Avec l'augmentation des prix
L’inflation s’est établie à 1,9 % au Canada et à 2,2 % au Québec en juin

Par La Presse Canadienne
Le rythme de l’inflation s’est accéléré en juin au pays, selon Statistique Canada, notamment parce que les consommateurs ont payé plus cher pour certains biens durables comme les véhicules neufs et d’occasion.
L’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,9 % d’une année à l’autre en juin au Canada, ce qui représente une accélération par rapport à la hausse annuelle de 1,7 % observée en mai.
Statistique Canada a souligné que l’indice des prix à la consommation a augmenté à un rythme plus élevé dans huit provinces. Au Québec, l’inflation annuelle s’est établie à 2,2 % le mois dernier, après avoir été de 1,7 % en mai.
Selon l’agence fédérale, les prix de l’essence sont restés pratiquement inchangés en juin, mais une baisse plus rapide des prix à la même période l’an dernier a entraîné une hausse de l’inflation globale.
En excluant l’énergie, l’inflation annuelle s’est établie à 2,7 % en juin. La suppression de la tarification fédérale du carbone à la consommation, au début du mois d’avril, continue de peser sur les comparaisons annuelles des prix.
La hausse annuelle des prix des aliments a légèrement ralenti, passant de 3,4 % en mai à 2,9 % en juin. Statistique Canada a noté que ce ralentissement est en grande partie attribuable aux prix des légumes frais, qui ont diminué de 3,1 % sur un an.
Les prix des véhicules automobiles ont affiché une hausse de 4,1 %, comparativement à 3,2 % en mai. Les prix des véhicules d’occasion ont entre autres connu leur première augmentation d’une année à l’autre en 18 mois, alors que les stocks étaient plus restreints.
L’inflation des prix du logement a pour sa part continué de ralentir, chutant d’un dixième de point de pourcentage pour s’établir à 2,9 % en juin.
Les prix des meubles ont augmenté plus rapidement en juin, sous l’effet d’une accélération générale de la hausse des prix des biens durables.
Les données pour le mois de juin constituent le dernier aperçu que la Banque du Canada recueillera avant sa prochaine décision sur les taux d’intérêt, le 30 juillet.
Les mesures de l’inflation sous-jacente privilégiées par la banque centrale n’ont montré aucun signe de ralentissement en juin, se maintenant autour de 3 %.
Les économistes qui ont participé à un sondage Reuters avant la publication des données s’attendaient à une hausse de 1,9 % de l’indice des prix à la consommation le mois dernier.
Quel impact sur les taux?
Les données sur l’inflation ont par ailleurs été publiées quelques jours après que Statistique Canada a annoncé une hausse inattendue de 83 000 emplois en juin, suffisante pour faire baisser légèrement le taux de chômage à 6,9 %.
Andrew Hencic, économiste principal à la Banque TD, a indiqué mardi dans une note à ses clients que le rapport sur l’inflation de juin constitue un nouveau facteur en faveur d’un maintien des taux.
«La forte croissance des prix de base, conjuguée à la croissance étonnamment robuste de l’emploi la semaine dernière, rend désormais improbable une baisse des taux par la Banque du Canada en juillet», a-t-il déclaré.
Selon LSEG Data & Analytics, la probabilité d’une baisse d’un quart de point du taux directeur plus tard ce mois-ci est tombée sous la barre des 10 % après la publication du rapport sur l’inflation. Avant sa publication, elle se situait à un peu plus de 13 %.
M. Hencic a rappelé que de nouvelles menaces commerciales – le président américain Donald Trump a annoncé la semaine dernière qu’il imposerait au Canada des droits de douane de 35 % à compter du 1er août – pourraient donner à la banque centrale une plus grande marge de manœuvre pour réduire les taux d’intérêt dans les mois à venir si l’économie commence à faiblir davantage.
Ali Jaffery, économiste principal de la CIBC, prévoit aussi que la Banque du Canada va maintenir son taux directeur à son niveau actuel à la fin du mois.
«Attendre l’automne leur donnera plus de temps pour observer les pressions sur les coûts, la réaction de l’économie aux droits de douane et au choc d’incertitude, et, surtout, pour avoir une idée plus précise de l’impact des droits de douane au Canada», a-t-il expliqué dans une note à ses clients.
Craig Lord, La Presse Canadienne
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