Y a-t-il des briseurs de grève au Georgesville?
Les grévistes soupçonnent que la direction de l’hôtel Le Georgesville fait appel à d’autres personnes que les cadres, leur conjoint par exemple, pour maintenir les services. Ils ont demandé au ministère du Travail de vérifier le respect du Code du travail, qui interdit notamment l’utilisation de briseurs de grève. Les soupçons des syndiqués se confirment. Le directeur général, Alain April, a affirmé en entrevue ce matin, avoir reçu l’«appui moral de sa conjointe et de son fils une journée» et que «les conjoints des cadres sont venus donner un coup de main, une fois». L’inspecteur, venu le 8 juin dernier au Georgesville, devrait déposer son rapport au début de la semaine prochaine. Le rapport, très attendu par le syndicat, fera la lumière sur le respect ou non du Code du travail.
Le directeur général a mentionné avoir reçu du soutien lors d’un banquet de 400 personnes provenant d’un établissement client chez eux depuis plusieurs années. «On ne mettra pas en péril la réputation du Georgesville. On pense à l’avenir», a expliqué M. April, en disant qu’ils doivent garder la clientèle pour maintenir du travail pour les employés qui reviendront.
EnBeauce.com a également appris que la direction du Georgesville a fait appel aux services d’une personne à contrat, qu’elle embauche de quatre à cinq fois par année selon M. April, pour laver les vitres de l’hôtel. L’inspecteur vérifiera la nature de l’aide fournie et la validité du contrat de lavage de vitres. Si l’inspecteur observait un non respect du Code du travail, des amendes de 1000 $ par personne, qui brise la grève, par jour de travail pourraient être émises.
Secours de grève
Les grévistes, qui débutent leur troisième semaine de piquetage, ont reçu un premier versement d’aide financière provenant du secours de grève du Syndicat des Métallos, jeudi après-midi, après une assemblée des membres. Près d’une quarantaine de syndiqués étaient présents. Selon M. Boulet, ils ont réaffirmé leur désir de maintenir la pression pour avoir gain de cause.
Les deux parties ne bougent pas
M. Boulet a mentionné que les Métallos sont prêts à négocier et à entendre les propositions de l’employeur. Le conflit pourrait durer quelques semaines encore. «Pas d’offres, on ne bouge pas», a ajouté M. Boulet, pour expliquer la position des employés.
Quatre points sont toujours en litige, soit le salaire, l’attribution d’un minimum de pourboire garanti, le travail des cadres et le statut des cuisiniers. M. April a réaffirmé que l’offre déposée le 23 mai dernier était finale. La direction ne bougera pas notamment sur deux points précis, a dit M. April. Le directeur général dit attendre les démarches de la conciliatrice. Pour le moment, aucune rencontre entre les deux parties n’est prévue.
Près d’une vingtaine d’employés se sont trouvés un autre travail, selon M. Boulet. À ce sujet, M. April prévoit embaucher d’autres gens une fois le conflit réglé. Toutefois, il se peut que ce ne soit que des emplois temporaires, car ces personnes sont toujours syndiquées et à l’emploi du Georgesville. M. April a soulevé la rareté des ressources humaines dans le secteur hôtelier et dans la restauration en Beauce.
Le rapport de l’inspecteur est attendu en début de semaine prochaine. Il fera état du respect ou non du Code du travail.
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