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Qui dirige le Canada?

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24 février 2020
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QUI DIRIGE LE CANADA?

Depuis 19 jours, le transport ferroviaire au Canada est paralysé par une centaine de membres de la nation wet’suwet’en qui s’opposent à la construction d’un gazoduc en Colombie- Britannique.

Et pendant ce temps, le premier Ministre Justin Trudeau prêche la patience et le dialogue, même si ses appels à la négociation restent sans réponses.

Mise en situation

Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, il importe de rappeler certains faits. La construction d’un gazoduc passant au nord de la Colombie-Britannique a donné lieu à de longues démarches. Après quelques années, le gouvernement provincial et les chefs des 20 bandes autochtones vivant sur le territoire concerné en sont venus à un accord permetant la construction dudit gazoduc.

Des centaines de membres des communautés wet’suwet’en y trouveront de l’emploi et les bandes recevront près d’un milliard de dollars en compensation pour les droits de passage.

Malgré cela, quelques chefs héréditaires s’opposent à ce projet. Contrairement aux chefs de bandes qui sont élus par leurs membres, les chefs héréditaires sont nommés par les ainés. Leur pouvoir est reconnu légalement. Au cours des dernières semaines, quelques chefs héréditaires se sont prononcés en faveur du projet de gazoduc. On leur a tout simplement retiré leur titre de chef héréditaire, sans plus de discussions. Pour des gens qui réclament le respect des minorités, avouons que les bottines ne suivent pas les babines.

Des impacts majeurs

En érigeant des barrages un peu partout sur le réseau ferroviaire canadien, les protestataires perturbent le transport des personnes et des biens à l’échelle du pays.

Lentement mais sûrement, l’économie du pays est paralysée. Les personnes peuvent toujours compenser en utilisant leur propre voiture, l’autobus ou l’avion pour se déplacer.

Mais le transport des biens n’a pas cet éventail de choix. On peut toujours utiliser le camionnage, mais ce dernier ne peut suffire à la tâche. Les entreprises ne reçoivent plus les matières dont ils ont besoin pour fabriquer les biens nécessaires à la bonne marche de l’économie. De même, plusieurs ne sont plus en mesure de livrer à leurs clients les biens fabriqués et vendus.

Déjà, certaines entreprises ont procédé à des mises à pied et plusieurs devront procéder ainsi au cours des prochains jours. Des milliers d’emplois seront perdus pour des travailleurs qui doivent continuer à payer leurs hypothèques et autres dépenses.

On craint même que certaines denrées soient bientôt introuvables sur les tablettes de nos marchés d’alimentation. Même chose du côté de certains médicaments, ce qui risquerait de menacer la vie de patients qui ne peuvent se passer de leur médication.

Absence de leadership

Et pendant ce temps, là, à Ottawa, notre premier Ministre multiplie les réunions de son cabinet de crise, lance des appels à la patience des citoyens, invite les chefs héréditaires à la négociation, mais rien ne se passe.

À St-Lambert, sur la rive sud de Montréal, on a même vu des non-autochtones ériger un barrage sur des terres non-autochtones, invitant les citoyens à bloquer tous les ponts, les ports, les voies ferrées et les autoroutes partout au Canada. Comme si n’importe qui, du jour au lendemain, pouvait décider de paralyser le pays. Ce barrage a finalement été levé en fin de semaine dernière.

Justin Trudeau ne cesse de répéter que le Canada est un état de droit et que les lois doivent être respectées. Vendredi, il a osé hausser le ton en déclarant que les Canadiens avaient perdu patience et que : «… les barricades doivent être démantelées maintenant.» Trois jours plus, tard, rien ne s’est produit et les chefs héréditaires wet’suwet’en en tournée dans l’est du Canada ont répondu : «On n’est pas pressés.» Ça promet!

Justin Trudeau, qui se voulait le grand chef de la réconciliation avec les autochtones du Canada, se retrouve face à un mur. Au lieu de se contenter de repousser la responsabilité de la solution de ce conflit sur les premiers Ministres provinciaux et sur les forces policières, il devra faire preuve de leadership et prendre les commandes de la situation.

Si rien n’est fait dans les prochains jours, je crains que le conflit s’envenime et que des citoyens qui souffrent de cette situation, notamment en perdant leurs emplois, décident de se faire justice en tentant de défaire les barricades.

Je comprends que le sort de plusieurs nations autochtones au Canada a un urgent besoin d’amélioration, que l’on ne doit pas brimer les minorités, mais lorsque l’économie d’un pays risque d’être paralysée par quelques centaines de mécontents il y a une limite à respecter.

Les autochtones insistent pour que l’on respecte leurs droits, mais ils devront comprendre qu’ils se doivent aussi de respecter les droits de l’ensemble de la population canadienne. Ce n’est pas en allant à l’encontre des lois qu’ils vont gagner à leur cause la population canadienne.

Trente ans après la crise d’OKA qui a causé la mort d’un blanc, des cicatrices demeurent dans la population. N’allez pas croire que la crise actuelle contribuera à améliorer le climat et le respect à l’égard des autochtones au pays.

Tout le monde est perdant actuellement et cela ne pourra durer éternellement. 


Visionnez tous les textes d'opinion de Pier Dutil

PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine aux chefs héréditaires de la nation wet’suwet’en :

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