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Olymel et l’effet domino

durée 15h56
1 février 2007
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On le répète depuis déjà plusieurs jours, la fermeture de l’abattoir d’Olymel de Vallée-Jonction aura des conséquences immédiates sur la petite municipalité de 1 882 habitants, sur la Beauce, et sur tout le territoire de Chaudière-Appalaches. La fermeture entraînera aussi des impacts sur les autres activités reliées au secteur porcin : transporteurs, usines, producteurs, etc.

Que se passera-t-il à Vallée-Jonction?
La mairesse de Vallée-Jonction, Lise Cloutier, indique qu’Olymel débourse 80 000 $ en taxes et possède une entente avec la municipalité pour ce qui est des eaux usées. Comme la bâtisse reste sur le terrain et qu’Olymel en est encore le propriétaire, l’entreprise devra continuer d’assumer le paiement de cette somme, explique Mme Cloutier. Outre cela, la mairesse de Vallée-Jonction indique que 80 habitants de la municipalité travaillent à l’abattoir et que quelques entreprises de Vallée ont Olymel comme client. De plus, Mme Cloutier soulève le fait qu’une cafétéria est tenue à l’intérieur de l’usine par une résidante de Vallée-Jonction. La dame qui comptait quelques employés à son service ne pourra plus, de toute évidence, poursuivre ses opérations à l’intérieur du bâtiment.

Interrogés quant aux impacts de la fermeture de l’abattoir, des représentants des compagnies Tranport L.F.L., les Industries Riopel et Les Équipements Berbour ont accepté de dévoiler les conséquences que l’événement aura sur leur entreprise respective.

Le directeur administratif de Transport L.F.L., Claude Poulin, indique que ce sera la perte d’un client de longue date. En effet, Olymel comptait parmi les clients de la compagnie depuis son ouverture, soit au-delà de 25 ans. L’entreprise avait comme mandat de transporter les produits finis de Vallée-Jonction jusqu’à l’entrepôt à Boucherville. Cependant, Transport L.F.L. n’était pas le principal transporteur d’Olymel. Bien qu’il trouve la situation regrettable pour la région, M. Poulin note qu’il ne prévoit pas de pertes d’emploi reliées à la fermeture de l’abattoir, mais avoue que l’événement aura un impact en terme de chiffre d’affaires.

Aussi à Vallée-Jonction, les Industries Riopel font affaire avec Olymel. Cependant, on nous indique que la compagnie ne travaillait pas vraiment avec l’abattoir de Vallée. Par conséquent, on nous apprend que la fermeture aura plus ou moins d’impacts sur l’entreprise.

Du côté des Équipements Berbour, le dirigeant de l’entreprise, M. Pierre Poulin, estime que la compagnie subira une perte annuelle d’environ 170 000 $ au point de vue des ventes. Selon M. Poulin, la compagnie, qui fabriquait des couteaux pour l’abattoir, n’est toutefois pas en péril.

Même si ces entreprises de Vallée-Jonction sont conscientes des pertes qu’entraînera la fermeture de l’abattoir, elles ne semblent pas craindre pour leur avenir.

Le directeur général du Centre local de développement de la Nouvelle-Beauce (CLD) et commissaire industriel, M. Denis Sylvain, rappelle cependant que les impacts de la fermeture se feront sentir chez une grande partie de la population commerciale beauceronne : dépanneurs, garages, restaurants, vendeurs de produits récréatifs, etc. Par ailleurs, M. Sylvain note que la Beauce compte 550 petites et moyennes entreprises. Il ajoute que cette situation rend la Beauce vulnérable aux fermetures : « Si on n’avait rien, on ne fermerait rien. » Le directeur du CLD de la Nouvelle-Beauce nous informe aussi que de 1997 à 2002, la Beauce était en situation de croissance industrielle. Or, depuis 2003, la région est en période de déclin.

Et pour les producteurs?
Lise Audet est productrice de porcs et présidente de l’Association des producteurs de porcs de la Beauce. Pour elle, la fermeture de l’abattoir de Vallée-Jonction est décidément un autre coup dur qui frappe toute l’industrie porcine, mais surtout, les producteurs de la région. Mme Audet fait remarquer que la majorité de la production porcine se situe en Montérégie et en Beauce. Elle ajoute que, malgré cela, ce sont les abattoirs de ces deux régions qui fermeront, soit celle de Saint-Simon et de Vallée. La conséquence? « Le transport va coûter plus cher. », répond-elle. En fait, le coût est actuellement d’environ 2,50 $ par porc pour les producteurs qui habitent dans un rayon d’environ 30 minutes autour de Vallée-Jonction. Si les animaux doivent être conduits dans des abattoirs plus loin, comme dans le Bas du fleuve, Mme Audet estime le coût du transport à environ 6 $ du porc.

La présidente de l’Association des producteurs de porcs de la Beauce ne manque pas de souligner la compétition qui règne dans le secteur porcin. Alors que les consommateurs demandent des normes très strictes au Canada, la productrice semble déçue que ceux-ci choisissent généralement le produit le moins cher qui, souvent, vient d’ailleurs. Un ailleurs qui, comme elle le soulève, ne dispose pas de règles aussi sévères qu’ici en matière de production porcine.

Lorsqu’on lui demande si elle croit que les producteurs de la Beauce auront de la difficulté à se sortir de ce mauvais pas, Mme Audet répond que, pour les producteurs, c’est surtout à long terme que les impacts se feront sentir. En attendant, elle note que certains gros producteurs choisissent de vendre leurs porcelets aux États-Unis. Par contre, pour parvenir à cette option, il faut bénéficier d’un volume de production très élevé. Encore là, ce choix comporte des risques. Comme l’indique Mme Audet, les producteurs américains peuvent demander des droits compensatoires et, dans ce cas, c’est le producteur qui exporte qui paye.

Qu’en est-il des transporteurs?
«  Les transporteurs ne se plaignent pas! », s’exclame Mme Audet à propos du fait que les porcs devront maintenant être transportés dans des abattoirs à plusieurs kilomètres d’ici. Eugène Nadeau, transporteur de porcs, avoue que la situation amène des conséquences plus intéressantes pour les transporteurs. Il croit cependant qu’à long terme, les transporteurs devront subir les répercussions de la fermeture. M. Nadeau explique que dans un an ou deux, si la crise dans le secteur porcin sévit toujours, certains producteurs ne parviendront pas à survivre. C’est à ce moment que les transporteurs auront moins de porcs à voyager jusqu’aux abattoirs.

Hier, le comité formé des trois préfets des MRC de l’Amiante, de Robert-Cliche et de la Nouvelles-Beauce, des trois commissaires industriels ainsi que de la mairesse de Vallée-Jonction ont rencontré un sous-ministre de l’Agriculture ainsi que le ministre du Travail et député de Frontenac, M. Laurent Lessard. Le comité compte rencontrer le syndicat de l’abattoir sous peu, soit après que ce soit tenue une rencontre entre les membres de l’Union des producteurs agricoles (UPA). La mairesse, Lise Cloutier, semble vouloir connaître les raisons qui poussent le syndicat à vouloir absolument négocier de paire avec l’usine de Saint-Simon. Pour avoir rencontré les gens de la direction d’Olymel, Mme Cloutier fait remarquer que la fermeture de l’usine n’est pas une « plaisanterie » contrairement à ce que certains semblent croire.

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