Message clair des travailleurs d’Olymel : «Non!»
Cet après-midi, les travailleurs de l’abattoir d’Olymel de Vallée-Jonction étaient réunis à l’Hôtel National de Tring afin de prendre une décision quant à l’offre finale soumise par la direction d’Olymel, dimanche dernier.
Pendant que les journalistes attendaient l’issue du vote à l’extérieur, les travailleurs d’Olymel, eux, semblaient brasser de chauds arguments entre les quatre murs de l’Hôtel National. En fin d’après-midi, le verdict est tombé : les travailleurs ont voté « non » à 97 %. Fidèles à eux-mêmes, les employés d’Olymel sont demeurés unanimes et ont rejeté pour la troisième fois l’offre de la partie patronale. « Les gens veulent travailler, mais pas sous n’importe quelle condition. », notait M. Gino Provencher, président du syndicat.
La proposition rejetée par les travailleurs impliquait non pas une diminution du salaire de 50 $ par semaine, mais bien de 240 $ sur le taux horaire global (salaire et avantages sociaux). Autrement dit, c’est 12 000 $ par année que la direction demande aux employés de sacrifier, expliquait le président de la Fédération du commerce de la CSN, M. Jean Lortie. En conférence de presse, M. Lortie a ajouté que « la gestion par ultimatum est un échec ». En effet, à voir à quel point les travailleurs sont unanimes, on peut bien se demander si ces derniers croient en un « bluff » de la part des dirigeants. « Je ne suis pas un gars de jeu. », mentionnait cet après-midi M. Provencher en entrevue sur les ondes de CHEQ FM. Lorsqu’on lui demande si les employés croient aux menaces de fermeture de la direction, M. Provencher mentionne que les travailleurs étaient sérieux et conscients des conséquences en procédant au vote.
Par ailleurs, selon la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras, « les travailleurs d’Olymel sont profondément attachés à leur région ». Cet attachement, ils l’auraient prouvé au cours d’un second vote distinct visant à démontrer leur envie d’entreprendre une ultime tentative de négociation avec la partie patronale et surtout, avec la Coopérative fédérée du Québec, principal actionnaire d’Olymel. Ce deuxième vote a donc amené l’exécutif syndical à soumettre une proposition qui comporte les points suivants :
«
a) Prolonger le délai de fermeture jusqu'au 13 février 2007;
b) Maintenir les clauses normatives n'ayant aucune incidence monétaire, notamment les règles d'ancienneté;
c) Négocier avec Olymel une entente salariale acceptable pour les membres du syndicat, mais qui tient compte des difficultés financières réelles, temporaires et conjoncturelles de l'entreprise;
d) Soumettre à l'assemblée générale toute proposition qui ferait l'objet d'une entente conforme et respectueuse des paramètres fixés par l'assemblée générale;
e) Continuer, en regroupé, de travailler à trouver une solution à la situation des travailleuses et des travailleurs d'Olymel de Saint-Simon et de Vallée Jonction dans un format à convenir.
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C’est ce soir que se réunit le conseil d’administration d’Olymel. Par conséquent, la population sera en mesure de savoir sous peu si l’abattoir de Vallée-Jonction fermera ou non ses portes. Si la direction d’Olymel tient son bout du bâton et annonce la fermeture officielle de l’usine, le syndicat regrettera-t-il ce vote unanime? « Nous allons être peinés et choqués, car on n’aura pas eu l’occasion d’avoir de vraies négociations. », répond M. Provencher.
1. Confédération des syndicats nationaux, communiqué émis par le Groupe CNW, 30 janvier 2007.
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