Le développement durable est la voie des entreprises de l’avenir
Trois représentants de grandes entreprises de la Beauce, Murox, Boa-Franc et Victor Innovatex, ont eu l’occasion de démontrer l’importance d’inclure les pratiques de développement durable pour accroître leurs volumes d’affaires lors du Déjeuner de prestige organisé par le Conseil économique de Beauce (CEB) tenu au Georgesville le 11 avril dernier. Sans contredit, le vert est plus qu’une tendance c’est la voie d’avenir pour des entreprises d’aujourd’hui et de demain.
Devant 400 participants, les dirigeants de ses entreprises ont étalé leur vision d’avenir du développement durable de la compagnie et de la nécessité pour sauver notre planète. «Le développement durable, n’est définitivement pas la saveur du mois, ce n’est pas une mode, mais une vague de fonds qui est là pour rester, une nécessité planétaire et humanitaire. On est tous conscients de cela. On doit maintenant en plus d’avoir la dimension économique de nos plans d’affaires, on doit définitivement inclure la notion de développement écologique pour avoir une équation gagnante», a indiqué le président du segment d’affaires, Pierre Arcand.
Murox bâtit différemment
Murox segments d’affaire du Groupe Canam, créé en 1978, a développé une expertise dans les bâtiments haute performance destinés aux marchés industriels, commerciaux et institutionnels. En plus de concevoir les plans, les murs, structures et poutrelles sont préfabriqués à l’usine de Saint-Gédéon. Murox assure la réalisation de ses chantiers. Mais avec la croissance exponentielle de la demande pour des bâtiments axés vers le développement durable, le segment d’affaires a revu sa façon de fonctionner. «Nos bâtiments doivent changer. C’est clair, la façon de concevoir doit et va changer. Le bâtiment est un grand pollueur, et on ne plus polluer. Comme fabricant de bâtiments, on doit inclure notre dimension économique et écologique à notre plan d’affaires», a lancé le président de Murox, Pierre Arcand
D’après ce dernier, les bâtiments en Amérique du Nord consomment 40 % de toute l’énergie produite pour la climatisation, le chauffage et l’éclairage. On lui attribue 38 % des émissions de gaz à effet de serre sur le continent.
Murox a pu développer une solution de bâtiment à haute efficacité énergétique grâce à un groupe de travail multidisciplinaire avec des chercheurs d’universités de Sherbrooke et Concordia, Hydro-Québec et Ressources naturelles Canada. Pendant un an, la solution retenue visait cinq objectifs : réduction de 50 % consommation énergétique, adaptable, durable, écologique en harmonie avec son environnement et une solution rentable pour le client et pour Murox.
Le premier bâtiment haute efficacité a été réalisé en 2007 pour l’usine Stageline à l’Assomption au Québec. Les résultats sont étonnants, une réduction de 67 % de sa consommation énergétique sur un bâtiment conventionnel. Le retour en investissement du surcoût pour la performance énergétique est de seulement 4,4 ans. La valeur marchande du bâtiment est meilleure tout autant que son confort.
«Selon Ressources naturelles Canada, cela en ferait le deuxième bâtiment le plus performant de sa catégorie au Canada», indique M. Arcand.
Il comprend notamment des murs solaires, des récupérateurs de chaleur, une enveloppe de bâtiment haute efficacité, système de chauffage géothermique, dalles chauffantes et radiantes et l’ensemble des salles des machines est informatisé. Les murs du bâtiment comprennent des mesures de contrôles analysant les variations de température. Tout cela permet au projet Stageline d’émettre 44 tonnes de moins de GES par 1000 pieds carrés.
Les avantages pour Murox de développer une solution semblable sont simples selon M. Arcand. «Les bénéfices sont multiples. Sur l’offre d’une valeur ajoutée. Le projet de Stageline c’est une portion d’une valeur totale de 60 % de ce contrat comparativement à 20 % pour un contrat conventionnel. Il s’agit d’un positionnement stratégique pour Murox pour son développement et sa croissance future. La recherche et le développement nous ont permis de développer notre potentiel d’affaires que l’on va explorer dans le futur», remarque le président.
Il croit qu’il s’agissait projet mobilisateur au sein de l’entreprise et attrayant pour le recrutement de main-d’oeuvre. «La jeune génération de techniciens veut travailler pour des projets en développement durable», indique-t-il.
Au niveau environnemental, la construction de pareils projets favorise la réduction de gaz à effet de serre, la consommation d’eau potable et l’utilisation de produits recyclés.
Victor recycle depuis 1947
Les entreprises Victor ont toujours favorisé le recyclage des produits dès sa création en 1947. Des camions sillonnaient le Québec pour recycler les vêtements en laine de la population. La compagnie redistribuait des couvertures en échange. Depuis 2000, l’entreprise consacre son énergie ver le développement durable de ses produits. Une stratégie qui porte fruit selon Jean-François Rodrigue. «On a beaucoup plus d’intérêts dans notre marché de développer des produits qui vont créer une valeur ajoutée donc de repenser notre produit à la base au lieu de penser de recycler et réutiliser notre produit. Il faut savoir si notre produit est bon à la base. Notre effort est orienté dans ce sens-là depuis 2000 en utilisant des matières sans danger», remarque M. Rodrigue.
Depuis 2003, Victor Innovatex produit une gamme de tissus appelée Eco Intelligent et sans antimoine, un métal lourd. Il ne contient aucune teinture nocive, durable et entièrement recyclable. L’an dernier, 72 % de ses nouveaux produits étaient Eco Intelligent avec plus de 1500 motifs différents faisant de Victor Innovatex un leader environnemental dans son domaine de tissus d’ameublement. L’ultime but de Victor est maintenant de trouver une façon de recycler ses produits afin de faire une boucle parfaite. Grâce à son usine du Massachussetts acquise en 2007, l’entreprise souhaite poursuivre son expansion et d’emmener leur expertise environnementale vers les tissus résidentiels.
Par l’amélioration de son produit vers le développement durable, Victor Innovatex a pu être certifié Or Cradle to Cradle et ISO 14 001. D’autres avantages se sont greffés à l’implantation de ces systèmes à l’usine. Dans les quatre premières années, ils ont permis de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 80 %, son énergie utilisée de 24 %, de 74 % sa consommation d’eau dans les procédés et a vu une réduction de près de 50 % des produits chimiques et de ses produits nocifs. Il permet à l’usine de recycler jusqu’à 99 % des matières résiduelles à l’intérieur de son usine. «C’est plaisant d’avoir ces résultats, même si on pense plus au produit et au marché», commente M. Rodrigue.
Boa-Franc a des pratiques plus «vertes»
Pour Boa-Franc, le développement durable est une nécessité pour se démarquer de ses concurrents et assurer une pérennité à l’entreprise. «Il n’y a pas de ligne d’arrivée dans ce programme, c’est la beauté du développement durable. Il évolue avec vous et vos partenaires selon vos besoins», indique Luc Robitaille de Boa-Franc.
M. Robitaille a aussi dressé quelques réalisations de l’entreprise qui fêtera ses 25 ans d’histoire cette année. Il s’agit l’un des seuls producteurs au monde à offrir trois technologies de bois-franc, le solide (planches bruts), un produit avec couche de contre-plaqués comme base (Engineered) et leur dernier produit Lock. Il s’agit d’un produit de lames de bois véritables fait à partir de fibres recyclées à 90 %. Avec le même nombre de matière brut, cette dernière technologie peut produire quatre fois plus de planches. Boa-Franc n’utilise pas formaldéhyde et est accréditée FSC et LEED.
Un clin d’œil aux étudiants
Sur les tables, les participants au déjeuner pouvaient apercevoir un dépliant sur le lombricompostage d’Écojeune. Le CEB a fait un clin d’œil à cette micro-entreprise démarrée par les élèves de 6e année de l’École Mgr Fortier. «La sensibilisation à l’environnement doit commencer en bas âge», souligne le commissaire industriel, Claude Morin.
On aperçoit sur la photo, Roger Beaudry de Bernier et Beaudry, commanditaire de l’événement, les conférenciers Jean-François Rodrigue de Victor Innovatex, Luc Robitaille de Bos-Franc et Pierre Arcand de Murox en compagnie de Denis Drouin du Centre financier aux entreprises et du président du CEB, Jasmin Grondin.
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