Bilan du 82e Congrès provincial de l’UPA, de nombreux défis attendent les agriculteurs
Environ 400 délégués dont une vingtaine de délégués de l’UPA de Beauce ont participé au 82e congrès annuel de l’Union des producteurs agricoles à Québec les 5, 6 et 7 décembre derniers.
Le président de l’UPA, Jean-Denis Morin fait un bilan positif du congrès qui avait pour thème «Le goût d’en vivre», en référence aux nombreuses difficultés que rencontrent ces dernières années les agriculteurs. L’avenir n’est ni rose ni sombre pour les agriculteurs, selon M. Morin, qui demeure positif tout en avouant que les défis dans l’avenir seront nombreux. Il constate que l’aide des gouvernements est insuffisante et que la concurrence mondiale est de plus en plus féroce.
«Paix réglementaire»
Le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Claude Béchard, est venu s’adresser aux délégués lors du congrès et a laissé voir un changement d’attitude pour les années à venir. M. Morin parle d’une certaine paix quant à la réglementation environnementale. Les agriculteurs doivent maintenir les règles en vigueur, mais le ministre a laissé entendre qu’il n’y en aurait pas de nouvelles prochainement. M. Morin explique que depuis 7 ou 8 ans, la mise aux normes environnementales a coûté très cher aux agriculteurs qui doivent souvent augmenter leur prix et deviennent alors moins compétitifs. Les prochaines années apporteront donc peut-être un répit aux agriculteurs quant aux lois auxquelles ils doivent se conformer.
Identification des produits
Les agriculteurs demandent depuis longtemps un règlement pour une meilleure identification des produits. Le président de l’UPA de Beauce a souligné qu’un produit provenant de l’extérieur qui est emballé au pays est considéré comme originaire du Canada». L’achat local est donc difficile à réaliser puisque les informations ne sont pas complètes sur les produits de l’agriculture.
Soutien gouvernemental
M. Morin ajoute que l’aide du gouvernement se doit d’être financière, mais également en réglementation. Il soutient que des règles strictes doivent être imposées aux producteurs étrangers, au moins les mêmes normes que celles du Canada. En exemple, il a expliqué qu’un producteur au Brésil a moins de frais à assumer puisqu’il n’y a que très peu de règles environnementales, de qualité, etc. M. Morin croit que les producteurs étrangers devraient être obligés de se conformer aux normes canadiennes. Cela rendrait la compétition plus équitable et améliorerait la compétitivité des producteurs canadiens. Il a également rappelé que nos voisins américains ont le «Farm bill» qui subventionne certains secteurs de l’agriculture avec de gros budgets, notamment la culture de céréales. Au Québec, les producteurs sont sortis il y a quelques jours pour dénoncer le manque de soutien. M. Morin a indiqué que le prix du grain est le même qu’il y a 20 ans, alors que les coûts de production, l’équipement, l’essence et les salaires ont montés en flèche.
Une aide de 15,2 millions $ pour les producteurs de porc qui ont subi des pertes en raison du circovirus en 2005 a été annoncée quelques jours avant le congrès. Jean-Denis Morin a mentionné que les producteurs de porc de la région touchés par cette situation recevront donc une compensation financière, mais a souligné que l’année 2006 a été plus éprouvante dans la Beauce pour ce secteur de production que 2005. M. Morin a donc précisé que le problème n’est pas réglé puisqu’une demande d’aide pour 2006 sera formulée.
M. Morin a rappelé que les revenus des agriculteurs sont à la baisse depuis cinq ans et que l’agriculture doit être davantage soutenu par les gouvernements.
Julie Beaudoin
EnBeauce.com
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