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Charlyne Ratté, une femme dans un milieu d’hommes

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13 mai 2008
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Par Pierre-Luc Lafrance, Rédacteur en chef

Le 30 avril, pour son déjeuner mensuel, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Joseph-de-Beauce recevait Charlyne Ratté vice-présidente de Pneus Ratté et Joseloise d’adoption. La jeune femme de 33 ans (depuis le 17 avril) a dressé un portrait de son parcours dans l’entreprise familiale.

Il faut d’abord expliquer que c’est l’arrière-grand-père de madame Ratté qui a lancé l’entreprise familiale en 1934. En 1955, son grand-père François a installé l’entreprise à Limoilou et en 1977 son père Claude a repris les rênes de l’entreprise avec son frère et, depuis les années 1990, madame Ratté et son frère Stéphane se sont intégrés à l’entreprise.

Charlyne Ratté est né à Charlesbourg en 1975. À cinq ans elle a suivi sa mère à Montréal après le divorce avant de revenir vivre chez son père. Dès 14 ans, elle a commencé à travailler comme femme de chambre le week-end dans un motel dû Sainte-Anne-de-Beaupré afin de se payer sa propre voiture. Elle a ensuite convaincu son père de la laisser faire du ménage dans le garage deux fois par semaine. Ça a été sa première entrée dans l’entreprise et elle a apprécié sa complicité avec les gars de l’équipe.

Elle a ensuite trouvé la voiture de ses rêves. Une Triumph 1976 qu’elle a pu s’acheter grâce à un prêt de sa grand-mère. Elle a ensuite passé deux ans à la restaurer avec son frère. « c’est fou ce qu’on peut réaliser quand on a des buts. » À 16 ans, elle s’est dépêchée de suivre ses cours pour obtenir son permis de conduire et elle s’est acheté une voiture d’hiver à 5 000 $. « J’étais en cinquième secondaire et j’étais déjà endetté jusque-là. »

Pour rembourser ses dettes, elle a eu l’aide de son frère qui a convaincu son père de l’engager au garage. Elle a dû commencer à la dure dans l’entrepôt où elle déchargeait des camions de pneus et gérait la réception et la livraison. Cela lui a permis de faire des rencontres, de travailler sa mémoire et de développer sa force physique.

Pendant deux ans, elle a travaillé à temps plein tout en suivant des cours du soir. Mais elle manquait de motivation. Elle savait qu’elle voulait travailler dans l’entreprise familiale et voyait que l’école ce n’était pas pour elle. Elle en a parlé à son père qui lui a dit d’aller étudier en administration ce qui pourrait aider l’entreprise. « J’ai été un an et demi au cégep et ça a été un fiasco. Ce n’était pas du tout pour moi. » Alors, elle est allée voir son père pour lui demander d’être vendeur. Il a d’abord été réticent, mais elle a suivi des cours de ventes et a appris tout ce qu’elle pouvait sur les pneus. Elle avait alors 19 ans et personne n’avait jamais vu de femme à la vente. Elle s’est alors juré de ne pas être prise en défaut et elle a tout fait pour prouver qu’elle était à sa place. À 20 ans, elle achetait sa première maison. Après quatre ans comme vendeuse, elle a commencé à s’occuper de la gestion du personnel. En 1999, elle s’est occupée de la mise en route d’un deuxième commerce avant de retourner au siège social.

Elle a ensuite rencontré l’homme de sa vie grâce à sa Triumph retapée. Elle s’est installée à Saint-Joseph avec lui. Et elle est tombée enceinte à 26 ans. « Lorsque je l’ai annoncé à mes partenaires, mon père et mon frère, ils ne l’ont pas dit bravo, ils m’ont demandé combien de temps j’allais être absente. »

À son retour, elle avait l’impression d’être mise de côté, car son père et son frère avaient développé une belle complicité. « Je pensais que j’allais passer moins de temps dans l’entreprise avec un enfant, mais je me trompais. Ma première année a été tough. Heureusement, mon chum m’a supporté pour permettre à ma carrière de prendre place. »

Elle a ensuite développé une passion pour les voyages en partant aux États-Unis, en Europe et en Asie autant pour le plaisir que pour affaire. Elle en est revenue avec des idées pour l’entreprise et a décidé de réinventer le concept du garage en donnant plus de place aux femmes qui, de plus en plus, sont maîtresses de leurs achats dans ce domaine. Elle s’est découvert un goût pour le marketing et la publicité, ce qui l’a conduit à devenir porte-parole de l’entreprise tout en continuant à s’occuper de la vente.

En 2003, elle a connu une période de transition après la retraite de son père. Elle a dû apprendre à négocier les choses à deux avec son frère. « On a passé près qu’un des deux se retire. Mais on a demandé l’aide d’un coach qui nous a permis de nous rendre compte qu’au day to day on portait quatre chapeaux : comme membres de la même famille, aux opérations, aux ressources humaines et comme actionnaires. On a alors pris une décision importante, celle de se retirer des opérations et de laisser la gestion day to day aux directeurs en place. La relève d’une entreprise familiale n’est pas facile contrairement à ce que les gens pensent. »

Pour terminer, elle a donné sa recette de la réussite, une recette qui comprend six éléments. « Il faut être passionné de ce qu’on fait, avoir confiance en soi, il faut de la rigueur dans l’exécution de son travail, ça prend un profond désir de réussir, il faut saisir les opportunités et prendre des risques et il faut savoir s’entourer d’une équipe, car on ne peut tout faire seul et qu’on ne peut être bons partout. »

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1

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  • C
    Charlotte
    temps Il y a 14 ans
    Elle doit savoir c'est quoi un divorce? Après tout ce temps...

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