec pour acheter des équipements de laboratoires. Notre laboratoire sera l’un des plus complets au Canada pour l’évaluation des fibres. Il permettra de qualifier les matières utilisées et les fibres résultantes dans le but de les valoriser au maximum de leur potentiel », mentionne-t-il.
Le projet verra le jour au printemps prochain. Le Centre est à la recherche d’un chercheur textile pour trouver de nouvelles façons de recycler des textiles. L’investissement est de près d’un demi-million de dollars. Cela portera l’investissement total des partenaires à 1,2 M$.
« Ce centre servira aussi de recherche et développement de nouveaux matériaux textiles à valeur ajoutée. Au fur et à mesure que TTC-A développera son expertise, nous deviendrons un lien privilégié entre les sources de fibre disponibles et les usagers. Nous prévoyons élargir graduellement nos activités pour toucher à d’autres secteurs industriels et étendre notre rayonnement aux autres régions du Québec », commente M. Duval.
Le centre de revalorisation des fibres techniques est une entreprise misant sur l’automatisation. Elle emploie trois personnes pour le moment et son nombre d’employés devrait grimper à sept employés à court terme.
Réutiliser au lieu d’enfouir
Jusqu’à présent, le Centre a permis la réutilisation de 2 millions de livres de fibres. Les nouveaux équipements permettront de tripler la réutilisation. Depuis trois mois, le centre permet aussi à des entreprises de l’extérieur de faire traiter leurs matières au centre. « Les gens ne savent pas quoi faire avec leurs matières. Ils sont prêts à payer pour les envoyer ici au lieu de l’envoyer dans le centre d’enfouissement », raconte le directeur général du TTC-A.
L’entrepreneur, Richard Duval cite en exemple les économies pour son entreprise Tapis Venture. « Cela pouvait coûter de 15 000 à 20 000 $ d’en disposer dans un site d’enfouissement. De plus, ils ne sont pas faciles à trouver et ils se remplissent trop rapidement, explique M. Duval. C’est une économie et cela devient une source de matière pour quelqu’un d’autre qui aurait peut-être dû s’approvisionner de matière neuve qui requiert une consommation supérieure de pétrole. »
Ce n’est pas d’hier que la Beauce recycle les textiles. Lainage Victor, l’entreprise fondée par son grand-père, a été un précurseur en récupérant les lainages et les draps. « On revient aux origines de Lainage Victor, c’est un peu comme cela que cela avait commencé en 1947. Aujourd’hui, on réutilise les textiles et les lainages pour les réintroduire dans sa fabrication. Effectivement, c’est la roue qui tourne. Avant ce n’était pas valorisé de recycler, et c’était considéré comme un produit inférieur. Aujourd'hui, c’est très bien vu », relate ce dernier.
Il rappelle que le laboratoire permettra d'identifier le potentiel de revalorisation des textiles. « Il faut savoir ce dont on parle, parce qu’il faut valoriser au maximum les fibres à leur potentiel où ils sont rendus dans leur cycle d’utilisation », commente-t-il.
TTC-A se veut de remplir sa mission du Créneau Accord sur les matériaux textiles techniques en Chaudière-Appalaches. Celle-ci vise à concevoir, développer, commercialiser des produits techniques innovants et de haute performance tout en privilégiant des processus de développement durable.
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