C’est la grève au Georgesville
«Assez, c’est assez!», ont crié les employés tôt jeudi matin aux abords du Georgesville à Saint-Georges. «On ne veut plus être sous-payé!» Déterminés dans leurs demandes, les 71 employés de l’hôtel ont déclenché la grève hier soir vers 23h30 suite à un échec des négociations avec l’employeur.
Le président du Syndicat des Métallos de l’établissement, Alain Roy, a admis que certains pas ont été faits par chacune des deux parties hier, mais que l’offre de la partie patronale n’est pas suffisante et ne règle pas tous les points en litige. Rappelant que «le salaire augmente environ de 0,14 $ l’heure par année», il a affirmé que «les employés s’appauvrissent d’année en année par rapport à l’augmentation du coût de la vie» et que leurs «demandes sont plus que légitimes».
La direction du Georgesville se dit excessivement désolée du refus de l’offre bonifiée qu’elle a fait hier soir, pour la grève et les clients. Se disant de bonne foi et rappelant la rentabilité précaire de l’hôtel, le directeur général, Alain April, mentionne que «l’offre déposée hier est comparable aux conditions de travail du milieu hôtelier québécois». «La situation des hôtels en région n’est pas évidente», selon M. April, qui rappelle que l’industrie touristique vit une période difficile.
M. April n’était pas à l’emploi du Georgesville lors de la grève de 1991. Le conflit syndical s’était alors étiré pendant près d’un mois et demi. Les employés ont mentionné jeudi matin être prêts à aller jusqu’au bout. M. April a souhaité que le conflit se règle au plus tôt. Il a par contre rappelé que «l’offre est finale». La direction a toutefois dit être ouverte à rencontrer de nouveau le syndicat au moment où il le souhaiterait.
De leur côté, les employés ont rappelé que la grosse saison touristique débutera bientôt, que dans quelques semaines il y aura entre autres le Tour de Beauce, où 96 chambres sont déjà louées. «C’est un moment propice pour les négociations», ont affirmé quelques employés. «C’est une grosse saison pour nous et pour les employés», a mentionné quant à lui M. April, confiant que la grève ne durera pas.
Le salaire est le principal point en litige. «Depuis 14 ans, nos membres se font dire qu’ils doivent faire des sacrifices pour aider l’employeur. Depuis quatorze ans, nos membres vivent avec des salaires qui ne suivent pas le coût de la vie. Après quatorze ans, nos membres constatent que ce n’est toujours pas le temps pour l’employeur de retourner l’ascenseur», a déclaré le permanent des Métallos, Benoît Boulet. «On ne peut pas offrir ce qu’on a pas», a répliqué M. April.
M. Roy a rappelé ce matin que les autres points en litige portent sur la définition du poste de cuisinier, le travail des cadres pendant que des travailleurs et des travailleuses sont mis à pied, le minimum garanti facturé aux clients qui n’inclut pas les pourboires et l’attribution des pourboires.
Services maintenus
La direction avait prévu un plan B en cas de grève et a mis la dizaine de cadres à contribution. Cette nuit, au moins une cinquantaine de chambres étaient louées, selon les employés. Tous les services sont maintenus. Le bistro le Point Virgule est ouvert, seul le restaurant du Georgesville habituellement ouvert les jeudis, vendredis et samedis soir demeure fermé pour une période indéterminée. M. April a souligné que le Relaxarium est géré par un sous-traitant et qu’il est toujours en opération.
Aucune date n’a été avancée jusqu'à présent pour la reprise des négociations. Les syndiqués font du piquetage autour de l’hôtel aujourd’hui pour manifester leur colère et leur détermination à obtenir un règlement en leur faveur. «Les cadres vont avoir chauds dans les prochains jours», croit une femme de chambres.
Les employés du Georgesville sont en grève depuis le 23 mai en
soirée et revendiquent notamment une hausse de salaire.
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