Enquête de la FCCQ
Impacts économiques de la crise du coronavirus: Chaudière-Appalaches parmi les régions les moins affectées
Selon une enquête dévoilée aujourd'hui par la Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ), la région administrative de Chaudières-Appalaches se trouverait parmi celles les moins fortement touchées par la crise de la COVID-19 en termes d'impacts économiques.
La consultation de la FCCQ, qui a été menée de concert avec l'Institut de recherche sur les PME associé à l'UQTR, est la première démarche d'enquête harmonisée et structurée pour l'ensemble du Québec, permettant ainsi d'analyser la situation comparative dans chacune des régions administratives.
Au départ, l'organisme constate de grandes disparités régionales dans l'impact économique de la crise sur les entreprises.
Selon l'enquête, qui porte sur 1 238 entreprises à travers le Québec, sondées entre le 5 et le 19 mai 2020, la moyenne du pourcentage de répondants ayant connu un fort impact pour chacune des quatre variables proposées se situe à 36,54% pour Chaudière-Appalaches alors que pour le territoire du Saguenay - Lac-St-Jean, qui serait le plus économiquement touché par la pandémie, le taux de réponse se situe à 57,19%.
Pour le classement, Chaudière-Appalaches vient au 12e rang sur 16 régions administratives mais 11e sur 13 selon le tableau du sondage de la FCCQ qui a regroupé certains territoires.
« Ce sondage confirme à nouveau l'énorme impact économique de la COVID-19 sur l'économie québécoise, mais il révèle également de grandes disparités selon les régions. Il nous permet aussi d'avoir un portrait de l'efficacité des mesures d'aides gouvernementales jusqu'à maintenant et de la façon dont les entreprises s'adaptent à la nouvelle réalité », a expliqué Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
Quatre variables ont été évaluées pour mesurer le degré d'impact : le niveau d'arrêt des activités de l'entreprise pendant la pause, la variation des revenus, le nombre de contrats et de commande et les licenciements. L'indice d'impact régional global représente une moyenne du pourcentage des entreprises ayant connu une forte influence à travers ces quatre variables.
Quelques constats en chiffres - Ensemble du Québec
• 54% des entreprises ont connu des baisses de plus de 50% du niveau de leurs activités (production ou prestations de services);
• 45% des entreprises ont subi une baisse de revenus de plus de 50%;
• Une majorité d'entreprises (57%) ont connu de fortes diminutions du nombre de contrats et de commandes;
• 33% des répondants ont mis à pied plus de 75% de leurs employés;
• Une entreprise sur 5 (19,4%) a licencié tous ses employés.
« La nouvelle réalité à laquelle sont confrontées les entreprises les force à s'adapter. Les mesures concernant les règles sanitaires et la distanciation physique dans l'entreprise occupent une place importante. Nous avons d'ailleurs souligné la nécessité de prévoir des sommes pour accompagner les entreprises dans ces transformations », a ajouté Charles Milliard.
L'accélération de la transformation numérique et la révision ou l'élaboration d'une stratégie de gestion du risque sont également évoquées par les répondants au sondage.
L'action la moins mise en œuvre pour l'instant dans les entreprises est celle de l'accélération de la formation de la main-d'œuvre. Au niveau régional, c'est le Centre-du-Québec, la Mauricie et Lanaudière qui semblent être les régions où les transformations et adaptations d'entreprises sont les plus fortes.
Des mesures gouvernementales fortement en demande
Une grande majorité des entreprises répondantes (70%) ont bénéficié de l'une ou l'autre des mesures d'aide du gouvernement fédéral ou provincial mises en place.
Le sentiment des entreprises par rapport à la capacité des programmes à répondre à leurs besoins particuliers est assez modéré. Elles sont tout de même 41% à trouver que les mesures répondaient fortement ou très fortement à leurs besoins, contre 28% pensant le contraire
« Parmi les entreprises n'ayant pas bénéficié de ces mesures gouvernementales, le principal motif (74%) est le fait de ne pas se qualifier aux différents programmes de soutien. Une autre raison évoquée pour ne pas profiter des programmes gouvernementaux est la crainte de s'endetter davantage, un enjeu que nous avons soulevé à maintes reprises dans les dernières semaines. L'importance des aides directes est primordiale pour limiter l'endettement et assurer une relance durable », a réagi M. Milliard.
« Même si nous pouvons maintenant concentrer nos énergies sur la relance économique, les mois à venir seront difficiles et comporteront de nombreux défis. Nous constatons cependant que la proportion d'entrepreneurs optimistes pour le développement de leur entreprise (45,1%) est plus élevée que celle des répondants plutôt pessimistes (31,2%). Près de 82% des répondants ont peu ou pas de crainte de faire faillite dans les prochaines semaines, ce qui est une excellente nouvelle, et contraste avec le portrait que nous obtenions au tout début de la crise », a conclu Charles Milliard.
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