Un budget fédéral intéressant pour les entreprises
D’après le fiscaliste de Raymond Chabot et Grant Thornton, Bernard Poulin, le budget fédéral présenté le 26 février par Jim Flaherty comporte des mesures intéressantes pour les entreprises de la région, mais le gouvernement de Stephen Harper aurait pu faire davantage pour aider le secteur manufacturier en perte de vitesse.
M. Poulin et son collègue Me André Fortin ont fait la présentation du budget fédéral 2008 dans le cadre du Déjeuner Bonjour META le 28 février dernier.
Aux dires de M. Poulin, les entreprises d’ici pourront trouver leur compte si elles investissent en recherche ou en équipement. « C’est un budget intéressant pour les entreprises qui font de la recherche scientifique et expérimentale. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour ceux qui prévoient faire des investissements en recherche et développement. Ils auraient pu faire mieux pour aider les entreprises manufacturières qui sont en grande difficulté présentement », juge le fiscaliste.
Selon ce dernier, il existe une grande disparité entre les entreprises de l’Ouest canadien plus prospères en raison des ressources naturelles que les industries manufacturières en fabrication et en transformation de l’Ontario et du Québec. Ce type d’entreprises est durement affecté par le dollar. « On aurait pu être plus généreux et mettre des mesures pour les aider à passer au travers cette période difficile », indique M. Poulin.
Notons que la limite de dépenses pour la recherche et développement a été majorée et remboursable. Il a été indexé pour la première fois depuis 1992. De plus, le gouvernement a prolongé son programme de déduction pour amortissement pour les entreprises oeuvrant dans la fabrication et de transformation.
Pour le particulier
Le dernier budget ne présente pas beaucoup de surprises. L’énoncé économique d’octobre 2007 indiquait déjà une diminution de la taxe sur les produits et services de 6 % à 5 %. « L’énoncé économique était presque un budget en soi. C’est là qu’on avait annoncé de bonnes nouvelles pour les particuliers avec la baisse des taux d’imposition et de la TPS. La seule bonne nouvelle dans le dernier budget est le CÉLI (compte d’épargne libre d’impôt). C’est une bonne nouvelle, mais cela va profiter à qui? », se demande le fiscaliste.
L’introduction de cette nouvelle mesure demeure intéressante pour ceux ayant la possibilité d’investir dont principalement les baby-boomers. « Je ne pense pas que cela va profiter aux petites familles qui n’ont pas remboursé leurs hypothèques et celles qui n’arrivent pas à faire leur contribution. Par contre, les baby-boomers, les gens qui réussissent à faire leur contribution maximale au titre de REER et qui n’ont plus d’enfant à charge ou aux études. C’est une bonne nouvelle. On va pouvoir accumuler des sommes sans payer d’impôts », indique M. Poulin.
Cette mesure aura un changement pour les institutions financières puisque ce compte d’épargne devra être enregistré. La contribution maximale au CÉLI a été fixée à 5000 $ par année. Autant les intérêts que les retraits ne sont pas imposables. « Ce n’est pas la fin des REER au contraire. Si la déduction d’impôt est plus importante que la taxation, le REER demeure très intéressant », ajoute-t-il.
Rappelons que le revenu personnel de base est de 9600 $ pour les années fiscales de 2008 et 2009. Ce montant grimpera à 10 100 $ en 2010.
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